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La prière que nous adressons à Dieu, est le canal ordinaire des grâces que nous recevons de lui. La prière du juste est d’une très-grande efficace auprès de Dieu. Les saints de l’Ancien et du Nouveau Testament ont prié ; Jésus-Christ lui-même, le chef et le modèle des justes et des élus, a voulu prier, pour nous apprendre que c’est par là que nous honorons Dieu et que nous attirons sur nous ses faveurs et ses grâces : (Jacques 5.16 ;17), dit saint Jacques. L’apôtre saint Paul dans presque toutes ses Épîtres demande les prières des fidèles pour lui, ou offre à Dieu les siennes pour eux.
La prière publique. Les Hébreux, depuis la promulgation de la loi, n’ont pas cessé d’avoir la prière publique dans le tabernacle ou dans le temple, selon les temps. Cette prière publique consistait dans l’offrande des sacrifices du soir et du matin tous les jours de l’année, et dans les prières que les prêtres et les lévites faisaient dans ce saint lieu. Nous ne prétendons pas qu’il y eût alors un office réglé établi dans le temple, à-peu-près comme nous le voyons dans nos communautés de chanoines ou de religieux ; mais il y avait quelque chose d’équivalent : on y offrait tous les jours des sacrifices, des parfums, des offrandes, des prémices ; on y faisait tous les jours des cérémonies pour le rachat des premiers-nés, pour la purification de ceux et celles qui avaient contracté quelques souillures. En un mot de toute la Palestine on y venait pour acquitter ses vœux, et pour satisfaire sa dévotion particulière, non-seulement les jours des grandes solennités, mais aussi les jours ordinaires ; or tout cela ne se faisait pas sans prières.
L’auteur du psaume (Psaumes 118.164), dit qu’il priait ou louait Dieu sept fois par jour. L’auteur du psaume (Psaumes 54.18), dit qu’il faisait sa prière le soir, le matin et à midi. Daniel (Daniel 6.10) fléchissait les genoux trois fois par jour, et adorait le Seigneur, ouvrant ses fenêtres et se tournant vers Jérusalem. Les lévites occupés à garder le temple, élevaient leurs mains pendant la nuit et s’excitaient l’un l’autre à adorer le Seigneur (Psaumes 133.2). Le Psalmiste dit qu’il se levait au milieu de la nuit pour bénir Dieu (Psaumes 118.62). Dans Néhémie nous voyons quatre heures de prières le jour de jeûne (Néhémie 9.3).
Quelques rabbine enseignent qu’Abraham institua la prière du matin, Isaac celle du milieu du jour, el Jacob celle du soir. D’autres croient que l’on n’a rien vtt de fixe sur l’heure et la forme des prières, jusqu’au temps de la captivité de Babylone ; avant ce temps chacun priait selon sa dévotion et selon le mouvement de son cœur. Mais pendant la captivité, Esdras ayant remarqué que plusieurs Juifs mêlaient à leurs prières des termes étrangers qui ne convenaient pas à la sainteté de cet exercice, composa dix-huit bénédictions, que chaque Israélite est obligé d’apprendre et de réciter chaque jour : Le rabbin Gamalïel y en ajouta une dix-neuvième peu de temps avant la destruction du temple : elle est contre les apostats et les hérétiques, et on ne doute pas que sous ce nom ils n’entendent les chrétiens. Il est certain que ces dix-huit prières sont d’une grande antiquité ; car la Misne en parle comme d’une formule établie depuis très-longtemps.
Le même Esdras fixa aussi le temps de la prière ; et comme on offrait à Dieu le sacrifice perpétuel du soir et du matin, il ordonna deux prières solennelles pour les deux temps. Les jours de fête et de sabbat il y avait un sacrifice vers le milieu du jour ; il ordonna pour cette heure-là une troisième prière ; et parce que le sacrifice du soir se consumait pendant la nuit, il institua une prière nocturne.
Toutefois il n’y a que trois heures d’obligation par jour pour la prière, le matin, à midi et au soir. La prière dit matin se peut faire depuis le lever du soleil jusqu’à la troisième heure du jour, c’est-à-dire, jusqu’à neuf heures du matin dans l’équinoxe ; celle du milieu du jour depuis tierce jusqu’à sexto c’est-à-dire, depuis neuf heures du matin jusqu’à midi ; celle du soir depuis trois heures après midi jusqu’à six heures du soir pendant l’équinoxe. La prière qu’on ajoutait aux jours de fêtes se disait vers neuf heures, et on pouvait y satisfaire jusqu’à midi. Celle des jours de jeûne n’est pas fixée.
Les prières publiques qu’on fait dans les synagogues se célèbrent trois fois chaque jour. Le ministre commence le service par une prière qu’on appelle kaddisch, parce qu’on y demande à Dieu la sanctification de son nom de cette sorte : Ô Dieu, que votre nom soit magnifié et sanctifié dans le monde, que vous avez créé selon votre bon plaisir ; faites régner votre règne, que la rédemption fleurisse, et que le Messie vienne-promptement, que son nom soit célébré, etc. Cette prière passe pour la plus ancienne de toutes celles que les Juifs ont conservées, et comme on la récite en langue chaldaïque, il y a lieu de croire qu’elle fut composée pendant la captivité de Babylone, ou peu de temps après le retour de la captivité. Le peuple répond Amen. Il semble que c’est de là que le Sauveur a emprunté ces mots de l’Oraison Dominicale : Que votre nom soit sanctifié, que votre royaume advienne.
Après cette antienne, ou bénédiction, on récitait autrefois le Décalogue, qui est le fondement de la religion judaïque, mais à présent on se contente de lire un passage lit é du chapitre cinquième du Deutéronome, qui commence par ces mots : Écoutez, Israël. Cette lecture étant finie, aussi bien que la bénédiction qui la suit, toute l’assemblée se lève et prie debout à basse voix, le ministre comme les autres. Après cette prière secrète chacun fait trois pas en arrière par respect, et le ministre récite dix-huit oraisons, dont les trois premières contiennent les louanges de Dieu, les douze suivantes regardent le besoin de l’Église et des particuliers ; les trois dernières contiennent une confession de son néant et de son indignité. Il est permis après la troisième bénédiction de reprendre sa place, c’est-à-dire, de faire trois pas en avant.
Quand on est parvenu à la prière qu’on appelle Moditn, il faut un peu se courber ; on s’assied pendant qu’on récite d’autres prières ; quelquefois on baisse la tête, d’autres fois on élève la voix, selon la nature des oraisons qu’on prononce. Après plusieurs bénédictions et plusieurs psaumes, on récite l’antienne par où l’on a commencé l’office, puis le ministre donne la bénédiction au peuple, qui se retire en disant : Seigneur, conduisez-moi dans votre justice, et dressez le chemin devant moi à cause de mes ennemis. Telles sont les prières du matin.
Celles de midi et du soir se font aussi tous les jours régulièrement ; le ministre de la synagogue y préside, et les prières, les bénédictions et les lectures y sont différentes, mais toutefois à-peu-près dans le même ordre. La langue dont on s’y sert est la langue hébraïque, avec quelques formules de prières en langue chaldaïque. Le commun des Juifs n’entend parfaitement ni l’une ni l’autre ; mais la longue habitude qu’ils ont de prier en ces langues, et le grand nombre de mots qu’ils entendent encore dans l’une et dans l’autre, font qu’ils ne répondent pas Amen sans quelque intelligence ; de même que parmi nous plusieurs personnes qui n’ont pas étudié le latin, ne laissent pas de l’entendre assez passablement tans la lecture de l’Évangile, et dans la prononciation des prières de l’Église, pour joindre leur intention à celle des prêtres.
Chaque juif est obligé de réciter cent bénédictions par jour. À ces bénédictions il faut joindre certains extraits des psaumes qui sont les plus propres à animer l’esprit de piété. On s’attache principalement aux derniers versets du cent quarante-cinquième ; et on les chante chacun à la façon de son pays. Les Allemands les chantent plus haut et plus fortement que les autres ; les Espagnols et les Levantins approchent du chant des Turcs, et les, Italiens chantent posément et à leur aise.
Après avoir chanté ces psaumes on lit le Schema, c’est-à-dire, trois sections différentes tirées du Deutéronome (Deutéronome 6.9 ; 11.19-21 ; Nombres 15.37-41). On les appelle Schema, parce que la première de ces sections commence par le terme Schema, qui signifie Écoutez. Ces sections de l’Écriture sont entrecoupées de prières et de bénédictions, qui parlent souvent de l’unité d’un Dieu. On finit ces prières en bénissant Dieu gui rachète Israël ; et en prononçant ces dernières paroles, on se lève, et on commence à réciter les dix-huit prières et bénédictions qu’Esdras a laissées à la grande Synagogue, pour être la règle de toutes les oraisons. Lorsqu’on a récité ces dix-huit bénédictions, on s’assied, on baisse le visage contre la terre, on lève un peu la tête, on fait ses prières particulières ; on récite le psaume cent quarante-cinquième, et ensuite ou va à ses affaires.
Quelques-uns récitent leurs cent bénédictions de suite, afin de s’en décharger comme d’une tâche et d’un travail qui leur est imposé ; mais les docteurs condamnent cet usage, parce qu’il faut placer chaque bénédiction en sa place, et au sujet dont elle traite.
On recommence le soir les prières à-peu-près dans la même forme ; du moins c’est ainsi que Maimonide l’enseigne, et c’est le plus exact des auteurs juifs, et celui que les écrivains chrétiens suivent le plus volontiers.
Léon de Modène dit que l’usage de la plupart des Juifs est de réciter le matin dans la synagogue avec leurs prières, les cent bénédictions dont nous venons de parler. C’est pourquoi ils appellent ces prières qu’ils font le matin, Mea Berachot, c’est-à-dire, cent bénédictions. Il dit de plus que les rabbins ont engagé les Juifs à réciter des bénédictions et des louanges particulières à Dieu, non-seulement dans leurs prières, et à chaque fois qu’ils reçoivent quelque faveur de lui, mais aussi dans toutes les occasions imprévues, et à chaque action qu’ils font, soit qu’ils mangent, ou qu’ils boivent, ou qu’ils sentent quelque bonne odeur ; enfin pour chaque précepte de la loi ou des rabbins : ce qu’ils étendent même à ce qui se présente à eux de nouveau ou d’extraordinaire, car ils ont des bénédictions différentes pour toutes choses. On en peut voir le détail dans un grand traité qu’en ont fait les rabbins.
Le matin, aussitôt qu’ils sont levés, ils disent : Béni soyez vous, Seigneur notre Dieu, roi du monde, qui rendez la vie aux morts, qui éclairez les aveugles, et qui étendez la terre sur les eaux, et plusieurs autres choses semblables. S’ils se lavent les mains, selon le précepte ils disent : Béni soyez-vous, Seigneur notre Dieu, roi du monde, qui nous avez sanctifiés par vos préceptes, et nous avez ordonné de laver nos mains. S’ils veulent étudier la loi : Béni soyez-vous, etc., qui nous avez donné la loi, S’ils veulent prendre de la nourriture : Béni soyez-vous… qui tirez le pain de la terre. S’ils boivent : Béni soyez vous… créateur du fruit de la vigne. Aux fruits qui naissent des arbres : Béni soyez-vous… créateur du fruit de l’arbre. Et aux fruits de la terre : Béni soyez-vous… créateur du fruit de la terre. Aux bonnes odeurs : Béni soyez-vous… qui avez créé une telle odeur. En voyant une haute montagne ou une grande étendue de mer : Béni soyez-vous… créateur des choses dès le commencement. À l’entrée des fêtes solennelles, ou lorsqu’ils mangent, et vêtent quelque chose de nouveau : Béni soyez-vous… qui nous avez fait vivre, et nous avez conservés jusqu’à ce jour. S’il leur meurt quelqu’un : Béni soyez-vous, juge de vérité.
Enfin, en toutes choses, devant ou après toute action, ils récitent quelque bénédiction à Dieu, croyant que c’est un péché d’ingratitude de jouir, ou de se servir de quoi que ce soit au monde ; sans premièrement reconnattre par quelque parole de louange, qu’on le tient de Dieu qui est le maître de tout
On remarque en général dans les prières des Juifs :
1° Leur excessive longueur et leur battologie, ou leurs répétitions ennuyeuses que Jésus-Christ leur a reprochées dans l’Évangile (Matthieu 6.7). Ils ne s’en sont nullement corrigés dans leurs oraisons.
2° Leur posture : ils prient ordinairement étant assis, ou la tête baissée contre terre ; ils étendent les pieds et les mains et poussent de grands cris. Jésus-Christ pria ainsi dans le Jardin des Oliviers : il se prosterna, de grands cris (Hébreux 5.7).
3° Ils croient que les prières suppléent aux sacrifices, abolis par le renversement du temple et des autels ils leur en donnent le nom et leur en attribuent l’efficace.
Il y a beaucoup d’apparence que les prières des premiers fidèles furent formées sur le modèle de celles des Juifs. Nous avons vu quelques traits de la première et principale bénédiction des Juifs, dans les premiers articles de l’Oraison dominicale. Le Sauveur en a principalement opposé la brièveté aux battologies des Juifs. Saint Paul (Éphésiens 6.18) veut que tous les fidèles prient en tout lieu et en tout temps, qu’ils lèvent des mains pures vers le ciel, qu’ils bénissent Dieu en toutes choses, soit en mangeant, soit en buvant, ou eu faisant toutes sortes d’autres actions (1 Corinthiens 10.31), qu’ils fassent tout pour la gloire de Dieu ; en un mot, le Sauveur nous à recommandé de prier sans cesse (Luc 18.1 ; 21.36) : Vigilate omni tempore orantes.
Le lecteur ne sera pas fâché de trouver ici les dix-huit prières instituées par Esdras, et la dix-neuvième instituée par Gamaliel. Celle-ci est ordinairement placée en la douzième place, et nous ne la dérangerons pas.
I. Béni soyez-vous, Seigneur notre Dieu, Dieu de nos pères, Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob : le grand Dieu, le Puissant, le Terrible, le Haut élevé, le Dispensateur libéral des biens, le Créateur et le Possesseur de l’univers ; qui vous souvenez des bonnes actions de nos pères, et qui, dans votre amour, envoyez un Rédempteur à leurs descendants, pour l’amour de votre nom ; 6 Roi, notre secours, notre Sauveur et notre bouclier ! Béni soyez-vous, Seigneur, le bouclier d’Abraham.
II. Seigneur, vous êtes puissant à jamais. Vous ressuscitez les morts : vous êtes puissant pour sauver, vous envoyez la rosée, vous enlevez les vents, vous faites descendre la pluie sur la terre, et vous entretenez par votre bonté tout ce qui a vie. Votre riche miséricorde ressuscite les morts, vous relevez ceux qui tombent, vous guérissez les malades, vous déliez ceux qui sont dans les fers, vous montrez la verité de vos promesses à ceux qui dorment dans la poussière. Qui est comparable à vous, Seigneur tout-puissant ? qui est semblable à vous, notre Roi ; qui tuez et rendez la vie, et qui faites germer le salut comme l’herbe des champs ? Vous êtes fidèle jusqu’à ressusciter les morts. Béni soyez-vous, Seigneur, qui ressuscitez les morts.
III. Vous êtes saint, et votre nom est saint, vos saints vous louent tous les jours, saint ; car vous êtes un grand et un saint Roi. Ô Dieu, béni soyez-vous, Ô Seigneur, Dieu très-saint)
IV. C’est vous dont la bonté donne aux hommes toutes leurs connaissances, et leur enseigne la prudence. Donnez-nous, dans votre miséricorde, la connaissance, la sagesse et la prudence. Béni soyez-vous, Seigneur, dont la bonté donne l’entendement et la connaissance aux hommes.
V. Ramenez-nous, Ô notre Pèrel à l’observation de votre loi, et faites que nous demeurions attachés à vos préceptes ; attirez-nous, Ô notre Roi ! à votre culte, et nous convertissez à vous, par une repentance parfaite en votre présence. Béni soyez-vous, Seigneur, qui voulez bien nous recevoir à pénitence.
VI. Ayez pitié de nous, Ô notre Père ! car nous avons péché. Pardonnez-nous, Ô notre Roi ! car nous avons violé vos lois, car vous êtes un Dieu miséricordieux, et prêt à pardonner. Béni soyez-vous, très-miséricordieux Seigneur, qui déployez si abondamment vos miséricordes dans le pardon des péchés.
VII. Regardez en pitié nos afflictions, nous vous en supplions. Prenez notre parti dans toutes nos querelles, plaidez notre cause dans toutes nos disputes, hâtez-vous de nous racheter d’une rédemption parfaite, pour l’amour de votre nom ; car vous êtes notre Dieu, notre Roi, et un puissant Rédempteur. Béni soyez-vous, Seigneur, le Rédempteur d’Israël.
VIII. Guérissez nous, Ô Seigneur notre Dieu ! et nous serons guéris ; sauvez-nous, et nous serons sauvés, car vous êtes notre louange ; envoyez-nous la santé, donnez-nous le remède parfait de toutes nos faiblesses, nos peines et nos blessures ; car vous êtes un Dieu qui guérissez, et vous êtes miséricordieux. Béni soyez-vous, Seigneur notre Dieu, qui donnez la guérison à votre peuple d’Israël.
IX. Bénissez-nous, Ô Seigneur notre Dieu ! dans toutes les œuvres de nos mains ; bénissez pour nous toutes les saisons de l’année. Donnez-nous la rosée et la pluie avec votre bénédiction sur tout notre pays. Rassasiez toute la terre de vos bénédictions, et envoyez sur tous les endroits de la terre habitable l’humeur dont elle a besoin. Béni soyez-vous, Seigneur, qui répandez votre bénédiction sur l’année.
X. Rassemblez-vous tous au son de la grande trompette, pour nous faire jouir de la liberté ; arborez l’étendart, pour ramener dans leurs pays tous ceux de la captivité des quatre coins de la terre. Béni soyez-vous, Seigneur, qui rassemblez les dispersés du peuple d’Israël.
XII. Rendez-nous nos juges, comme au temps jadis, et nos conseillers, comme au commencement. Eloignez de nous l’affliction et les peines. Régnez seul sur nous dans votre bonté, dans votre miséricorde, en justice et en équité. Béni soyez-vous, Seigneur notre Dieu, qui aimez la justice et l’équité (Cette douzième prière est, comme l’on croit, contre les chrétiens). Qu’il n’y ait point d’espérance pour ceux qui renoncent à la vraie religion ; que tous les hérétiques, quel que soit leur nombre, périssent comme-en un moment, et que le royaume de l’orgueil (l’empire romain) soit bientôt détruit de nos jours. Béni soyez-vous, Seigneur notre Dieu, qui détruisez le méchant, et terrassez l’orgueilleux.
XIII. Que vos compassions soient émues pour les bons et les justes, pour les prosélytes de justice et pour le reste de votre peuple de la maison d’Israël, Ô Seigneur notre Dieu ! et récompensez tous ceux qui mettent leur confiance en votre nom, et nous accordez Notre loi avec eux, et que nous ne soyons jamais confondus ; car nous avons mis notre confiance en vous. Béni soyez-vous, Seigneur, le soutien et la confiance des justes.
XIV. Daignez habiter au milieu de votre ville de Jérusalem, selon votre promesse : bâtissez-la de manière qu’elle dure à jamais, et le faites promptement, et de nos jours. Béni soyez-vous, Seigneur, qui bâtissez Jérusalem.
XV. Faites bientôt germer, croître et fleurir la race de David, votre serviteur, et que notre corne soit surhaussée de votre salut ; car nous attendons tous les jours votre salut. Béni soyez-vous, Ô Seigneur ! qui faites fleurir la corne de notre salut.
XVI. Écoutez notre voix, Seigneur notre Dieu, Père très-bénin ; pardonnez, et ayez pitié de nous ; recevez nos prières dans votre miséricorde, et dans votre faveur ; et ne nous renvoyez point de votre présence les mains vides, Ô notre Roi ! car vous exaucez miséricordieusement les prières de votre peuple d’Israël. Béni soyez-vous, Seigneur, qui exaucez les prières.
XVII. Agréez votre peuple d’Israël, Ô Seigneur notre Dieul et ayez égard à ses prières ; rétablissez votre culte dans l’intérieur de votre temple. Hâtez-vous d’accepter favorablement et avec amour les holocaustes d’Israël et leurs prières, et que le culte d’Israël, votre peuple, vous soit toujours agréable. Béni soyez-vous, Seigneur, qui rendez à Sion votre divine présence.
XVIII. Nous vous rendrons nos actions de grâces et nos louanges, car vous êtes le Seigneur notre Dieu, le Dieu de nos pères à jamais. Vous êtes notre rocher, le rocher de notre vie, le bouclier de notre salut. Nous vous rendrons nos actions de grâces de race en race, et nous publierons vos louanges, parce que notre vie est toujours en vos mains, et notre âme toujours dépendante de vous, parce que vos signes sont tous les jours avec nous ; que vos miracles et votre bonté merveilleuse sont continuellement devant nos yeux, le matin, le soir et la nuit. Vous êtes bon, car vos compassions sont inépuisables. Vous êtes miséricordieux : car vos bontés ne manquent jamais. Nous espérons en vous éternellement. Que pour tant de bontés, votre nom, Ô Roil soit béni, exalté et glorifié dans toute l’éternité, et que tout ce qui respire vous rende ses actions de grâces, Sdahl et qu’ils célèbrent votre nom en vérité et en sincérité, Ô Dieu de notre salut, et notre secours, Selah ! Béni soyez-vous, Seigneur, dont le nom est bon, et à qui il est juste de rendre continuellement des louanges et des actions de grâces.
XIX. Accordez la paix, les bienfaits, la bénédiction, la grâce, la bénignité et la piété à nous et à Israël, peuple. Bénissez-nous, Ô notre Père ! bénissez-nous tous ensemble par la lumière de votre face ; car par la lumière de votre face vous nous avez donné, Seigneur notre Dieu, la loi de vie, l’amour, la bénignité, l’équité, la bénédiction, la piété, la vie et la paix. Qu’il vous plaise de bénir en tout temps et à tout moment votre peuple d’Israël, en lui accordant la paix. Béni soyez-vous, Seigneur, qui bénissez votre peuple d’Israël, en lui donnant la paix. Amen. »
Prières pour les Morts. Je me borne ici à ce qui se trouve dans l’Écriture sur la prière pour les morts. Dans le second livre des Machabées (2 Machabées 12.43), il est dit que Judas, surnommé Machabée, ayant fait une cueillette de douze mille drachmes d’argent, il les envoya à Jérusalem, afin qu’on offrit un sacrifice pour les péchés de ceux qui étaient morts ayant de bons et de religieux sentiments touchant la resurrection ; car s’il n’avait espéré que ceux qui avaient été tués, ressusciteraient un jour, il est regardé comme une chose vaine et superflue de prier pour les morts…C’est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés. La loi ne commande point les prière s pour les morts, mais la pratique des Juifs fondée sur leur sentiment de l’immortalité de l’âme, et des peines et récompenses d’une autre vie. Les Juifs modernes suivent la tradition de leurs anciens dans les prières et les aumônes qu’ils font pour les morts.
On formé, une difficulté sur le passage des Machabées que nous venons de citer. Comment peut-on dire que ces soldats qui avaient violé la loi par une espèce de sacrilège, en prenant des choses consacrées aux idoles, sont morts dans la piété, qui cum pietate dormitionem acceperant, et que les aumônes et les sacrifices leur aient été utiles ; car on sait que le péche mortel ne s’expie pas par ces sortes de choses. On peut répondre que Judas a pu présumer que les soldats avaient conçu du repentir de leur faute avant leur mort ; que Dieu les avait frappés de mort pour expier en cette vie une faute qui n’était pas mortelle ; ou que ces gens avaient eu dessein de remettre ces dépouilles au général, après la bataille, sans faire attention à leur consécration aux idoles. Enfin la charité de Judas Machabée lui inspira envers ces soldats des sentiments d’indulgence qu’il ne nous est pas permis de condamner ; et, sans entrer dans cet examen, il nous suffit de montrer que son sentiment était que les aumônes, les sacrifices et les prières étaient utiles pour le soulagement des morts. Nous n’en demandons pas davantage ici.
Un autre passage, qui prouve la créance et la pratique de la prière pour les morts, est tiré de la deuxième et quatrième épître de saint Paul à Timothée, chapitre 1 verset 18 : Que le Seigneur fasse la grâce à Onésiphore de trouver miséricorde devant lui en ce dernier jour ; car vous savez combien d’assistance il m’a rendue à Éphèse. Il y a toute apparence qu’Onésiphore était mort en ce temps-là. Saint Paul parle de lui comme d’un homme qui n’était plus au monde. Dans la même épître, chapitre 4 v. 19, il salue la famille d’Onésiphore sans parler de lui. Grotius ne doute pas qu’Onesiphore ne fût mort ; si cela est, voilà la prière des morts bien établie par saint Paul même.
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