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Ce terme se lit dans Jonas (Jonas 4.6) où saint Jérôme a mis hedera, le lierre. Les Septante l’avaient traduit par la courge. Aquila l’avait rendu par le lierre, aussi bien que saint Jérôme. Ce Père avoue que le nom de lierre ne répond pas à la signification de l’hébreu kikaion ; mais que n’ayant point trouvé de termes latins propres pour le signifier, il avait mieux aimé mettre hedera que de laisser kikaion, qu’on aurait pu prendre pour un animal monstrueux des Indes ou des montagnes de la Béotie. Voici ce que c’est que le kikaion, selon lui : c’est un arbuste qui croît dans les lieux sablonneux de la Palestine, et qui vient avec tant de rapidité, que dans peu de jours il arrive à une hauteur considérable. Ses feuilles sont larges et à-peu-près de la forme de celles de la vigne. Il se soutient sur son tronc sans être appuyé d’autre chose, et fournit sous l’épaisseur de ses feuilles un ombrage fort agréable.
Les nouveaux interprètes conviennent presque tous que l’hébreu kikaion signifie la palme Christi ou ricinus, appelé en égyptien kiki, et en grec seli cyprion. C’est une plante semblable au lis, dont les feuilles sont lisses, éparpillées et mouchetées de taches noires. Sa tige est ronde et polie, et produit des fleurs de diverses couleurs. Dioscoride dit qu’il y en a une espèce qui devient grande comme un arbre, et aussi haute qu’un petit figuier. Ses feuilles sont comme le plane, quoique plus grandes, plus lissées et puis noires. Ses branches et son tronc sont creux comme un roseau. C’est apparemment de cette dernière espèce que parle Jonas. Saint Augustin raconte qu’un évêque d’Afrique ayant voulu faire lire dans l’assemblée de son peuple la traduction de saint Jérôme, tous les assistants furent scandalisés, lorsqu’ils entendirent nommer un lierre, au lieu d’une courge, qu’ils avaient accoutumé d’entendre ; qu’il fallut s’en rapporter aux Juifs qui étaient dans la ville, lesquels par malice ou par ignorance, déclarèrent que l’hébreu signifiait une courge ; de sorte que cet évêque, pour apaiser son peuple et pour le retenir dans sa communion, fut obligé de dire que cet endroit de la traduction de saint Jérôme était fautif. Voyez Ricin.
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