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Parmi les animaux dont Moïse a permis de manger la chair, on voit le samer ou le zemer. La Vulgate a rendu ce mot par camelopardalus (Deutéronome 14.5) ; en français caméléopard. C’est le nom de la girafe, dit Sonnini, dans le Nouv. Dictionnaire d’Histoire naturelle, tome 4 pages 162. Un autre naturaliste a fait, dans le même ouvrage, tome 9 pages 436-439, sur cet animal, un article dont voici quelques lignes.
La girafe (Camelopardalis girafa Linn. ; Cervus camelopardalis Erxleb) est le seul quadrupède connu du genre, du même nom et de la seconde section de l’ordre des ruminants… Elle tient du cerf et du chameau par ses formes, et peut atteindre à la hauteur de dix-sept à dix-huit pieds… Elle a la tête semblable à celle du cerf ou à celle du bœuf, si ce n’est qu’au lieu de porter un bois solide et qui se renouvelle chaque année, comme le premier, ou des cornes creuses et persistantes, comme le dernier, elle supporte deux espèces de cornes qui ne sont autre chose que des proéminences coniques de l’os du crâne, qui ne tombent pas et qui sont toujours revêtues de la peau. Ces cornes sont droites et parallèles ; elles ont à-peu-près un demi pied de long… Les oreilles sont grandes comme celles du bœuf, et ont à-peu-près la même forme… Le cou a six pieds de longueur… Les sabots sont fendus ; ils manquent de talons, et ressemblent à ceux du bœuf…
On a donné à la girafe le nom de chameau-léopard, parce que cet animal a quelque ressemblance avec le chameau, par la forme de sa tête, la longueur de son cou, etc. ; et que sa robe ressemble à celle des léopards, par les taches fauves ou d’un brun plus ou moins foncé dont elle est parsemée…
Les girafes, dit Buffon, d’après Allamand, se trouvent vers le 28° degré de latitude méridionale, dans les pays habités par les nègres, que les Hottentots nomment Brinos, ou Briquas ; l’espèce ne paraît pas être répandue vers le sud au delà du 29° degré, et ne s’étend à l’est qu’à 5 ou 6 degrés du méridien du Cap. Les Cafres qui habitent les côtes orientales de l’Afrique, ne connaissent point les girafes ; il paraît aussi qu’aucun voyageur n’en a vu sur les côtes occidentales de ce continent, dont elles habitent seulement l’intérieur. Elles sont confinées dans les limites que nous venons d’indiquer, vers le sud et l’ouest ; et, du côté du nord, on la retrouve jusqu’en Abyssinie. On ne trouve plus de girafes dans la haute Égypte…
La chair de cet animal est assez bonne à manger, surtout celle des jeunes ; et ses os sont remplis d’une moelle que les Hottentots trouvent exquise : aussi vont-ils souvent à la chasse des girafes…
La girafe a reçu des Arabes le nom de girraffa, sirapha, ou zurnaba.
Le mot girafe, dit M. Champollion-Figeac, est arrivé tout fait dans le français : c’est le mot arabe zoraféh ; et l’on peut s’en tenir à la seule énonciation de cette origine. Si l’on veut cependant remonter plus haut, on peut considérer que les syllabes de ce mot n’ont, en arabe, aucun sens analogue à ce quadrupède, et l’explication qu’en donnent les lexiques est tout à fait arbitraire. On en conclut tout naturellement que la langue arabe aussi a reçu ce mot tout fait d’un autre idiome. Si l’on s’avance dans cette recherche, on trouve que le mot égytien soraphé est composé de deux racines qui signifient rigoureusement long col ou tête allongée, et tel est le caractère éminent de la girafe. Ce mot est donc d’origine égyptienne ; et la girafe, en effet, venue des contrées au midi de l’Égypte, et qui n’a pu être connue, des Arabes que par les Égyptiens, est plusieurs fois figurée sur leurs anciens monuments, non-seulement de sculpture, mais encore dans les peintures de manuscrits ; et ce fait n’est pas indifférent pour justifier l’étymologie du nom français de ce singulier quadrupède.
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