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Fils de Jupiter et d’Alcmène, fameux héros, à qui les païens ont accordé les honneurs divins. Il naquit vers le temps de la judicature de Gédéon, du monde 2757, avant Jésus-Christ 1243, avant l’ère vulgaire 1243. Il n’est fait mention d’Hercule qu’en un endroit de l’Écriture (2 Machabées 4.19-20). C’est à l’occasion de trois cents dragmes d’argent que Jason, faux grand prêtre de Jérusalem, envoya à Tyr pour contribuer aux jeux et aux sacrifices solennels que l’on y faisait tous les cinq ans, et que l’on y devait faire en l’an du monde 3831, avant Jésus-Christ 169, avant l’ère vulgaire 173, en présence d’Antiochus Épiphane, roi de Syrie. Hercule était la divinité tutélaire de Tyr. Les Tyriens l’appelaient Meliokarlha, le roi de la ville.
On a confondu diverses circonstances de la vie de Josué, de Samson et de Moïse avec celle d’Hercule ; et les païens racontaient de ce héros a peu près la même chose que nous disons de Jonas. Hercule avait, disaient-ils, été trois jours dans le ventre d’un chien marin, de même que Jonas avait été trois jours dans le ventre d’une baleine, ou d’un autre monstre marin (Jonas 2.1). Ils disaient qu’Hercule, faisant la guerre aux fils de Neptune, obtint de Jupiter une pluie de cailloux qui écrasa ces redoutables ennemis. Les fils de Neptune, c’est-à-dire, fort naturellement, les chananéens ou les Phéniciens, gens fort adonnés au commerce et à la navigation. Dans le style de l’Écriture, fils de la tner signifie un homme qui fait métier de voyager sur mer. Hercule, allant à la guerre contre Géryon, et étant fort incommodé des ardeurs du soleil, se mit en colère contre cet astre, et tendit son arc pour tirer contre lui : mais le Soleil, admirant son grand courage, lui fit présent d’une coupe dans laquelle il s’embarqua, et après son retour il la rendit au Soleil. Ceci peut marquer Josué, qui, étant à la poursuite de ses ennemis, commanda au soleil de s’arrêter jusqu’à ce qu’il se fût vengé de ses ennemis (Ecclésiaste 46.5) : Iracundia ejus impeditus est sol, dit l’auteur de l’Ecclésiastique. Habacuc (Habakuk 3.11) dit que le soleil et la lune s’arrètèrent à la vue de l’éclat des flèches du Seigneur.
Hercule était le dieu tutélaire des esclaves : Josué était le chef, le gouverneur, le protecteur des Hébreux sortis de la servitude de l’Égypte. On le représente avec le diadème, avec l’arc et les flèches ; on lui donne le nom d’invincible, etc., épithètes qui conviennent aussi à Josué. Les anciens reconnaissent aussi un Hercule, fils du Nil ; Josué était né eu Égypte : Hercule enlève les pommes d’or des Hespérides, il prend les bœufs de Géryon, il étrangle les dragons : tout cela peut marquer les conquêtes de Josué sur les chananéens. Hercule combat les Centaures et frappe les chevaux de Diomède : Josué combat les chananéens et les défait aveb leurs Chevaux et leurs chariots de guerre.
Le même Hercule fournit encôre dans son histoire plusieurs traits de ressemblance avec Samson. Hercule était d’une taille très-avantageuse et d’une force presque incroyable. Il se laissa aller à l’amour des femmes, et on sait ce que la Fable nous apprend de ses amours pour Omphale, qui le maîtrisa et l’obligea même, dit-on, de prendre le fuseau. Tout cela ne convient que trop clairement à Samson, qui se livra à Dalila, et qui en fut traité d’une manière si outrageuse. Hercule combat pour les dieux contre les géants : Samson défend le peuple de Dieu contre les Philistins qui l’opprimaient, et parmi lesquels il se trouvait des hommes d’une taille gigantesque. Pour exagérer la force d’Hercule, on dit qu’il combattit contre les Pygmées, et les enferma dans sa peau de lion : cela peut marquer la facilité avec laquelle Samson défit les Philistins, qui étaient venus pour le lier et pour le prendre. Hercule tue plusieurs lions, celui de Cythère, celui de Cithéron, celui de Némée : il en étrangle un et lui force les mâchoires. Tout cela se trouve dans l’histoire de Samson, qui étrangla un lion qui se jeta sur lui tout rugissant.
Samson, livré aux Philistins après qu’il eut découvert le secret de sa force à Dalila, et assujetti aux travaux les plus durs et les plus humiliants, nous figure Hercule abandonné à Eurysthée par la haine de Junon, et obligé à subir les plus rudes épreuves pour se délivrer de servitude. Les deux colonnes d’Hercule sont admirablement représentées par celles que Samson embrassa et ébranla dans le temple de Gaze. Hercule est souvent pris pour le Soleil. Macrobe prétend même que son nom, suivant l’étymologie des Grecs, signifie la gloire de l’air, ou le soleil. Le nom de Samson, en hébreu, vient de Schemesh, qui signifie le soleil. Hercule ne se servit jamais d’épée ni d’armure complète : nous ne lisons pas non plus que Samson ait jamais combattu avec des armes ordinaires ; sa force miraculeuse lui tenait lieu de toutes sortes de défenses et d’armures. [Voyez Bel, paragraphe 9 ; Samson].
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