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Elephantiasis

Espèce de lèpre, qui parait être celle que Celse appelle lauxri, leucé ou blanche, et celle dont parle Moïse, dans le Lévitique (Lévitique 23.10-11, 19, 20, 24) ; laquelle est la plus enracinée, la plus dangereuse, la plus difficile à guérir. Elle rend la peau rude et inégale comme celle de l’éléphant ; elle ronge et cause de violentes démangeaisons. Il se forme sur le cuir des croûtes ou des écailles comme celles du poisson, et des ulcères qui s’amortissent et reverdissent les uns sur les autres. La chair vient à ce point d’insensibilité, qu’on perce avec une aiguille le poignet et les pieds, même le gros tendon, sans qu’on en ressente de la douleur. Cette maladie rend les pieds de ceux qui en sont attaqués comme ceux des éléphants ou des chevaux rongés de farcin ; leurs cuisses enflent, mais sans douleur ; toutefois ils ne peuvent se servir de leurs pieds pour marcher.

Manéthon et Apion (Apud Joseph) prétendaient que les Hébreux avaient éte chassés d’Égypte parce qu’ils étaient infectés de cette horrible maladie. Strabon, Tacite èt Juvénal ont donné dans cette fable, qui a été solidement réfutée par Josèphe ; ce qui toutefois n’a pas empêché quelques modernes, peu judicieux, il le faut bien dire, de la reproduire comme une vérité. Tout porte à croire, au contraire, que la lèpre prit naissance en Égypte, parmi les Égyptiens ; les Hébreux en furent atteints comme tous les autres peuples de l’Orient.

Lucrèce (lib. 6) dit que l’éléphantiasis était particulière aux Égyptiens.

Pline (lib. 26 cap. 1) reconnaît la même chose. Il dit aussi que certaines dartres contagieuses, qui s’étaient répandues dans Rome, parmi les personnes de condition, ne purent être guéries que par des médecins venus d’Égypte, pays où ces sortes de maux sont fréquents. L’éléphantiasis n’était pas connue à Rome avant le temps de Pompée, et ce mal n’y fut pas longtemps commun : il commençait ordinairement par le visage ; on voyait dans la narine comme une espèce de lentille qui se répandait bientôt par tout le corps, et qui rendait la peau tachetée de diverses couleurs, inégale, raboteuse, épaisse en quelques endroits et mince en d’autres ; à la fin elle devenait toute noire, et laissait la chair collée sur les os ; les doigts des pieds et des mains enflaient aux malades. Les rois d’Égypte, pour se guérir de cette maladie quand ils en étaient attaqués, employaient des bains faits avec du sang de petits enfants.

Prosper Alpin, qui, après avoir été reçu docteur en 1578, suivit en Égypte George Eino consul de Venise, comme étant son médecin, et passa trois ans dans l’ancien pays des Pharaons, dit, dans son curieux et intéressant ouvrage De medicina Égyptiorum (Venise, 1591, que l’éléphantiasis, qui attaque principalement les pieds, est encore fort commune en Égypte. Voyez maladie.

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