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Fils de Sarvia, sœur de David, et frère d’Abisaï et d’Azaël. Joab était un des plus vaillants hommes, et des plus habiles généraux du temps de David, mais en même temps, un des plus cruels, des plus vindicatifs et des plus impérieux hommes de son temps. Il rendit de très grands services à David et fut toujours fort attaché à son service. Il était général de ses troupes dans le temps qu’il n’était encore que roi de la tribu de Juda. La première action dont parle l’Écriture (2 Samuel 1.13-14), où il Se signala, fut celle du combat de Gabaon contre Abner, chef du parti d’Isboseth, fils de Saül (vers l’An du monde 2954, Avant. Jésus-Christ 1043, Avant l’ère vulgaire 1047). Tout l’avantage fut du côté de Joab ; Mais Azaël, son frère, y fut tué par Abner, de la manière que nous l’avons raconté dans l’article Azaêl, et dans celui de Abner. Pour venger cette mort, Joab tua en trahison Abner, qui était venu à Hébron pour faire alliance avec David, et pour ramener tout Israël à son obéissance (2 Samuel 3.27-39). David eut horreur d’une action si lâche ; mais il n’osa en punir Joab, qui lui était devenu en quelque sorte redoutable.
Après que David eut été reconnu roi de tout Israël (An du monde 2957, Avant. Jésus-Christ 1043, Avant l’ère vulgaire 1047), il fit le siège de Jérusalem, et promit à celui qui monterait le premier sur les murs de cette ville, et qui en chasserait les Jébuséens, qu’il serait chef et général de ses armées (1 Chroniques 11.16). Joab y monta le premier, et mérita par sa valeur d’être conservé dans un emploi qu’il possédait déjà. Il eut la principale part dans les guerres que David fit contre les Syriens et les Iduméens. Il subjugua les Ammonites [Voyez Abisai], et fit périr le brave Urie dans le siège de Rabbat, leur capitale (2 Samuel 11 ; 12).
Ce fut lui qui fit revenir Absalon de son exil, et qui obtint de David que ce jeune prince rentrerait dans ses bonnes grâces, et aurait l’honneur de paraître à la cour comme auparavant. Mais autant qu’il avait paru ami d’Absalon dans sa disgrâce, autant lui fut-il opposé dans sa révolte. Il le vainquit en bataille rangée près de Mahanaïm (2 Samuel 18.1-14) ; et ayant su qu’il était suspendu par le cou à un chêne, il le tua et le perça de sa propre main, quoiqu’il sût très-bien les ordres contraires que David lui avait donnés à lui en particulier, et à toute l’armée, de conserver son fils Absalon. Et lorsque le roi fit paraître trop de douleur pour la mort de ce fils, Joab osa lui parler d’une manière peu respectueuse, jusqu’à lui dire (2 Samuel 19.5-6) : Vous avez chargé de confusion tous vos serviteurs, qui ont exposé leur vie pour conserver la vôtre, et celle de tous vos enfants et de toutes vos femmes. Vous aimez ceux qui vous haïssent, et vous n’aimez point ceux qui vous aiment. Vous nous avez fait voir aujourd’hui que vous n’avez nulle considération pour vos généraux, ni pour vos soldats ; et que si Absalon vivait, et que nous fussions tous péris dans le combat, vous seriez au comble de votre joie. Ainsi levez-vous tout à cette heure, montrez-vous, et parlez à vos serviteurs ; autrement je vous jure par le Seigneur qu’il ne vous restera pas un homme dans cette nuit, et que vous vous trouverez dans le plus grand danger où vous ayez jamais été.
David ressentit ce trait de l’insolence de Joab ; mais il n’était pas en état de le réprimer comme il aurait voulu. Lorsque Siba, fils de Bochri, commença à lever l’étendard de la révolte, et que la plus grande partie du peuple le suivait, David commanda à Amasa (Amasa était fils de Sarvia, aussi bien que Joab, mais d’un autre père. Absalom dans sa révolte avait donné à Amasa le commandement de ses troupes. David le confirma dans cet emploi. Voyez (2 Samuel 17.25-26) de ramasser des troupes dans la tribu de Juda et de le poursuivre (2 Samuel 20.3-5), donnant ainsi l’exclusion à Joab, qui avait été jusqu’alors commandant général des troupes d’Israël. Mais Amasa ayant un peu trop tardé à venir, David dit à Abisaï, frère de Joab, de poursuivre Siba. Joab l’accompagna avec les Céréthéens et les Phélétéens de la garde du roi. Amasa arriva peu de temps après ; et étant allé joindre Abisaï et Joab à Gabaon, Joab, faisant semblant de le baiser, lui enfonça son poignard dans le ventre. Ainsi périt Amasa, qui devait être général des troupes d’Israël. Joab termina la guerre contre Siba le plus heureusement du monde, sans risquer aucun combat et sans exposer les troupes du roi, parce qu’on lui jeta la tête de Siba par-dessus les murs d’Abila, qu’il se disposait d’assièger (2 Samuel 20.19-21). Il revint à Jérusalem, et David lui laissa le commandement général de ses armées, apparemment en considération du grand service qu’il venait de lui rendre.
Lorsque David, poussé par le mauvais esprit, et par une curiosité blâmable (2 Samuel 24.1-4 ; 1 Chroniques 21.1-3, An du monde 2987, Avant. Jésus-Christ 1013, Avant l’ère vulgaire 1017), entreprit de faire le dénombrement de son peuple, il en donna la commission à Joab. Celui-ci fit ce qu’il put pour détourner le roi de cette résolution ; mais ayant été obligé d’obéir, il ne le fit qu’à regret, et n’exécuta qu’en partie ce que le roi avait commandé (1 Chroniques 21.6). David lui-même reconnut sa faute, et Dieu l’en punit d’une manière très-sévère.
Adonias, fils de David, se voyant, après la mort d’Absalon, l’aîné de la famille royale, songea à se faire reconnaître pour roi (1 Rois 1.1-4). David était fort avancé en âge, et ne se mêlait que peu des affaires du gouvernement. On n’ignorait pas que David n’eût dessein de laisser la couronne à Salomon ; mais comme ce prince était encore fort jeune, Adonias se flattait qu’avec le secours d’un puissant parti qu’il s’était fait, il pourrait à son exclusion monter sur le trône d’Israël. Il eut soin principalement de mettre dans ses intérêts Joab, général de l’armée, et le grand prêtre Abiathar ; et ayant fait un grand festin aux principaux chefs de son parti sur la fontaine de Siloé, il se fit saluer comme roi par ceux qui étaient de la fête (1 Rois 1.8, An du monde 2989, Avant. Jésus-Christ 1011, Avant l’ère vulgaire 1015). Mais David, ayant été informé à temps de ce qui se passait, fit couronner et sacrer Salomon par le grand prêtre Sadoc et par le prophète Nathan, et le fit asseoir sur son trône à la vue de tout le peuple. À cette nouvelle, Adonias se sauva au temple, comme à un asile ; et Joab et les autres se retirèrent dans leurs maisons.
Cette dernière démarche de Joab indisposa de plus en plus David contre lui, de sorte que quelque temps après, se sentant près de sa fin (An du monde 2990, Avant. Jésus-Christ 1010, Avant l’ère vulgaire 1014), il dit à Salomon (1 Rois 2.5-7) : Vous savez de quelle manière m’a traité Joab, fils de Sarvia, et ce qu’il a fait à deux généraux de l’armée d’Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Jéther, qu’il a assassinés, et dont il a répandu le sang en pleine paix, comme il aurait fait durant la guerre. Vous en userez selon votre sagesse, et vous ne permettrez point que dans sa vieillesse il descende en paix dans le tombeau. Quelque temps après la mort de David, Joab ayant appris que ce jeune roi avait fait tuer Adonias, qui lui avait fait demander Abisag pour femme, et qu’il avait relégué le grand prêtre Abiathar dans sa maison de campagne à Anathoth, crut qu’il devait lui-même songer à mettre sa vie en sûreté. Il se retira donc dans le temple du Seigneur, et prit la corne de l’autel, pour se garantir de la mort. Mais Salomon ne crut pas que le privilège de l’asile dût l’empêcher de le faire mourir. Il envoya Banaïas, fils de Joïada, qui lui ordonna de sortir de là ; mais Joab ayant répondu qu’il ne sortirait point, et qu’il mourrait au même lieu, Salomon commanda qu’on le tuât au pied de l’autel ; ce qui fut exécuté. Ainsi mourut Joab [Voyez asile]. Il fut enterré par Banaïas dans sa maison dans le désert (An du monde 2990, Avant. Jésus-Christ 1010, Avant l’ère vulgaire 1014). [Voyez l’histoire de Joab dans mon histoire de l’Ancien Testament, livre 4].
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