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Galilée

Galilée (1)

Province de la Palestine. Elle s’étend principalement dans la partie septentrionale de la Palestine, au delà de la plaine de Jezrael ou du Grand-Champ. Elle se divise en haute et en basse Galilée. La basse Galilée s’étend dans les tribus de Zabulon, d’Aser et de Nepthali, au deçà du Jourdain, et au couchantde la mer de Tibériade. La haute Galilée s’étend principalement au delà du Jourdain, tirant vers la Trachonite, vers le Liban et vers la Batanée. On l’appelait la Galilée des Gentils, parce qu’elle était occupée par des peuples gentils mêlés avec les Juifs, ou plutôt parce qu’elle confinait avec des peuples gentils, comme sont les Phéniciens, les Syriens, les Arabes.

Comme ce que nous venons de dire que la Galilée s’étendait au delà du Jourdain souffre quelque difficulté, il faut l’appuyer de quelques preuves. Judas le Gaulonite est appelé le Galiléen dans les Actes (Actes 5.37) et dans Josèphe. Or Gaulon était au delà du Jourdain ; la Galilée s’étendait donc dans ce pays-là. De plus, Josèphe met Bethzaïde au delà du Jourdain ; cette ville était sûrement de Galilée, et ceux des apôtres qui étaient de Bethzaïde sont qualifiés Galiléens. Donc la Galilée s’étendait, au moins en partie, au delà du Jourdain. Eusèbe, dans son commentaire sur Isaïe, dit nettement que la Galilée était au delà du Jourdain. Les Septante, dans Isaïe (Isaïe 33.9), traduisent Basan par la Galilée. Or personne ne doute que Basan n’ait été au delà du Jourdain. Saint Jérôme, dans son commentaire sur cet endroit d’Isaïe, remarque que ces interprètes ont mis le nom de la province pour un lieu de la province. Il croyait donc que Basan était dans la Galilée. Voyez, pour ce sentiment, Ligtfoot et Cellarius, et, pour le sentiment contraire, Reland, Palest tome 2 chapitre 31 page 181. Voyez aussi notre dissertation sur la géographie sainte, à la tête du commentaire sur Josué.,

Voici comment Josèphe marque les limites de la Galilée : Elle est terminée au couchant par la ville de Ptolémaïde et par le mont Carmel (qui n’appartiennent pas à la Galilée). Du côté du midi, elle est bornée par le pays de Samarie et par Scythopolis, qui est située sur le Jourdain. À l’orient, elle a pour limites les cantons d’Hippos, de Gadare et de Gaulan. Enfin, du côté du nord, elle est bornée par les confins des Tyriens.

La basse Galilée s’étend, en longueur, depuis Tibériade jusqu’à Chabulon ou Zabulon, frontière de Ptolémaïde, et sa largeur s’étend depuis Chaloth, située dans le Grand-Champ, jusqu’à Bersabée ; et la largeur de la haute Galilée commence à Bersabée jusqu’au bourg de Baca, qui la sépare de la province des Tyriens. Sa longueur s’étend depuis Tella, bourg situé sur le Jourdain, jusqu’à Meroth. Mais comme la situation précise de ces lieux de Bersabée, de Chaloth, de Baca, de Tella, de Meroth, n’est point connue, on ne peut marquer au juste l’étendue de la haute Galilée.

Josèphe dit que les Galiléens sont naturellement bons guerriershardis, intrépides ; qu’ils ont toujours généreusement résisté aux nations étrangères qui les environnent ; que ce pays est très-fertile et très-bien cultivé, les peuples très-laborieux et très-industrieux ; que le nombre des villes et des bourgs y est très-grand, et que tous ces lieux sont tellement peuplés, que les moindres bourgades n’ont pas moins de quinze mille habitants.

Tout le monde sait que notre Sauveur a été surnommé Galiléen parce qu’il avait été élevé à Nazareth, ville de Galilée. Ses disciples, et les chrétiens en général, ont aussi été nommés Galiléens (Actes 2.7) parce que les apôtres étaient de Galilée. Saint Matthieu (Matthieu 4.15) applique à la prédication du Sauveur ces paroles d’Isaïe (Isaïe 9.1-2) : La terre de Zabulon et de Nephtali, le chemin de la mer au delà du Jourdain, la Galilée des Gentils, ce peuple qui était dans les ténèbres, a vu une grande lumière. Les Galiléens ne passaient pas pour gens fort éclairés en fait de religion, et les Juifs ne croyaient pas qu’il sortit des prophètes de Galilée (Jean 7.41-52). Leur langage et leur accent étaient différents de ceux des autres Juifs du pays (f). On reconnut saint Pierre pour Galiléen a son accent [La Galilée est la partie de la Palestine le plus fréquemment citée dans le Nouveau Testament. Le sens primitif du nom de la plupart de ses cités, dit M. Poujoulat (Histoire de Jérusalem, chapitre 2 t. I page 30), est comme un témoignage de l’ancienne prospérité de cette région ; ici vous trouverez Capharnaüm (le beau bourg) ; là Bethsaïde (la maison d’Abondance) ; plus loin Naïm ou Nahim (la belle), Maghellam (la délicieuse). Jésus-Christ fit beaucoup de voyages, de prédications et de miracles dans la Galilée ; aussi les chrétiens du pays l’appellent-ils le pays de l’Annonciation ou de l’Évangile, dit l’auteur des Voyages de Jésus-Christ, page 187. M. Gilot de Kerhardène parle de la Galilée en ces termes : « Laissant sur la gauche, dit-il, le village de Fouleh, situé au sud-ouest du Thabor, nous rencontrâmes une fontaine ; nous ne voulûmes pas nous arrêter sous les ardeurs du soleil autour de cette fontaine, et nous allâmes chercher de l’ombre au pied d’une vieille forteresse, assise sur un plateau, à un quart de lieue du Thabor… Du haut de ce plateau la vue est admirable ; de quelque côté que l’on considère l’horizon, on jouit du plus beau paysage. Si on voulait donner une idée de l’aspect de la Galilée, ce ne serait point la France qui fournirait la similitude, mais l’Agro-Romano ; autour de Nazareth, comme autour de Rome, c’est partout la même lumière, les mêmes sites, la même configuration du sol ; la terre y a plus d’image que de culture, plus de poésie que d’industrie agricole. La nature y est sublime comme l’Évangile, et, pour me résumer sur le pays du Christ, il suffit d’ajouter qu’après avoir visité la Palestine, la Judée et la Samarie, j’ai retrouvé ici l’ensemble de ces trois pays. Entre la plaine de Saint-Jean-d’Acre et Séphorie on croit voir les montagnes nues de la Judée ; autour de Séphorie, les beaux sites qui embellissent les environs de Naplouse ; au pied du Thabor, les plaines magnifiques de la Palestine. La Galilée est un tableau abrégé de la Terre-Sainte, et quand on l’a vue sous tous les aspects du jour et de la nuit, on comprend ce qu’elle fut du temps de Jésus-Christ, ce qu’elle était au moyen-âge sous les rois latins, et ce qu’elle est maintenant sous l’absurde pouvoir d’un pacha. Pour un artiste la Galilée est un Éden, comme elle est pour un pèlerin un sanctuaire. Rien ne lui manque, ni les accidents du sol de la Judée, ni les solitudes lumineuses de la Palestine, ni la verdoyante fécondité de la Samarie. Le Garizim et le mont des Oliviers ne sont pas plus sublimes que l’Hermon et le Thabor, ni les plages bleuâtres d’Ascalon plus solennelles que les rives parfumées du lac de Tibériade, où l’onde disparaît sous la lumière. Le sol galiléen offre partout de l’histoire et des miracles, des traces de héros et l’empreinte d’un Dieu ; et l’on sent, en contemplant la Galilée des hauteurs du Thabor, qu’elle fut le pays qu’habita l’Homme-Dieu, tant les souvenirs religieux, les merveilles de la terre et du ciel s’y mêlent à l’infini.

Galilée (2)

Mer de Galilée, autrement lue de Tibériade, ou mer de Tibériade, ou mer de Cénéreth, ou de Cinéreth, ou de Génésareth. Voyez Cénéreth [et Génésar].

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