A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z


Python

Les Grecs donnent à Apollon le surnom de Pythius, parce qu’il tua le serpent Python ; et comme Apollon est considéré comme le dieu de la divination et des oracles, on dit que ceux qui ont le don de prédire l’avenir, sont remplis de l’esprit de Python. Les Septante et la Vulgate se sont souvent servis de cette expression, pour marquer les devins, les magiciens, les ventriloques, ou ceux qui parlaient du ventre il y avait dans toutes ces sortes de gens beaucoup de friponnerie, d’imagination, d’opération du diable. Dieu avait défendu sous peine de la vie, de consulter ces sortes de devins (Deutéronome 18.11 Lévitique 20.6). Saül les chassa et les extermina des terres d’Israël (1 Rois 28.7-8), et après cela il eut la faiblesse d’aller consulter une pythonisse. Moïse veut qu’on lapide ceux qui seront remplis de l’esprit de Python (Lévitique 20.27). Les rois de Juda qui abandonnèrent le Seigneur, comme Manassé (4 Rois 21.6), multiplièrent le nombre des devins ; et les rois pieux, comme Josias (4 Rois 23.24) les exterminèrent de leur pays. Saint Paul (Actes 16.16) ayant trouvé dans la ville de Philippes en Macédoine, une fille païenne qui avait un esprit de Python, et qui procurait un grand gain à ses maîtres en devinant, chassa ce mauvais esprit, et en délivra la fille ; ce qui irrita tellement ses maîtres, qu’ils excitèrent une sédition contre lui.

Le terme hébreu (Lévitique 19.31) ob, ou oboth, que l’on traduit par Python, signifie aussi une outre, ou vase de peau, où l’on mettait des liqueurs. Peut-être a-t-on donné ce nom aux devins, parce que, dans le moment qu’ils étaient remplis de leur enthousiasme vrai ou feint, ils s’enflaient et grossissaient comme une outre, et qu’on leur entendait tirer leurs paroles comme du creux de leur estomac, d’où vient que les Latins les appelaient ventriloqui, et les Grecs, engastrimythoi, c’est-à-dire, gens qui parlent du ventre. Isaïe (Isaïe 29.3) dit que Jérusalem affligée et humiliée parlera comme du creux de la terre, ainsi qu’une pythonisse. Elle gémira, et tirera ses paroles comme du fond d’une caverne.

On examinera sur l’article de Samuel si la pythonisse fit véritablement apparaître ce saint homme à Saül, ou si ce ne fut qu’une illusion et un jeu de sa part.

Diodore de Sicile raconte qu’à Delphes il y avait une certaine fosse d’où sortait une vapeur qui troublait les sens. Un berger ayant remarqué que les chèvres qui en approchaient et qui regardaient dedans, commençaient d’abord à sauter et à crier d’une manière différente de leur cri ordinaire, voulut approcher lui-même, et ayant regardé dedans, il fut saisi d’un enthousiasme qui lui fit prédire les choses futures. Au bruit de cette merveille, tout le monde eu voulût approcher et regarder dedans, et tous étaient saisis de cet esprit de prophétie. Mais comme plusieurs étant violemment agités de cette vapeur, tombaient dans ce précipice, on jugea à propos d’établir une femme pour prophétesse, laquelle exercerait seule la fonction de rendre les oracles ; et, de peur qu’elle ne tombât dans ce trou, comme les autres, on lui fabriqua une espèce de siège à trois pieds, sur lequel elle se tiendrait lorsque, recevant la vapeur, elle serait saisie de l’enthousiasme et prédirait l’avenir. On appela depuis cette machine, un trépied, qui devint un instrument sacré pour les sacrifices ; et la prophétesse fut nommée Pythienne. Telle fut l’origine de l’oracle de Delphes.

On raconte que le plus ancien temple de Delphes n’était bâti que de branches de laurier ; on le composa ensuite de cire et d’ailes d’abeilles ; enfin on le fit de bronze. Les mythologues prétendent qu’un dragon nommé Python, gardait l’antre d’où Thémis prononçait les oracles ; qu’Apollon y étant venu, tua le dragon à coups de flèches ; ce qui lui fit donner le nom d’Apollon Pythien. D’autres disent que le serpent Python fut produit par la terre après le déluge de Deucalion ; que Junon se servit de ce monstrueux dragon pour empêcher l’accouchement de Latone, fille aînée de Jupiter, ce qui l’obligea de se sauver dans l’île d’Astérie, nommée depuis Délos, où elle mit au monde Apollon et Diane ; que Python ayant attaqué ces deux enfants dans le berceau, Apollon le tua à coups de flèches ; d’où lui vint le nom de Pythien ; et en mémoire de quoi on institua les jeun pythiques. De là vint aussi qu’on donna le nous de Pythonisse aux femmes qui prédisaient l’avenir.

Vous êtes actuellement sur une version optimisée pour mobile, si vous souhaitez basculer sur la version complète suivez le lien suivant : Python