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Ou Azazel, en grec, Apopompaios, en latin, Emissarius. C’est ce que nous appelons communément le Bouc émissaire, et dont nous avons parlé sous ce titre. Le jour de l’expiation solennelle, les anciens du peuple présentaient deux boucs pour les péchés de tout Israël (Lévitique 16.5-8). l’on tirait au sort pour voir lequel des deux serait immolé et offert en sacrifice, et lequel serait mis en liberté. Ce dernier était le bouc Hazazel ; ou le Bouc émissaire, et mis en liberté. C’est ainsi que les Septante, Aquila, Symmaque, Théodoret, saint Cyrille d’Alexandrie, et plusieurs interprètes l’expliquent. Ils croient que ce bouc mis en liberté et chargé des imprécations du grand prêtre et des péchés de tout le peuple, était comme ces animaux que les païens consacraient à quelques-unes de leurs divinités, et qu’ils abandonnaient à eux-mêmes. Hazazel, en hébreu, peut signifier le bouc qui s’en va, ou qui s’échappe.
D’autres croient qu’Hazazel est un nom de montagne ; et quelques rabbins avancent que cette montagne était éloignée de Jérusalem de quatre vingt-dix stades, ou onze mille cent vingt-cinq.pas. Bochart veut que ce terme signifie départ, éloignement. Spencer enseigne qu’il signifie un démon ; et que quand l’Écriture dit qu’on envoyait un bouc à Hazazel, cela veut dire qu’on l’abandonnait au diable. Marc, chef des hérétiques Marcosiens, nommait Hazazel le démon dont il se servait pour faire ses prestiges. Le même Spencer cite les cabalistes et Julien l’Apostat comme favorables à son senti, ment. M. le Clerc traduit hazazel par proecipitium. Il croit qu’on envoyait le bouc émissaire dans un précipice, dans un lieu escarpé et inaccessible, où il périssait ll appuie sa version sur le verset 21, où il est dit que le bouc Hazazel était envoyé dans le désert, et au verset 22, dans un lieu inaccessible (interramprceruptam). Il dérive hazazel de deux termes arabes : aza, être dur, et azala, être dans la peine. Mais il vaut mieux s’en tenir à la version des anciens interprètes grecs, qui ont dérivé hazazel de l’hébreu haz ou liez, un boue ; et azal, il s’en est allé. Voyez Spencer dans sa dissertation du Bouc émissaire ; Bochart, de Animal et seq. Marsham, Canon. Chrono. Égypt. 9.
Voici les cérémonies qui s’observaient, selon les Hébreux, dans ce qui regardait le bouc émissaire. On amenait dans le parvis intérieur du temple deux boucs, que l’on présentait au grand prêtre, au côté septentrional de l’autel des holocaustes : l’on plaçait ces deux boucs, l’un à la droite, l’autre à la gauche du grand prêtre. Ensuite on apportait une urne qu’on posait entre deux ; et l’on y jetait deux lots, de buis, d’argent, ou d’or ; mais sous le second temple, ils étaient toujours d’or. Sur l’un de ces lots était gravé, pour le Seigneur, et sur l’autre, pour Hazazel. Après qu’on avait bien agité l’urne, le grand prêtre incitait à la fois les deux mains dans l’urne, et en tirait un lot de chaque main ; le lot de la droite décidait du sort du bouc de la droite, et le lot de la gauche, du bouc de la gauche. Les Juifs disent que pendant tout le pontificat de Simon le Juste, le lot qu’il tira de la main droite fut toujours celui qui portait écrit, pour le Seigneur, ce qu’on prenait pour un heureux présage ; au lieu qu’après sa mort cela variait, et c’était tantôt celui de la main droite, et tantôt celui de la gauche qui était pour le Seigneur.
Après cela le grand prêtre attachait à la tête du bouc Hazazel, ou émissaire, une Iongue bande, ou langue d’écarlate. Cette langue, sous le pontificat de Simon le Juste, parut toujours blanche, ce qui était une faveur particulière du ciel, et une marque que Dieu accordait au peuple la rémission de ses péchés ; au lieu que sous les autres grands sacrificateurs, elle paraissait tantôt blanche, et tantôt de sa couleur naturelle d’écarlate. Ils appliquent à cela ces paroles d’Isaïe (Isaïe 1.18) : Quand vos péchés seraient comme l’écartale, ils seraient blanchis comme la neige, etc.
Après le sacrifice du bouc qui était pour le Seigneur, on amenait le bouc Hazazel au grand prêtre ; il mettait ses deux mains sur la tête de cet animal, faisait une confession de tous ses péchés et de ceux du peuple ; puis on faisait conduire Hazazel dans le désert par une personne choisie, sur le bord d’un précipice à douze milles de Jérusalem là on le tachait, et il était censé emporter tous les péchés des enfants d’Israël. Sous le pontificat du même Simon le Juste dont on a parlé ; avant que le bouc Hazazel fût parvenu à la moitié du précipice où l’on le conduisait, il était déjà en morceaux ; mais après la mort de ce grand prêtre, il s’échappait dans le désert, et était rencontré par les Sarrasins, qui le prenaient et le mangeaient. Voyez Expiation Solennelle.
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