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Couleur de pourpre ; en hébreu argaman, en grec porphyra, en latin purpura.
Les Grecs se servent aussi du terme amorgé ; qui est dérivé de l’hébreu argaman. On croit que la belle couleur de pourpre fut inventée par Hercule, Tyrien, dont le chien, ayant mangé un poisson à écailles nommé murex ou purpura, et étant revenu vers son maître ayant les lèvres teintes de couleur de pourpre, donna occasion à cette belle et précieuse teinture. Mais il est certain que la pourpre est beaucoup plus ancienne qu’Hercule, puisqu’on la voit dans Moïse en plusieurs endroits ; à moins que sous le nom d’Hercule les Tyriens n’aient entendu quelque ancien héros que les Grecs dans la suite ont confondu avec d’autres. Quoi qu’il en soit, la couleur de pourpre était d’un rouge très-foncé, et en même temps brillant et doux. Pline le compare à la couleur d’une rose qui tire sur le noir ; ou d’un sang caillé qui tire sur le noir, et dont le rouge brille encore doucement.
Il y avait de la pourpre de plus d’une sorte : l’une était plus foncée, et tirant sur le violet, mêlé d’un peu de rouge, qui en faisait le fond ; l’autre était d’un rouge foncé, mais brillant, comme du sang caillé ; et l’autre plus déchargé, à-peu-près comme notre écarlate. On voulait que la pourpre frappât doucement et agréablement la vue, et d’une manière moins vive que ne fait l’escarboucle.
Moïse employa beaucoup de laine couleur de pourpre dans les ouvrages du tabernacle et dans les ornements du grand prêtre. La pourpre était la couleur dont les princes et les grands se servaient par distinction. Dans le livre des Juges (Juges 7.26) il est remarqué que l’on fit présent à Gédéon des habits de pourpre dont les rois de Madian avaient accoutumé de se revêtir. L’époux de la femme forte était habillé de pourpre et de coton (Proverbes 31.22). Le mauvais riche de l’Évangile (Luc 16.19) était vêtu de pourpre et de fin lin. On voit par Jérémie (Jérémie 10.9) et par Baruch (Baruch 6.12-71) que l’on donnait aux idoles des Babyloniens des habits de pourpre et de couleur de bleu céleste. Daniel, ayant expliqué l’écriture que Dieu fit paraitre à Balthasar pendant le festin impie qu’il fit à Babylone, fut revêtu de pourpre (Daniel 5.7) et orné d’un collier d’or. Alexandre Ballès, roi de Syrie, envoya à Jonathas Machabée une couronne d’or et un habit de pourpre, et lui permit de prendre la qualité d’ami du roi (1 Machabées 10.20). Enfin, pour rendre la royauté de noire Sauveur ridicule et méprisable, on le revêtit, durant sa passion, d’un mauvais manteau de pourpre (Josué 7.6).
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