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Lac

Il y avait dans la Judée trois grands lacs : le lac Asphaltite, le lac de Tibériade, et le lac Séméchon (Isaïe 22.11). On connaît aussi au voisinage, tirant vers l’Égypte, le lac Sirbon. Il faut chercher tous ces lacs sous leur propre article. Il y avait, outre ces grands lacs, quelques étangs, à qui l’on donnait aussi ce nom comme le lac Cendervia, d’où sort le petit fleuve Beleus, à l’orient de Ptolémaïde ; le lac près de Césarée de Palestine ; le lac Phiala, au pied du Liban le lac de Jazer, et celui d’llésébon, au delà du Jourdain. Isaïe (Isaïe 22.11) parle aussi d’un lac que fit faire Manassé entre les deux murs de Jérusalem.

Il est parlé dans les livres des Rois (1 Samuel 30.30) du lac Asan ; apparemment qu’il y avait un lae près de la ville d’Asan, qui appartenait à la tribu de Juda. Voyez Josué 15.L’Hébreu lit, à Cor-Asan ; c’est la même ville d’Asan dont on vient de parler. Elle fut d’abord donnée à Juda, puis cédée à Siméon. Josué 19.7. Saint Jérôme a lu Bebor-Asan, in lacu Asan, au lieu de Becor-Asan.

Lac Aspbar, dont il est parlé dans les livres des Machabées (1 Machabées 9.33), n’est autre que le lac Asphaltite, ou la mer Morte. Voyez Asphaltite.

Lacus se met souvent pour une citerne. Considérez la caverne du lac d’où vous êtes tirés, dit Isaïe (Isaïe 51.1), c’est-à-dire la citerne d’où vous êtes sortis, qui sont vos pères et mères. Et comme les tombeaux étaient d’ordinaire des cavernes creusées dans le roc ou sous la terre, dans lesquelles on disposait les corps dans des espèces de niches où ils étaient cachés, l’Écriture donne aussi très-souvent le nom de lac au tombeau ; par exemple, il a creusé un lac (Psaumes 7.16), une fosse, un tombeau, et il est tombé dans la fosse qu’il a creusée. Et encore (Psaumes 27.1) : Seigneur, j’ai crié vers vous, ne demeurez point dans le silence, répondez-moi, afin que je ne devienne pas comme ceux qui descendent dans le lac, dans le tombeau, dans la fosse.

Le terme hébreu Bor signifie en général une fosse, une citerne, un lac, un sépulcre, un lieu creux et profond, où l’on enferme les bêtes farouches., comme les lions et les esclaves, ainsi qu’il se pratique encore aujourd’hui dans l’Afrique et ailleurs. Zacharie (Zacharie 9.11) dit : Emisisti vinctos tuos de lacu, de la prison, Jérémie fut jeté dans une prison qui était une citerne où il n’y avait plus d’eau, mais seulement de la boue (Jérémie 38.6-8) : Lacus novissimus signifie le plus profond, le plus reculé du tombeau ou de la prison (Lamentations 3.56). Et Ézéchiel parlant du sépulcre du roi d’Assyrie (Ézéchiel 32.23) dit qu’il est placé au plus profond de la caverne.

Et comme dans la Palestine on réservait le vin et l’huile dans des cuves, ou citernes souterraines, à-peu-près comme on y conserve l’eau, on donne aussi à ces cuves le nom de lac : d’où vient que lorsqu’on parle d’un pressoir on dit qu’on y creuse un lac, ou une cuve souterraine pour recevoir le vin (Marc 12.1). Et saint Jean dans l’Apocalypse (Apocalypse 14.19-20) dit que le Seigneur a envoyé son ange pour vendanger sa vigne, qu’il en a coupé les raisins, qu’il les a mis dans le lac de la colère de Dieu, qu’il les a foulés, et que le sang en est sorti, qui a inondé jusqu’à la longueur de seize cents stades. Voyez ci-après sous le nom pressoir.

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