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Animal fort connu, et dont l’usage était expressément défendu aux Hébreux (Lévitique 11.7 Deutéronome 14.8). [Voyez animaux]. Ils ont tant d’horreur de la chair de cet animal, qu’ils ne daignent pas même prononcer son nom. Ils disent : Cette bête, cette chose. Le saint vieillard Eléazar (2 Machabées 6.18) ayant été pris par les gens d’Autiochus Épiphane, fut fortement sollicité de goûter, ou même de faire semblant de goûter de la chair de pourceau. On lui ouvrit de force la bouche, pour l’obliger d’en manger ; mais il aima mieux souffrir la mort que de violer la loi de Dieu et de scan danser les faibles de sa nation.
Porphyre disait que les Hébreux et les Phéniciens s’abstenaient du porc, parce qu’il n’y en avait point dans leur pays. Il aurait été bien plus juste de dire qu’il n’y en avait point, ou du moins qu’il y en avait peu, parce qu’ils n’en nourrissaient point, à cause de l’horreur qu’ils en avaient ; car il est certain qu’on y en peut fort bien nourrir, et on sait par l’Évangile (Matthieu 8.30-31 Marc 5.11 Luc 8.32-33 ; 15.15) qu’il y en avait des troupeaux du temps de Notre-Seigneur. Quelques autres anciens ont cru que les Juifs ne s’abstenaient de chair de porc que parce qu’ils rendaient à cet animal des honneurs divins.
Mais c’est une calomnie qui ne mérite pas même que l’on prenne la peine de la réfuter. Les profanes se raillaient de cette abstinence, et disaient que les Juifs auraient autant aimé tuer un homme qu’un pourceau.
Auguste disait qu’il aurait mieux valu être le pourceau que le fils d’Hérode, parce que ce prince avait fait mourir deux ou trois de ses enfants. L’horreur du porc n’était pas particulière aux Juifs. Les Égyptiens l’avaient si fort en horreur, que si quelqu’un, même par hasard, venait à le toucher, il allait aussitôt se plonger tout vêtu dans la rivière. Ils ne permettaient point aux porchers l’entrée de leurs temples, et ne voulaient avoir aucun commerce avec eux. Les Arabes Scénites ne mangeaient point de porc ; et Solin assure même que si l’on en portait dans leur pays, il mourait aussitôt. On sait qu’Adrien ayant rebâti Jérusalem, fit mettre sur les portes de cette ville un porc en relief, afin que les Juifs n’en approchassent point, et pour marquer un plus grand mépris de ce misérable peuple.
Le Sauveur dans l’Évangile (Matthieu 7.6) défend à ses disciples de jeter leurs perles devant les pourceaux, de peur, dit-il, qu’ils ne les foulent aux pieds, et qu’ils ne se tournent contre vous, et ne vous déchirent ; c’est-à-dire, qu’il ne faut pas inconsidérément parler des choses divines, et annoncer certaines vérités devant des auditeurs mal disposés. Cela ne fera que les irriter, et exposer la vérité au mépris et à l’insulte. L’Ecclésiastique (Ecclésiaste 32.6) dit dans le même sens, Ne parlez point quand vous ne trouvez pas l’auditeur disposé à entendre : Ubi auditus non est, ne effundas sermonem. C’est sur cette maxime qu’est fondée la maxime des anciens Pères de l’Église, de ne pas parler devant les païens des mystères du christianisme, de n’en parler qu’avec une très-grande circonspection et en présence de gens disposés à les reconnaître et à les respecter. L’enfant prodigue dont parle saint Luc (Luc 15.15) est réduit, après avoir dissipé tout son bien, à paître les pourceaux, et trop heureux s’il eût eu de quoi se rassasier des carouges dont on nourrit ces animaux. Voyez ci-devant gousses, et ci-après Siliquae.
Comme un cercle d’or au groin d’un pourceau est chose très-mal placée, aussi est la beauté dans une femme qui manque de sagesse (Proverbes 11.22). Les femmes juives et arabes mettent quelquefois des anneaux dans leurs narines pour se parer. Mais on ne peut rien de plus ridicule que d’en mettre au groin d’un pourceau.
Saint Pierre (2 Pierre 2.22) compare le pécheur qui retombe dans son péché au pourceau qui, après avoir été lavé, va de nouveau se vautrer dans la boue. C’est une espèce de proverbe. Le pourceau aime la boue et s’y vautre volontiers.
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