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Autrement Ahialon, ville de la tribu de Dan (Josué 19.42). Elle fut assignée aux lévites de la famille de Caath (Josué 21.24). On la trouve quelquefois sous le nom d’Elom ou d’Ailom. Eusèbe dit que de son temps on montrait un lieu nommé Aïalon, à trois milles de Béthel, vers l’orient ; mais ce ne peut être la fameuse Aïalon dont il est parlé dans Josué (Josué 10.12), lorsqu’il dit à la lune de s’arrêter sur la vallée d’Aïalon. Ce n’est pas elle non plus qui était à la tribu de Dan. Béthel était trop éloignée de cette tribu. Il faut encore reconnaître un autre Aialon dont parle saint Jérôme, et qui était à deux milles de Sichem en s’avançant vers Jérusalem. Ailleurs il dit que sainte Paule, allant de Sichem a Béthoron, voyait à sa gauche Aïalon et Gabaon. Dans les Chroniques (2 Chroniques 28.18), on met Aïalon entre Bethsamès et Thamna. Enfin il y avait encore une ville d’Aïalon dans la tribu de Zabulon (Juges 12.12).
Ainsi il faut reconnaître quatre villes de ce nom :
1° La première dans la tribu de Dan, entre Thammath et Bethsamès (2 Chroniques 28.18). C’est apparemment celle dont parlait Josué en disant à la lune : Lune, arrête-toi sur la vallée d’Aïalon.
2° La seconde, Aïalon, dans la tribu de Benjamin ; à trois milles de Béthel, vers l’orient. Voyez (2 Chroniques 11.10).
3° La troisième, Aïalon dans la tribu d’Éphraïm, à deux milles de Sichem, en tirant vers Jérusalem, et à l’orient de Béthoron.
4° La quatrième, dans la tribu de Zabulon, et dont on ne sait pas au juste la situation [Au lieu de quatre villes d’Aïalon, la Géographie sacrée de la Bible de Vence n’en reconnaît qu’une, et elle l’indique seulement (Josué 19.42 ; 21.24 ; Juges 1.35 ; 1 Chroniques 6.69). Elle la reconnaît dans la tribu de Dan, et la place presque à l’extrémité méridionale. Simon et Barbié du Bocage désignent deux villes de ce nom, l’une dans la tribu de Dan, l’autre dans celle de Benjamin ; Huré en trouve une troisième qu’il place dans la tribu de Juda. Mais, suivant Simon et Huré, l’Aïalon nommée par Josué disant : Lune, n’avance point sur la vallée d’Aïalon, était celle de Dan ; tandis que, suivant Barbié du Bocage, c’était celle de Benjamin : ce dernier auteur place celle de Dan sur la montagne d’Harès (Juges 1.35), près d’Adollam ou Adullam-Socho, qui était en Juda, et celle de Benjamin à l’ouest de Gabaon et il dit : Si le soleil s’arrêta sur Gabaon, la lune ne dut point s’avancer sur la vallée d’Aïalon. Tous les trois se rencontrent en ce point, que l’Aïalon de Benjamin est celle qui fut prise par les Philistins, au temps d’Achaz (2 Chroniques 28.18). C’est à Aïalon de la tribu de Dan, que, suivant Simon et Huré, Jonathas, fils de Saül, vainquit les Philistins (1 Samuel 14.31) ; ils disent aussi que c’est celle de Benjamin que Roboam rebâtit (2 Chroniques 11.10). L’Écriture nous apprend que l’Aïalon de la tribu de Dan fut donnée aux lévites de la famille de Caath (Josué 21.24) ; Huré le rapporte bien aussi, mais il indique deux textes (Josué 10.12 ; 19.42) et il réserve un de ceux où il en est parlé pour créer sa troisième ville d’Aïalon, ville de refuge, dit-il, donnée aux lévites, appelée Hélon (1 Chroniques 6.69), et située dans la tribu de Juda, ajoute-t-il au mot Hélon.
On peut comparer cet exposé avec ce que dit D. Calmet : pour avoir une solution, il faut maintenant examiner les passages où se trouve le mot Aïalon. La Vulgate en offre huit ou neuf ; mais il y en a dix dans l’Hébreu. La Géographie sacrée de la Bible de Vence n’en indique que quatre, et D. Calmet cinq. Huré cite les neuf de la Vulgate en y comprenant celui où elle écrit Hélon pour Aïalon, c’est-à-dire (1 Chroniques 6.69), ou (1 Chroniques 6.54) dans l’Hébreu.
Il y a plusieurs villes d’Aïalon mentionnées dans l’Écriture ; mais les savants ne sont d’accord ni sur leur nombre, ni sur leur position. Quand vous lisez ou que vous entendez prononcer le nom d’Aïalon, vous vous rappelez cette vallée que Josué a rendue si fameuse, et que les commentateurs et les géographes placent dans leurs livres et sur leurs cartes à l’extrémité méridionale de la tribu de Dan. Oublions-la pour un moment.
La Vulgate dit (Juges 12.11-12) qu’Ahia Ion le Zabulonite succéda à Abézan, qu’il jugea Israël pendant dix ans, et qu’étant mort il fut enseveli dans Zabulon ; l’Hébreu dit qu’il fut enseveli à Aïalon dans la tribu de Zabulon. Voilà donc une ville d’Aïalon, et c’est une des quatre reconnues par D. Calmet. Il est probable qu’elle avait été appelée autrement et qu’elle était la patrie ou la résidence du juge Ahialon, dont le nom lui fut donné.
L’Écriture nomme une autre ville d’Aïalon parmi celles qui échurent en partage à la tribu de Dan (Josué 19.42), et dit qu’elle appartenait aux Amorrhéens qui continuèrent de l’habiter ; mais que les descendants de Joseph, c’est-à-dire la tribu d’Éphraïm, et, si l’on veut, la demi-tribu occidentale de Manassé, ayant pris de la force, se rendit les Amorrhéens tributaires (Juges 1.35). Il est visible, d’après cela, que cette Aïalon devait être située non loin de la tribu d’Éphraïm, c’est-à-dire dans la partie nord de la tribu de Dan. Il est vrai que cette même ville est nommée, dans les deux textes indiqués, avec d’autres villes que l’on place dans la partie méridionale ; mais ces villes sont-elles bien placées, et faut-il faire parcourir aux descendants de Joseph la tribu de Dan, du nord au midi, pour obliger les Amorrhéens à leur payer tribut ? Voilà donc une deuxième ville d’Aïalon dont l’existence dans la tribu de Dan, au nord, est, sinon certaine, du moins vraisemblable ; j’ai d’autres raisons à produire.
Quatre villes de la tribu de Dan furent données aux lévites de la famille de Caath ; ce sont : Elthéco et Gabathon, voisines, que l’on place au milieu de cette tribu, et Aïalon et Gethremmon (Josué 21.24) ; ces deux dernières seulement sont mentionnées dans le texte parallèle de (1 Chroniques 6.69), déjà cité. Gethremmon était située dans le nord de la tribu de Dan, et si ce n’est pas une raison qui prouve qu’Aïalon était aussi dans cette partie, ce n’en est pas du tout une qui autorise à la placer dans ta partie méridionale.
Un jour, sous le règne de Saül, les Hébreux battirent les Philistins et les poursuivirent depuis Machmas jusqu’à Aïalon (1 Samuel 14.31). Machmas était dans la tribu d’Éphraïm (1 Samuel 13.16-17 ; 14.22-31). Où était située cette ville d’Aïalon ? On ne peut la placer au midi de la tribu de Dan sans croire que les Philistins aimèrent à se faire poursuivre plus longtemps par leurs ennemis. Il faut donc admettre l’existence d’une ville d’Aialon dans le nord de cette tribu.
Les Benjamites issus de Baria et de Sama s’établirent à Aïalon, dit le texte (1 Chroniques 8.13). Il est évident qu’il ne peut être question ici de l’Aïalon placée arbitrairement dans la partie méridionale de Dan, parce que cette ville n’aurait pas été dans une situation géographique qui pût faire naître dans l’esprit des Benjamites la pensée d’aller s’y établir. Mais il y a plus, le texte ajoute que les Benjamites établis à Aïalon chassèrent les habitants de Geth ; or, Geth était la capitale de la plus septentrionale des satrapies philistines, et Gethremmon, ville lévitique avec laquelle Aïalon est nommée deux fois, et située dans la partie septentrionale de Dan, était à l’orient et peu éloignée de Geth. Si l’on parvenait à prouver que les Benjamites allèrent s’établir dans l’Aïalon supposée au midi de Dan, il resterait encore à expliquer l’intérêt qu’avaient ces Benjamites pour aller de si loin chasser les habitants de Geth. La même question reviendrait pour expliquer l’entreprise des descendants de Joseph contre les Amorrhéens habitants d’Aïalon ; et elle serait encore plus difficile à résoudre.
De ces textes et de ces considérations, il résulte qu’il y avait certainement une ville d’Aïalon dans le nord de la tribu de Dan, non loin de Gethremmon. Et cette Aïalon, la seconde que l’on doit reconnaître, est celle que mentionne l’Écriture dans les passages suivants : (Juges 1.35 ; Josué 19.42 ; 21.24 ; 1 Samuel 14.31 ; 1 Chroniques 6.69 ; 8.13).
Il y a une troisième ville d’Aïalon, nommée entre les villes fortifiées par Roboam et situées en Juda et en Benjamin (2 Chroniques 11.10), et entre les villes prises au midi de Juda par les Philistins, au temps d’Achaz (2 Chroniques 28.18). Je laisse à un autre le soin de déterminer au juste sa situation.
Mais on veut savoir laquelle de ces trois villes d’Aïalon, mentionnées par l’Écriture, est celle dont portait le nom la vallée que cita Josué dans la célèbre circonstance qui rappelle le nom même d’Aïalon. Ouvrons l’histoire : Adoni-Tsédec, roi de Jérusalem, aidé de ses alliés, assiègeait Gabaon (tribu de Benjamin) ; Josué vient de Galgala, pendant la nuit, au secours de cette ville, et tombe tout à coup sur les assiègeants ; il les bat, les met en fuite et les poursuit par le chemin qui monte vers Béthoron (la Basse, qui fut donnée à la tribu d’Éphraïm). Parvenus à la descente de Béthoron, les fuyards s’aperçoivent qu’ils s’éloignent de leur pays et prennent le chemin qui doit les y ramener ; alors une grêle de pierres tombe du ciel sur eux jusqu’à Azéca (qui entra dans le partage de Juda). Il y a loin de Galgala à Gabaon, et les Hébreux, avant d’attaquer les Amorrhéens, prirent sans doute de la nourriture et du repos ; il faut encore compter du temps pour le combat et pour la poursuite des ennemis depuis le champ de bataille, près de Gabaon, jusqu’à la descente de Béthoron. De quoi il suit que le jour était avancé lorsque Josué poursuivait les Amorrhéens dans le trajet de Béthoron à Azéca. Le soleil allait terminer sa course, et la lune avait commencé la sienne ; le nuage qui versait la grêle de pierres sur les fuyards ne couvrait pas ces astres. Josué, secondé par ce secours inattendu, regrette, dans la joie du triomphe, que le jour ne soit pas plus long pour qu’il puisse frapper du glaive ceux que protége la fuite ou que n’atteint pas la grêle ; il se trouve dans un lieu d’où il voit Gabaon éclairée par les rayons du soleil couchant, et la lune qui était comme sur Aïalon : Soleil, arrête-toi sur Gabaon ; et toi, lune, n’avance pas sur la vallée d’Aïalon (Josué 10.12). Il venait vers le midi, et avait derrière lui l’Aïalon de la tribu de Zabulon ; à sa droite était celle que j’ai trouvée dans le voisinage de Gethremmon, et en face de lui celle qui est mentionnée parmi les villes du midi de Juda. On peut choisir laquelle de ces deux dernières est celle qu’il a nommée].
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