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Fils de Thoü, roi d’Emath en Syrie, il fut envoyé par son père à David pour le féliciter de la victoire qu’il avait remportée sur Adarezer, roi de Syrie, son ennemi (2 Rois 8.10). L’an du monde 2960, avant Jésus-Christ 1040, avant l’ère vulgaire 1044.
Fils et successeur de Josaphat, roi de Juda. Il naquit l’an du monde 3080, il fut associé à la royauté par son père l’an 3112, il commença à régner seul après la mort de Josaphat (2 Rois 8.16 ; 2 Chroniques 21.3-5), arrivée en 3116, et il mourut en 3119, selon Ussérius, c’est-à-dire, avant Jésus-Christ 881, avant l’ère vulgaire 885. Il épousa Athalie, fille d’Achab, qui l’engagea dans l’idolâtrie et dans divers crimes, et qui fut cause de tous les malheurs dont son règne fut accompagné. Joram, s’étant affermi dans le royaume, commença par se défaire de tous ses frères, que Josaphat avait éloignés des affaires et qu’il avait placés dans les villes fortes de Juda, avec de bonnes pensions en or et en argent. Dieu, pour punir l’impiété de Joram, permit que les Iduméens, qui depuis le règne de David avaient toujours été assujettis aux rois de Juda, se révoltassent (An du monde 3115, Avant. Jésus-Christ 885, Avant l’ère vulgaire 889). Joram marcha contre eux, défit leur cavalerie ; mais il ne profita pas de sa victoire, soit par le peu de valeur de ses propres troupes, ou par son peu de conduite. Ce qui est certain, c’est que les Iduméens demeurèrent pour cette fois affranchis du joug des Hébreux.
Vers ce même temps, Lobna, ville de Juda, se révolta aussi et ne voulut plus reconnaître Joram pour son souverain. Or on lui apporta des lettres du prophète Élie (An du monde 3116, Avant. Jésus-Christ 884, Avant l’ère vulgaire 888, Élie fut transporté en 3108), qui avait été transporté hors du monde environ huit ans auparavant ; soit que ce prophète eût écrit ces lettres du lieu ou il est encore à présent attendant la fin des siècles, soit qu’il les eût écrites avant son transport, prévoyant en esprit tous les maux que devait faire Joram [On attribue à Jéhu (prophète, fils d’Hanani) l’écrit prophétique, dit M. Coquerel, remis à Joram, roi de Juda, et qui porte le nom d’Élie (2 Chroniques 21.12) dont l’enlèvement au ciel est antérieur au règne de ce méchant roi. Il est probable qu’il faut voir là une faute de copiste, Élie pour Jéhu, erreur qui se réduit au changement d’une seule lettre. Parmi les catholiques, l’opinion la plus commune est que le prophète Élie écrivit cette lettre à Joram du lieu où il a été transporté. Mais ou ne sait pas l’époque de son enlèvement ; et il pouvait bien n’être pas encore enlevé. Note de la Bible de Vence sur (2 Chroniques 21.12), à laquelle M. Brach ajoute l’observation suivante :
« Les rabbins et quelques chrétiens pensent que cette lettre fut écrite par Élie avant son enlèvement, et qu’il chargea Élisée de la faire parvenir quand il eu serait temps. »
M. Cahen, sur le même texte, s’exprime ainsi qu’il suit : Kim’hi dit : Ceci est arrivé après l’ascension de ce prophète, qui s’est manifesté à l’un des prophètes, dans la bouche duquel il mit le contenu de cet écrit, en lui disant de le porter à lehorame, afin que celui-ci crût que cet écrit lui venait du ciel, pour qu’il s’humiliât et sût qui il avait très-mal fait. Cette supposition est probable, mais est-elle fondée ? Il ajoute : Il faut bien que cela ait eu lieu après l’ascension, puisque du temps de lehoschaphate on mentionne Elischa comme ayant servi Élie (2 Rois 3.11). Or Elischa n’a quitté Élie qu’au moment de l’ascension de celui-ci].
Quoi qu’il en soit, ces lettres lui reprochaient (2 Chroniques 21.12-13) et son impiété et le meurtre qu’il avait fait de ses frères, et le menaçaient de le frapper d’une grande plaie, lui, ses femmes, ses enfants et son peuple, et de lui envoyer une dysenterie qui lui ferait jeter ses entrailles avec de très-grandes douleurs. Ces menaces furent bientôt suivies de l’effet : les Philistins et les Arabes, qui sont au midi de la Palestine, firent irruption dans les terres de Juda, les ravagèrent, pillèrent le palais du roi, enlevèrent ses femmes et ses enfants ; en sorte qu’il ne lui resta que Joachaz, le plus jeune de tous.
Par-dessus tout cela, Dieu le frappa d’une cruelle dysenterie, qui le tourmenta pendant deux ans et qui le réduisit au tombeau. Le peuple ne lui rendit pas les mêmes honneurs qu’il avait rendus aux rois ses prédécesseurs, en brûlant sur leurs corps quantité d’aromates. On l’enterra dans Jérusalem, mais non pas dans les tombeaux des rois (An du monde 3119, Avant. Jésus-Christ 881, Avant l’ère vulgaire 885). Il eut pour successeur Ochozias, autrement Joachaz [« Impie et cruel à la fois, dit M. Coquerel, Joram est d’autant plus coupable qu’il avait à choisir entre les exemples de son père et les conseils de son épouse. La mort de ses frères est cette atroce politique, si commune en Orient, par laquelle le fils aîné fait périr toute sa famille pour s’assurer un trône paisible. Son règne commence en quelque sorte les idolâtries et les crimes en Juda ; il a été le premier tyran, le premier impie de ce royaume. Roboam et Abija, moins coupables que lui, avaient eu pour successeurs Asa et Josaphat ; avec Joram, qui n’a pas honte de s’allier au sang d’Achab, s’ouvre une ère nouvelle, qu’il était digne d’ouvrir ; le sang dont il a teint le sceptre de David se sèche à peine, les idoles ne tombent que pour se relever. La Providence l’a d’autant plus justement puni, que son peuple, meilleur que lui, n’a eu que peu à souffrir de ces châtiments ; la perte de l’Idumée était plus sensible au monarque qu’à la nation. Sa longue agonie a été une grande leçon pour tout Israël ; la lettre du prophète a dû le remplir malgré lui d’épouvante, et si d’abord il a douté, pendant deux années d’agonie il a eu le temps de la relire »]
Fils et successeur d’Achab, roi d’Israël. Il ne succéda pas immédiatement à Achab, son père, mais à Ochozias, son frère aîné, qui, étant mort sans enfants, lui laissa le royaume (An du monde 3108, Avant. Jésus-Christ 892, Avant l’ère vulgaire 896). Il fit le mal devant le Seigneur (2 Rois 3.2-3), mais non pas autant qu’Achab, son père, et Jézabel, sa mère, car il ôta les statues de Baal que son père avait fait faire ; mais il suivit les voies de Jéroboam, fils de Nabat, c’est-à-dire qu’il continua à rendre un culte impie aux veaux d’or. Mésa, roi de Moab, qui devait au roi d’Israël cent mille agneaux et cent mille béliers avec leurs toisons, s’étant révolté et ayant refusé de payer ce tribut, Joram se prépara à lui faire la guerre, et il invita Josaphat, roi de Juda, à venir avec lui. Il y vint et amena encore le roi d’Édom, qui lui était tributaire. Ces trois princes s’avancèrent avec leur armée par le désert d’Idumée ; mais ils se trouvèrent bientôt en danger de périr, parce qu’ils manquaient d’eau. Élisée leur en procura et les tira de ce péril ; mais ce ne fut pas en considération de Joram. Ce prophète lui reprocha en face ses impiétés et lui dit que s’il n’avait pas eu plus d’égard pour Josaphat, roi de Juda, que pour lui, il n’aurait pas daigné seulement le regarder en face.
Élisée ne laissa pas de rendre de très-importants services à Joram pendant les guerres qu’il eut avec le roi de Syrie (2 Rois 6). Ce prophète lui découvrait tous les desseins et les résolutions qui se prenaient dans le conseil de Benadad, et rendait par là inutiles tous les efforts de ce prince. Benadad étant venu assièger Samarie (2 Rois 6-7), la famine y fut si terrible, qu’une mère y mangea son propre enfant (Voyez Anthropophagie). Joram en étant informé, déchira ses vêtements, et tout le peuple fut témoin du cilice qu’il portait sur sa chair. En même temps il donna ordre à un de ses gens d’aller couper la tête à Élisée, comme s’il eût été cause de ces maux ou comme s’il eût été en son pouvoir de les arrêter. Élisée, qui était alors dans sa maison, dit à ses amis qui étaient avec lui, de fermer la porte et d’empêcher que celui que le roi avait envoyé n’entrât, disant que Joram venait lui-même révoquer cet ordre qu’il avait donné trop précipitamment.
Le roi arriva en effet presque en même temps et dit à Élisée (2 Rois 7.1-3) ; Vous voyez l’extrême malheur où nous sommes réduits ; et que puis-je attendre davantage du Seigneur ? Élisée lui répondit : Demain à cette même heure, la mesure de farine se donnera pour un stater ou un sicle à la porte de Samarie, et on aura pour un stater deux mesures d’orge (Le stater ou sicle valait trente-deux sous six deniers de notre monnaie). Un des officiers de l’armée, sur la main duquel le roi s’appuyait, répondit à l’homme de Dieu : Quand le Seigneur ouvrirait les cataractes du ciel, ce que vous dites pourrait-il être ? Élisée lui répondit : Vous le verrez de vos yeux, mais vous n’en mangerez point.
Quatre lépreux qui étaient hors de la ville, étant allés la nuit au camp des Syriens, trouvèrent qu’ils s’étaient retirés, et que, saisis d’une terreur panique, ils s’étaient enfuis et avaient laissé leur camp rempli de provisions. Ces lépreux en avertirent les sentinelles de la ville, qui en firent donner avis au roi. Joram crut d’abord que c’était une feinte des ennemis, qui avaient fait semblant de se retirer pour attirer les assiégés hors de la ville et pour les faire tous périr par l’épée. Il envoya quelques cavaliers à la découverte, et ils lui rapportèrent qu’ils avaient trouvé tous les chemins remplis de vêtements et d’armes, que les Syriens avaient jetés pour courir plus vite.
Alors tout le peuple sortit de Samarie, pilla le camp des ennemis, et on vit l’accomplissement de la prophétie d’Élisée sur le prix du froment et de l’orge à la porte de Samarie. L’officier du roi qui avait dit que la chose était impossible, ayant été établi par Joram à la porte de la ville, y fut étouffé par la foule. Quelque temps après (An du monde 3120, Avant. Jésus-Christ 880, Avant l’ère vulgaire 884), le roi s’entretenant avec Giézi des miracles d’Élisée, son hôtesse de Sunam, dont il avait ressuscité le fils, se présenta devant le roi (2 Rois 8.3-5), et lui demanda la restitution de ses héritages, qui avaient été confisqués pendant son absence, parce que le prophète lui avait dit de se retirer dans une terre étrangère pendant la famine qui devait durer sept ans. Elle revint donc au bout de ce terme ; et Giézi ayant dit au roi que c’était elle-même dont Élisée avait ressuscité le fils, Joram lui fit aussitôt rendre ce qui lui avait été pris.
Vers ce temps-là, Joram attaqua la ville de Ramoth en Galaad, et l’emporta ; mais il y fut dangereusement blessé et obligé de s’en retourner à Jezrael pour se faire traiter de ses blessures (2 Rois 8.27-28 ; 9.1-3). Il laissa Jéhu, qui commandait son armée, pour réduire la citadelle, qui tenait encore. Cependant Jéhu ayant reçu l’onction royale par un jeune prophète envoyé de la part du Seigneur, avec ordre de lui dire d’exterminer Joram et toute la race d’Achab, Jéhu partit sur-le-champ, et vint en diligence à Jezrael. La sentinelle qui était sur la tour de Jezrael vit Jéhu avec sa troupe qui venait, et il en donna aussitôt avis au roi. Joram envoya sur-le-champ un chariot au-devant d’eux ; mais Jéhu dit à celui qui conduisait le chariot : Passez, et suivez-moi, sans s’expliquer davantage. Joram en envoya un second, qui ne revint point non plus.
Alors il monta lui-même sur son chariot, et alla accompagné d’Ochozias, roi de Juda, qui montait un autre chariot, au-devant de Jéhu. Il le rencontrèrent dans le champ de Naboth de Jezrael. Alors Joram dit à Jéhu : Apportez-vous la paix ? Jéhu répondit : Quelle paix pouvez-vous espérer, pendant que les fornications et les sorcelleries de Jézabel, votre mère, subsistent encore en tant de manières ? Joram aussitôt tournant bride, s’écria : Nous sommes trahis, Ochozias. En même temps Jéhu banda son arc, et frappa Joram d’une flèche entre les épaules. La flèche lui perça le cœur, et il tomba mort dans son chariot et Jéhu dit au capitaine de ses gardes : Prenez-le, et le jetez dans le champ de Naboth de Jezrael ; car il me souvient de la parole que dit Élie, que le sang d’Achab et de sa race serait répandu dans ce champ, pour venger le sang de Naboth et de ses enfants, qu’il a fait mourir si injustement. Ainsi mourut Joram, roi d’Israël, la douzième année de son règne, l’an du monde 3120, avant Jésus-Christ 880, avant l’ère vulgaire 884. Jéhu lui succéda. On peut voir ci-devant Benadad et Jéhu [« Il semble, en lisant l’histoire de Joram, que la Providence, dit M. Coqueret, ait voulu tenter un dernier effort, pour relever cette race abominable, avant de l’exterminer. Aucun prince n’a reçu, et en calamités et en délivrances, de plus fortes leçons que Joram, toutes données en vain. L’exemple de Josaphat lui montre l’utilité du recours à Dieu, qui peut abreuver toute une armée dans un désert ; celui de Mésah lui apprend jusqu’où peut aller l’idolâtrie ; celui de Naaman lui prouve que Dieu transporte où il lui plaît ses prodiges ; Élisée, enfin, est toujours là pour annoncer, ou détourner, ou réparer les plus grands maux qui puissent frapper un peuple et un roi. Rien ne triomphe de l’apathie de Joram ; comme son père, il a tous les caractères d’un prince faible. Son manque de foi a causé ses infortunes et ses lâchetés ; on le voit, pendant tout son règne, lent dans ses entreprises, irrésolu quand il fallait agir, et toujours tremblant à chaque danger. Un prince hébreu ne devait chercher de ressource qu’en Dieu ; cette pensée n’est jamais venue à Joram, et s’étant volontairement privé de cet appui, ne sachant persévérer en rien, si ce n’est en sa faiblesse, est-il surprenant, qu’il ait toujours douté la veille des bienfaits, et tremblé des périls du lendemain ?
Fils de Zéchri, descendant de Gerson, fils de Moïse (1 Chroniques 26.25).
Prêtre. Voyez Ben-Haïl.
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