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Nanée

Nanoea. Antiochus Épiphane, étant allé dans la Perse avec intention de s’enrichir aux dépens des peuples, ou même de ravir l’or et l’argent qu’il trouverait dans les temples de ce pays, alla à Elymaïs, où il y avait un temple célèbre dédié à Anais ou Nanée, déesse du pays. Il feignit de vouloir épouser la déesse, afin qu’on ne pût lui refuser les richesses qui étaient dans son temple et qui devaient faire partie de son douaire. Les prêtres lui montrèrent tous les trésors du temple ; mais lorsqu’il y voulut entrer pour s’en saisir, ils ouvrirent une porte secrète du temple, ou une ouverture qui était au lambris, et firent pleuvoir sur lui et sur ses gens une grêle de pierres ; en sorte qu’ils en furent assommés. Après cela les prêtres mirent leurs corps en pièces, leur coupèrent la tète et les jetèrent dehors. C’est ce que porte le second livre des Machabées.

Mais le premier livre de la même histoire raconte (1 Machabées 6.1-3) qu’Antiochus ayant appris qu’il y avait à Elymaïs un temple très-riche, marcha vers cette ville, dans le dessein de la prendre et de la piller ; et que les citoyens, informés de sa résolution, se soulevèrent contre lui, et l’obligèrent de se retirer dans la Babylonie. Pour accorder ces deux récits, on peut dire qu’Antiochus vint à Elymaïs, et qu’il entra dans le temple de Nanée, résolu d’en piller les trésors, mais que les prêtres et les habitants s’étant mis en défense, ce prince fut obligé de se sauver, après avoir perdu une partie de ses gens, qui s’étaient avancés trop avant dans l’intérieur du temple. Ceci arriva l’an du monde 3840, avant Jésus-Christ 160, avant l’ère vulgaire 164.

Les auteurs qui ont parlé du temple d’Elymaïs sont partagés sur la déesse qu’on y adorait. Polybe et Diodore de Sicile croient que c’était Diane ou la lune. Appian soutient que c’est Vénus. Polybe l’appelle Vénus Elyméenne. D’autres croient que c’était Cybèle ou la mère des dieux. Mais le sentiment le plus commun est que c’était Diane, la même que Strabon appelle Anaïs ou Amatis. C’était une déesse vierge, puisqu’Antiochus feignit de la vouloir épouser ; et Plutarque raconte que le roi Artaxerxès voulant ôter à son fils la belle Aspasie, dont lui-même était amoureux, la consacra à une virginité perpétuelle en l’honneur d’Anaïs d’Ecbatane.

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