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Ou Misraïm, fils de Cham (Genèse 10.6), et père de Ludim, Ananim, Laabim, Nephluim, Phétrusim et Casluim. Mézer ou Misor fut père des Mizraim ou Égyptiens, et lui-même est ordinairement appelé Mezraim, quoiqu’il y ait toute sorte d’apparence que Mizraim étant pluriel, signifie plutôt les Égyptiens que le père de ce peuple Ce nom de Mizraïm, se met aussi pour le pays. Ainsi il a trois significations qui se confondent perpétuellement, puisqu’il se met pour l’Égypte, pour celui qui a peuplé l’Égypte ; et pour les peuples qui ont habité ce pays. Le nom de Mizraïm est au duel et peut marquer les deux Égyptes ; la haute et la basse, ou les deux parties de ce pays, qui est partagé par le Nil. La ville du Caire, capitale de l’Égypte, et l’Égypte même est nommée encore aujourd’hui Mezer par les Arabes ; mais les naturels du pays appellent l’Égypte Chemi ; comme qui dirait Terre de Cham, ainsi qu’elle est aussi quelquefois nommée par les Hébreux (Psaumes 77.1 ;104.23 ;105.22). Le prophète Michée (Michée 7.12) donne à l’Égypte le nom de Mezor, et le rabbin Kimchi, suivi de quelques savants interprètes, explique de l’Égypte ce qui est dit des ruisseaux de Mezor, dans le deuxième livre des Rois (2 Rois 19.23 ; Isaïe 19.9).
La ville de Memphis, nommée en hébreu Moph ou Noph, et qui a été longtemps la capitale d’Égypte, portait aussi le nom de Meser. Les géographes orientaux disent que, depuis les conquêtes d’Alexandre, on lui donna le nom de Bablion ou Babylon, en mémoire de l’ancienne Babylone de Chaldée, et qu’enfin elle a porté le nom de Caire ; mais ces villes de Memphis, Babylone et le Caire, quoiqu’assez voisines et bâties successivement des ruines l’une de l’autre, ne sont pas situées au même lieu, le Caire étant à l’orient dé Nil, et l’ancienne Memphis au couchant. Mais les Arabes ne laissent pas de nommer encore quelquefois le Caire du nom de Mezer.
L’Égypte, selon les géographes orientaux, se divise en trois parties, savoir : la partie méridionale, ou Saïd : c’est la Thébaïde, dont la capitale était anciennement la ville de Thèbes, aujourd’hui inhabitée ; à présent c’est Asouan, qui est la Syène des anciens.
La seconde partie commence au Caire, et s’étend vers le septentrion ; les Arabes l’appellent Ref, et les anciens Hébreux Rahab (Psaumes 86.4)
La troisième partie, que les Arabes appellent Giouf, est proprement celle que les anciens ont appelée Delta, ce qui comprend tout le pays que le Nil embrasse, jusqu’à son embouchure dans la Méditerranée.
Quelques-uns ont compris dans l’Égypte le pays que les Arabes appellent Belad-al-Tor, le pays de Tor, ou de la montagne de Sinaï ; et c’est de là qu’on trouve dans quelques géographes orientaux que le désert des enfants d’Israël est compris dans l’Égypte, quoiqu’à la rigueur il soit renfermé dans l’Arabie Pétrée.
Les anciens géographes grecs ont compris la partie orientale de l’Égypte, sous le nom d’Arabie, qu’ils étendent de ce côté-là jusque sur les bords du Nil. Il est aussi constant que les Arabes encore aujourd’hui courent et occupent presque entièrement cette partie de l’Égypte, qui est presque inculte et déserte ; mais cela n’empêche pas qu’on ne doive donner pour limites à l’Égypte, du côté de l’orient, la mer Rouge. Voyez ce que nous avons dit ci-devant sous le nom Égypte.
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