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Palmyre

Ville de Syrie, bâtie par Salomon. Elle s’appelle en hébreu Thadmor ou Thamor. Elle était dans un désert de la Syrie, sur les confins de l’Arabie Déserte, tirant vers l’Euphrate. Josèphe la place à deux jours de la haute Syrie, à un jour de l’Euphrate et à six jours de Babylone. Il dit qu’il n’y a de l’eau dans ce désert qu’en ce seul endroit. On voit encore aujourd’hui de vastes ruines de cette ville. On ne connaît rien de plus magnifique dans tout l’Orient. M. Halifax nous en a donné une description, que M. le Brun a fait imprimer à la page 342 de son Voyage. On y remarque encore à présent un grand nombre d’inscriptions, dont la plupart sont grecques, et les autres sont en caractères palmyréniens. On ne voit aucune marque de judaltsine dans les inscriptions grecques ; et les inscriptions palmyréniennes sont entièrement inconnues, aussi bien que la langue et le caractère de ce pays-là. Abulféda la met à l’orient d’Emèse, à trois jours de chemin de cette ville, et à trois jours de Salarniya. Alazizi compte de Thadmor à Damas cinquante-neuf milles.

La ville de Palmyre conserva le nom de Thadmor jusqu’au temps des conquêtes d’Alexandre. Alors on lui donna le nom de Palmyre qu’elle conserva pendant plusieurs siècles. Vers le milieu du troisième elle devint fameuse, parce que Dénat [Odenat] et Zénobie, son épouse, en firent le siège de leur empire. Lorsque les Sarrazins sont devenus maîtres de l’Orient, ils lui ont rendu son ancien nom de Thadmor qu’elle a toujours porté depuis. Sa situation est toute pareille à celle d’Ammon, en Lybie, au milieu des déserts, car elle est bâtie dans une espèce d’île en terre ferme qui se trouve au milieu d’un océan de sable et de déserts sablonneux qui l’environnent de tous côtés.

Sa situation entre deux puissants empires, celui des Parthes à l’orient, et celui des Romains à l’occident, l’exposait à être souvent ébranlée par leur choc ; mais en temps de paix elle se remettait bien vite, par le commerce qu’elle avait avec ces deux empires : car les caravanes de Perse et des Indes, qui viennent à présent se décharger à Alep, s’arrêtaient alors à Palmyre. De là on portait les marchandises de l’Orient qui leur venaient par terre, dans les ports de la Méditerranée, d’où elles se répandaient dans tout l’Occident, et les marchandises de l’Occident lui revenaient de la même manière ; les caravanes de l’Orient les emportaient chez eux par terre en s’en retournant. Il est surprenant que l’histoire ne nous ait pas appris quand, ni par qui Palmyre a été réduite en l’état où elle est aujourd’hui [Lorsque le pouvoir des Romains et celui des Parthes se contrebalançaient en Asie, elle jouissait encore de la liberté, et sa destinée n’étant point changée, elle continuait d’être le grand marché du commerce entre l’orient et l’occident. Mais après les victoires de Trajan sur les Parthes, sa position cessa d’être la même, et elle se soumit à Adrien, lorsque ce prince se rendit en Égypte par la Syrie. L’empereur, charmé de la beauté de cette ville bâtie au milieu d’une plaine étendue et fertile, et environnée de trois côtés par une chaîne de montagnes, y fit construire plusieurs édifices magnifiques, dont les ruines, excitent encore l’admiration des voyageurs et des antiquaires. Odenat de Palmyre, qui força le faible Gallien à l’associer à l’empire, épousa Zénobie, qui tirait son origine des rois macédoniens d’Égypte, et rivalisait de beauté et de talents avec la célèbre Cléopâtre. Sous Odenat, Palmyre acquit une plus grande célébrité ; mais, après sa mort, Zénobie ayant voulu secouer le joug des Romains, et s’étant déclarée reine de l’Orient, l’empereur passa en Asie à la tête de son armée. Après avoir beaucoup souffert, Zénobie abattue, se retira à Palmyre, où elle tenta un dernier effort ; mais la fortune la trahit encore. Elle prit inutilement la fuite et fut bientôt arrêtée. Palmyre devint le prix de la victoire. Peu de jours après, cependant, ses habitants se révoltèrent et massacrèrent le gouverneur romain avec toute la garnison. Aurélien irrité revint sur ses pas, se jeta sur la ville, s’en empara de vive force, et en ordonna la complète destruction. Les habitants furent passés au fil de l’épée. Aurélien se repentit plus tard d’avoir écouté les sentiments de vengeance qui l’animaient alors : de cette ville si belle, si riche, si utile au commerce, il ne restait plus que des décombres. Il chercha à la réparer ; il releva ou restaura le magnifique temple du soleil, et permit aux habitants qui s’étaient dérobés à la cruelle punition infligée à la ville entière de revenir et de la reconstruire ; mais comme il est plus difficile d’édifier que de détruire, cet ancien centre du commerce et des arts, dont la fondation remonte au moins jusqu’au temps de Salomon, ne put s’élever au dessus du rang d’une petite ville ; sa fortepesse n’eut plus qu’une faible importance ; et aujourd’hui ce n’est plus qu’un misérable village environné de superbes ruines. On n’y parvient plus qu’après de grandes fatigues et des dangers réels. Sa population se compose de trente ou quarante familles arabes qui vivent dans des chaumières construites de boue an milieu de la vaste cour d’un temple magnifique.

On a publié à Paris en 1829 un ouvrage intitulé : Les Ruines de Palmyre, autrement dite Tedmor au, désert, par Robert Wood et Dawkins, contenant une notice sur l’état ancien de Palmyre, et deux planches d’inscriptions grecques et palmyriennes, avec l’explication des planches, etc. Vues des ruines, dessins d’architecture, etc.

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