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Hermon

Hermon (1)

Ou Chermon, ou Aermon, ou Baal-Hermon. Les Sidoniens lui donnaient le nom de Chirion (Deutéronome 3.9-10), et les Amorrhéens celui de Sanir. Saint Jérôme dit que cette montagne est au-dessus de Panéade, et que pendant l’été on en portait de la neige à Tyr, pour boire frais. Le chaldéen et l’interprète samaritain lui donnent le nom de montagne de la Neige, parce qu’elle en est toujours chargée à cause de sa hauteur. Dans le Deutéronome (Deutéronome 4.48) il est parlé de Sion, comme faisant partie du mont Hermon (Deutéronome 3.8 ; 4.48) met le mont Hermon comme terminant le pays de delà le Jourdain au septentrion, de même que le torrent d’Arnon au midi. Baalgad était située dans la plaine du Liban, au pied du mont Hermon (Josué 11.17) et les Hévéens habitaient au pied de la même montagne, dans la terre de Maspha (Josué 11.3), depuis Baal-Hermon, jusqu’à d’entrée d’Ermath (Juges 3.3). Le mont Hermon appartenait au roi Og, et et était à l’extrémité septentrionale de ses États (Josué 12.5 ; 13.11), avant que les Israélites en fissent la conquête.

L’auteur du livre apocryphe d’Énoch dit que les anges qu’il nomme Egregori, les Veillants, étant épris de l’amour des femmes, s’assemblèrent sur le mont Hermon, du temps du patriarche Jared, et s’engagèrent par serment et par des anathèmes qu’ils prononcèrent de ne se séparer jamais qu’ils n’eussent exécuté leur résolution, qui était de prendre des filles des hommes pour femmes. Les anathèmes auxquels ils se dévouèrent s’ils manquaient à leur promesse firent donner à cette montagne le nom d’Hermon, c’est-à-dire anathème. [Voyez l’article suivant].

Le Psalmiste (Psaumes 132.3) dit que l’union des prêtres est aussi agréable que l’est la rosée du mont Hermon qui descend sur le mont de Sion. Hermon est comme un nom général d’une montagne qui a plusieurs coteaux, dont l’un est appelé Sion, l’autre Sanir ou Schirion. Ainsi la rosée du mont Hermon descend sur le coteau de Sion, qui lui est joint, comme l’huile de senteur descend de la barbe d’Aaron sur le collet de sa tunique. Il est vrai que Sion ou Zion du psaume 132 est écrit autrement que celui du Deutéronome (Deutéronome 4.48) ; mais, comme ce sont des lettres d’un même son et d’un même organe, on ne doit pas faire beaucoup de difficultés de les confondre.

Le même psalmiste dit ailleurs (Psaumes 58.13) : Vous avez créé l’aquilon et la mer ; Thabor et Hermon feront retentir leur joie. La situation du Thabor est connue : cette montagne est entre la mer Méditerranée à l’occident, et la mer de Tibériade au couchant. Le mont Hermon est au nord de l’une et de l’autre l’hébreu porte : Vous avez créé l’aquilon et la droite, c’est-à-dire le nord et le midi : le Thabor au midi, et le mont Hermon au nord, feront retentir leur joie. Les deux parties de ce verset sont comme synonymes, et s’expliquent l’une l’autre. [Voyez l’article suivant. Voyez aussi Hévéens et Josué, addition, paragraphe 6]

Hermon (2)

Ou Hermoniim, montagne située au deçà du Jourdain, dans la tribu d’Issachar, au midi du mont Thabor. Plusieurs croient qu’il en est parlé dans cet endroit des psaumes (Psaumes 41.7) : Je me souviendrai de vous dans le pays du Jourdain, d’Hermon, à la petite montagne ; comme si ce mont Hermon de deçà le Jourdain était appelé petite montagne pour le distinguer du grand Hermon, qui était au delà de ce fleuve. Mais d’autres croient qu’il n’est fait mention du Petit Hermon en aucun endroit de l’Écriture, et que cette montagne, qui était connue sous ce nom du temps de saint Jérôme, dans la tribu d’Issachar, au midi du Grand Champ, n’a été nommée Hermon que dans les derniers temps. D’autres expliquent de cette montagne d’Hermon, de deçà le Jourdain, ce qui est dit dans un autre psaume (Psaumes 132.3) : Comme la rosée du mont Hermon qui descend sur le mont Sion. Maundrel dit que la rosée en cet endroit est aussi abondante qu’une grosse pluie. Mais cela ne persuade pas que le Psalmiste parle du mont Hermon de deçà du Jourdain, puisque le mont Sion n’a aucune liaison avec lui, au lieu que nous trouvons un des coteaux du grand Hermon nommé Sion. [Barbier du Bocage reconnaît aussi deux monts Hermon : le grand, comme on l’a vu dans une note sur l’article précédent, et le petit, à la position indiquée par dom Calmet. Le géographe de la Bible de Vence ne mentionne que le grand Hermon, et quant au nom d’Hermoniim, donné au petit Hermon par dom Calmet, il l’entend du grand : « La chaîne des montagnes de l’Hermon, dit-il, était appelée Ilermoniirn, c’est-à-dire les Hermons. » Voyez Béatitudes (Montagne des)].

Le sentiment commun des chrétiens d’Orient touchant l’origine des géants, dont il est parlé dans le premier chapitre de la Genèse, est qu’Adam, ayant fait connaître aux enfants de Seth les délices dont il jouissait dans le Paradis terrestre, fit naître dans le cœur de quelques-uns le désir d’y entrer ; à cet effet ils se retirèrent de la compagnie des autres, et choisirent la montagne d’Hermon dans la Palestine pour leur demeure, et y vécurent chastement et dans la crainte de Dieu.

Ces gens, ainsi retirés de la compagnie des autres, furent appelés les enfants de Dieu, et donnèrent par leur exemple l’idée et le modèle de l’état monastique, qui fut depuis embrassé avec tant de ferveur dans l’Orient. Mais enfin les enfants de Seth, perdant l’espérance d’entrer en possession du Paradis qu’ils considéraient comme l’héritage d’Adant, vinrent trouver les enfants de la race de Caïn, leurs parents, et, ennuyés du célibat, prirent leurs filles en mariage et engendrèrent les géants.

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