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Le Seigneur ayant créé tous les animaux par couple, mâle et femelle, et les ayant amenés à Adam (Genèse 3.20), celui-ci ne remarqua pas dans la revue qu’il fit des animaux qu’il y en eût aucun semblable à lui, ni créé pour lui ; c’est pourquoi on croit qu’il pria Dieu de lui donner une compagne et une aide, comme il en avait donné à tous les autres animaux. Dieu lui envoya donc un profond sommeil, et lorsqu’il était endormi, Dieu tira une côte de son côté, dont il forma la femme. À son réveil Adam l’ayant aperçue s’écria : Voilà maintenant l’os de mes os, et la chair de ma chair ; elle s’appellera d’un nom qui est dérivé de celui de l’homme, parce qu’elle a été tirée de l’homme
[Notre langue, dit M. Boré (Précis de l’histoire d’Arménie, dans l’Univers pittoresque de F. Didot., pages 127, col. 2, note), ne peut reproduire le jeu de mots existant dans l’hébreu, où il est dit : « Elle s’appellera ischa, parce qu’elle a été prise de isch. » l’homme. M. Cahen traduit l’hébreu : Que celle-ci soit appelée femme, parce qu’elle a été prise de l’homme. J’aime mieux la traduction de M. Boré ou celle de MM. Glaire et Frank : Qu’elle soit nommée ischa, parce qu’elle a été tirée de isch. Mais voici une note que M. Cahen a mise sur le mot ischa, et qui me plait : « En hébreu le mot ischa est dérivé du nom de l’homme isch. Une dérivation analogue n’existe pas dans les autres langues sémitiques ou helléniques. Toutefois les anciens Latins disaient vira de vir, d’où sont restés les mots virgo, virago. » Il ajoute : « Plusieurs commentateurs hébreux infèrent de là que le premier langage du genre humain fut l’hébreu. Voyez Abarbanel, Cosri et Jarchi].
C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront deux dans une même chair, ou ils ne seront qu’un dans deux corps différents, à cause de la production des enfants qui sont le sang de l’un et de l’autre.
Quelques écrivains ont cru qu’Adam avait été créé ayant les deux sexes, parce qu’il est dit dans Moïse (Genèse 1.26) : Faisons l’homme à notre image et ressemblance. Et au verset 27 (Genèse 1.27) : Et il fit l’homme à son image et ressemblance ; il le créa à son image, et le forma mâle et femelle [Il y a dans le texte : Faisons Adam… il fit Adam ; il les créa mâle et femelle, il leur donna l’autorité… Le mot Adam n’est point ici un nom propre, un nom personnel restreint uniquement au père du genre humain, mais un nom commun aux deux sexes, et qui dans l’hébreu, comme le mot homo dans le latin et le mot homme dans le français, comprend l’homme et la femme. En effet la femme n’est pas un être distinct de l’homme quant à la nature, mais seulement quant au sexe. J’avais déjà fait cette remarque dans mon histoire de l’Ancien Testament, tome 1 pages 6, note. Le mot adam a la signification commune que je viens d’indiquer dans onze passages que j’ai rapportés à l’article Adam, dans mon Repertorium Biblicum].
Il parle de l’ouvrage du sixième jour. Et au chapitre suivant (Genèse 2.20, 21), etc., il raconte la formation de la femme de la manière que nous l’avons rapportée. On dit donc que l’homme était déjà formé mâle et femelle avant qu’Ève fût créée d’autres croient que les corps d’Adam et d’Ève furent créés dès le sixième jour, mais attachés et collés l’un à l’autre par le côté, et qu’ensuite Dieu ayant envoyé un profond sommeil à Adam, Il le sépara de la femme ; et c’est ainsi qu’on explique ces mots : Dieu tira la femme d’une de ses côtes l’hébreu se peut traduire par : Il prit une femme de son côté, et mit de la chair en sa place d’autres veulent que l’homme et la femme aient été créés le sixième jour, selon la Genèse (Genèse 1.27), et que ce qui est raconté au chapitre 2 (Genèse 2.20-21) et suivants, est une récapitulation ou un supplément de ce qui avait été raconté auparavant d’une manière trop concise.
Il y en a qui croient que la manière dont la création de la femme est racontée dans Moïse doit s’entendre dans un sens métaphorique et allégorique, et non pas d’une manière réelle et historique. Il faut avouer que le récit de l’auteur sacré présente à l’esprit quelque chose qui ressent l’allégorie et la figure. Ce sommeil d’Adam, cette côte tirée de son côté, la chair que Dieu remit en la place, tout cela paraît nous appeler à une explication plus relevée que ce que la lettre offre à l’esprit. Mais il est trop dangereux de donner atteinte à la vérité des Écritures ; et d’ailleurs les Pères ont constamment expliqué ce passage à la lettre.
Quelques rabbins croient que Dieu avait créé une première femme à Adam avant Ève, dont la création est racontée dans la Genèse, chapitre 2 v. 21,22, etc. Cette première femme s’appelait Lilith, et elle se sépara d’Adam, sans vouloir jamais retourner avec lui. Voyez ci-après Lilith.
On sait ce que les profanes racontent de Prométhée qui forma l’homme du limon de la terre, et vola le feu du ciel pour lui donner la vie. Jupiter, irrité du vol de Prométhée, ordonna à Vulcain de former la femme du limon de la terre. Cette femme fut appelée Pandore. Jupiter lui donna une boîte pleine de malheurs et de misères, pour la donner à Prométhée. Pandore donna la boîte à Epiméthée, qui prit Pandore pour femme, accepta la boîte, et l’ouvrit. Tous les malheurs et les misères en sortirent aussitôt, et se répandirent sur tout le genre humain. Il se hâta de la refermer ; mais il était trop tard tout le mal en était sorti : il ne resta au fond que l’espérance.
La femme fut créée pour être la compagne et l’aide de l’homme ; elle lui fut égalée dans le domaine que Dieu leur donna sur tous les animaux ; mais depuis le péché, Dieu l’assujettit à l’empire de l’homme (Genèse 3.16). Sara (Genèse 18.12 ; 1 Pierre 3.6) appelle Abraham son seigneur. [ici, aucune notion d’assujettissement, Abraham appelant lui-même sa femme : sa dame, ou sa princesse]. Outre les devoirs communs prescrits par la loi aux hommes et aux femmes, il y avait certains assujettissements propres à ce sexe : comme sont les souillures légales qu’elles contractaient durant le temps de leurs incommodités ordinaires (Lévitique 15.19), et celles qui suivaient leurs couches (Lévitique 12.2-3), et celles qui naissaient de certains flux d’humeurs hors des temps réglés par la nature (Lévitique 15.25). La loi les soumet aussi aux eaux de jalousie (Nombres 5.14-15), si leurs maris concevaient contre elles quelques soupçons bien fondés ; et lorsqu’ils ne trouvaient pas en elles les signes de virginité, ils pouvaient les répudier (Deutéronome 22.25). La loi ne donne aucune action à la femme contre son mari ; mais elle permet au mari de faire divorce avec sa femme, et de la faire lapider si elle lui a manqué de fidélité.
Les rabbins disent que tout ce qui est défendu aux hommes dans les préceptes négatifs, l’est aussi aux femmes ; mais qu’à l’égard des préceptes affirmatifs, elles ne sont point obligées à ceux qui demandent un terme préfix pour les exécuter ; et cela fondé sur la faiblesse et la délicatesse de leur sexe, sur l’obéissance qu’elles doivent à leurs maris, et sur les services qu’elles sont obligées de leur rendre. Elles doivent avertir leurs maris du temps de leurs mois, afin qu’ils ne s’approchent pas d’elles. De plus, elles doivent, en achevant de pétrir le pain, faire un petit gâteau, qui était autrefois offert au Seigneur ; mais aujourd’hui on le jette au feu. Enfin elles doivent allumer dans leurs maisons une lampe le vendredi au soir, pour la nuit du sabbat. Voilà ce que les rabbins appellent les préceptes des femmes. [Voyez Assemblées].
Si une femme mariée fait un vœu, de quelque nature qu’il soit, elle n’est point obligée à y satisfaire (Nombres 30.7-10), si son mari s’y oppose et la contredit le jour même. Que s’il attend jusqu’au lendemain pour s’y opposer, ou qu’ayant su la chose, il soit demeuré dans le silence, il est censé y consentir, et la femme est tenue à acquitter son vœu. On peut voir saint Paul (1 Corinthiens 7), pour les devoirs des femmes envers leurs maris. Il veut qu’elles leur soient soumises comme à Jésus-Christ (Éphésiens 5.22). Il leur défend de parler et d’enseigner dans l’église, et d’y paraître la tête découverte et sans voile (1 Corinthiens 11.5 ; 14.34). Il ne permet pas à une femme d’enseigner, ni de dominer sur son mari ; il veut qu’elle demeure dans la soumission et dans le silence, il ajoute que la femme se sauvera par la production et l’éducation de ses enfants, si elle les élève dans la foi, dans la charité, dans la sainteté et dans une vie bien réglée. Enfin, voyez l’Épître à Tite (Tite 2.4-5), et la première Épître de saint Pierre (1 Pierre 3.1-3), où il leur recommande la modestie, et d’avoir un grand éloignement des frisures, des ornements superflus et de la somptuosité des habits.
Son histoire a été rapportée au mot Adultère, ainsi que les raisons pour et contre l’authenticité de ce récit. Outre les réponses déjà faites aux objections dirigées contre elle ; M. l’abbé Sionnet présente d’utiles et décisives observations. Dom Calmet dit dans son article que plusieurs anciens manuscrits syriaques ont lu l’histoire de la femme adultère, et c’est à ce propos que M. Sionnet s’exprime dans les termes suivants :
« La versio simplex seule, dans quelques manuscrits, ne présente pas cette histoire. Elle se trouve dans la version philonénienne et héracléenne, dans la version copte memphitique, dans la version géorgienne et les meilleurs manuscrits de la version arménienne, dans la version arabe, dans la version italique. Elle est citée par les Constitutions apostoliques, etc. Elle est dans la majeure partie des manuscrits grecs les plus anciens. L’Église romaine l’a toujours lue dans la liturgie, et il n’existe aucun motif qui ait pu en déterminer l’insertion dans l’Évangile de saint Jean, avec le contexte duquel elle s’accorde parfaitement. Son authenticité est donc certaine. Aussi, les critiques les plus célèbres, même parmi les protestants, l’ont-ils admise. Voyez Rosenmüller, Scholies sur le Nouveau Testament, sixième édition.
Changée en statue de sel. Voyez statue de sel et Loth.
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