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Animaux

Les Hébreux distinguent les animaux purs, c’est-à-dire, dont on peut manger et que l’on peut offrir au Seigneur, de ceux qui sont impurs et dont l’usage est défendu.

Ils n’offraient communément en sacrifice :

1° Que la vache, le taureau et le veau. Le bœuf ne pouvait être offert en sacrifice, parce qu’il était coupé et imparfait (Lévitique 22.18-19) ; et lorsqu’il est dit qu’on offrit des bœufs en sacrifice, on doit l’entendre des taureaux. Je ne crois pas même que la mutilation des animaux fût ni permise, ni usitée dans Israël (Lévitique 22.24).

2° La chèvre, le bouc, le chevreau.

3° La brebis, le bélier et l’agneau ; et quand on parle de moutons offerts en sacrifice, il faut l’entendre des béliers ou des agneaux entiers et sans défauts corporels. J’entends des sacrifices pour l’holocauste et pour le péché ; car, pour les sacrifices pacifiques ou de dévotion, on pouvait quelquefois offrir une femelle, pourvu qu’elle fût pure et sans défaut (Lévitique 3.1).

Outre ces trois sortes d’animaux qui s’offraient en sacrifice, on pouvait manger de quantité d’autres, soit sauvages, ou domestiques ; comme le cerf, le chevreuil et généralement de tous ceux qui ont la corne du pied fourchue et qui ruminent. Tous ceux qui ont la corne du pied d’une seule pièce, ou qui ont le pied fendu et ne ruminent pas, sont censés impurs et ne se peuvent ni offrir en sacrifice, ni manger dans les tables communes (Lévitique 11.2-4). La graisse de toutes sortes d’animaux immolés était interdite aux Israélites (Lévitique 3.17 ; 7.23-25) : et le sang de toute sorte d’animaux généralement et en toute sorte de cas était aussi défendu aux Hébreux (Lévitique 7.26-27), sous peine de la vie (Lévitique 7.27 ; 17.10). Ils n’usaient point non plus du nerf de la cuisse de derrière des animaux, quoique purs d’ailleurs, en mémoire du nerf de la cuisse de Jacob qui fut frappé par l’ange qui lutta contre lui à Mahanaïm (Genèse 32.25-32). Enfin ils ne mangeaient point d’animaux qui avaient été pris et touchés par une bête carnassière et impure (Exode 22.3 ; Lévitique 5.2 ; 11.39 ; 17.15 22.8), comme un chien, un

Loup, un sanglier, etc., ni d’un animal mort de lui-même. Celui qui en touchait le cadavre était impur jusqu’au soir (Lévitique 11.39-40), et ne rentrait dans le commerce ordinaire des autres Juifs, qu’au soir et après avoir lavé ses habits.

Les poissons qui n’avaient point de nageoires, ni d’écailles étaient déclarées impurs (Lévitique 11.10).

Les oiseaux qui marchaient sur la terre à quatre pieds, comme la chauve-souris, les diverses sortes de mouches qui ont plusieurs pieds étaient aussi déclarés impurs (Lévitique 11.20-21). Mais la loi excepte les différentes espèces de sauterelles qui ont les pieds de derrière plus hauts que ceux de devant, et qui sautent plutôt qu’ils ne marchent sur la terre. Ces animaux sont purs et on en peut manger (Lévitique 11.21-22) ; comme en effet on en mangeait communément dans la Palestine (Matthieu 3.4).

On est fort partagé parmi les interprètes au sujet de la pureté ou impureté légale des animaux. On croit qu’elle était déjà en usage dès avant le déluge, puisque Dieu ordonna à Noé (Genèse 7.2) d’introduire dans l’arche sept couples d’animaux purs, et seulement deux couples d’animaux impurs. Les uns croient que cette distinction est toute symbolique et qu’elle marque seulement la pureté ou impureté morale que les Hébreux devaient rechercher ou éviter, suivant la nature et les inclinations des animaux dont ils devaient user ou s’abstenir. Le porc, par exemple, signifie la gourmandise, le lièvre l’impudicité, la brebis la douceur, la colombe la simplicité ; et ainsi des autres. En défendant l’usage du porc, le principal but de Moïse était d’interdire la gourmandise et les excès dans le boire et dans le manger. Saint Barnabé dans son Épître s’étend au long sur ces significations symboliques.

D’autres croient que Dieu a voulu éloigner les Hébreux de la tentation d’adorer les animaux, en leur faisant manger ceux dont la plupart étaient regardés comme des dieux eu Égypte, et en leur faisant regarder avec horreur d’autres animaux, auxquels on rendait aussi des honneurs divins. Ils n’avaient garde de rendre leur culte aux animaux qu’ils mangeaient, et encore moins à ceux dont ils ne daignaient pas même user pour leur nourriture. Tertullien a cru que Dieu avait voulu accoutumer par là les Hébreux à la tempérance, et les éloigner de la gourmandise, en leur ordonnant ainsi de se priver de plusieurs sortes de nourritures.

Enfin plusieurs commentateurs ne reconnaissent dans les animaux déclarés impurs, que des qualités naturelles qui sont réellement nuisibles, ou du moins qui le sont dans l’idée des peuples. Moïse a défendu l’usage des animaux, des oiseaux, des poissons, dont la chair passait pour mauvaise et dangereuse à la santé ; les animaux farouches, dangereux, venimeux ou qui étaient tels dans l’idée du peuple. Il semble aussi que Dieu ayant voulu séparer les Hébreux des autres peuples, comme une nation sainte et consacrée à son service, il leur interdit l’usage de certains animaux censés impurs, afin que cette pureté extérieure et figurative les portât à une autre pureté plus parfaite et plus réelle. C’est ce qu’il marque assez par ces paroles (Lévitique 20.24-26) : Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai séparés de tous les autres peuples ; faites-donc la distinction des animaux purs et des impurs, des oiseaux purs et impurs, et ne souillez point vos âmes en mangeant des animaux que je vous ai marqués comme impurs. Vous serez mon peuple saint, parce que je suis saint, moi qui suis le Seigneur, et que je vous ai séparés de tous les autres peuples, afin que vous fussiez particulièrement à moi.

Voici la liste des animaux impurs, dont Moïse a fait une mention expresse.

Animaux Impurs.

Animaux à quatre pieds.

Le chameau, le porc-épic ou l’hérisson, le lièvre, le porc.

Oiseaux.

L’aigle, le griffon, ou plutôt l’ossifrague, l’aigle de mer, le milan, le vautour et ceux de son espèce, le corbeau et tous les oiseaux de même espèce, l’autruche, le hibou, la poule d’eau, l’épervier, le chat-huant, le cormoran, l’ibis, le cygne, le butor, le porphyrion, ou peut-être le vautour, le héron, le courlis, la hupe, la chauve-souris.

Animaux à quatre pieds.

La belette, la souris ; le crocodile, la museraigne, le caméléon, le stellion, le lézard, la taupe.

Mais il est bon d’avertir que l’on ne connaît que très-imparfaitement la signification des termes hébreux qui signifient la plupart de ces animaux. Nous avons suivi la Vulgate dans la liste que nous en venons de donner. On peut consulter sur cette matière le grand ouvrage que Samuel Bochard a composé sur les animaux dont il est parlé dans la Bible, et les commentateurs sur le chapitre 11 du Lévitique, et l’Épître de saint Barnabé. On peut voir aussi dans ce Dictionnaire les noms de chacun de ces animaux sous leurs articles.

Anis  

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