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Roi d’Assyrie, succéda à Téglathphalasar et eut pour successeur Sennachérib. Il commença a régner en 3276. Il régna quatorze ans et mourut en 3290. Il est assez croyable que c’est lui qui est nommé Enemassar dans le grec de Tobie, et Salman dans Osée (Osée 10.14).
Voici ce que l’Écriture nous apprend de Salmanasar. Ce prince étant venu dans la Palestine (Tobie 1.2), subjugua le royaume de Samarie, et obligea Osée, fils d’Ela, à lui payer tribut. Osée demeura pendant trois ans assujetti à Salmanasar ; mais la troisième année, se lassant delui payer tribut, il prit des liaisons secrètes avec Sua, roi d’Égypte, pour se tirer de cet assujettissement. Ce que Salmanasar ayant appris, il marcha contre lui, ravagea tout le pays de Samarie, assiègea Osée dans sa capitale ; et malgré sa longue résistance, car il se défendit pendant trois ans (2 Rois 17.1-7), il prit la ville, mit Osée dans les liens, transporta tout le peuple au delà de l’Euphrate, et ruina ainsi la ville et le royaume de Samarie, qui avait subsisté deux cent cinquante-quatre ans, depuis l’an du monde 3030 jusqu’en 3283, avant Jésus-Christ 717, avant l’ère vulgaire 721. Tobie, qui fut du nombre des captifs emmenés par Salmanasar (Tobie 1.14), trouva grâce aux yeux de ce prince, qui lui donna la liberté de faire ce qu’il voudrait, et d’aller où bon lui semblerait. Il le fit même son pourvoyeur, selon le grec, c’est-à-dire qu’il eut la charge de fournir les provisions de bouche à la maison du roi. C’est tout ce que nous savons de Salmanasar. Son successeur fut Sennachérib, dont nous parlerons ci-après. [Voyez Ninive].
Outre ce que l’Écriture nous apprend de Salmanasar, les auteurs profanes écrivent que ce prince fit aussi la guerre aux Tyriens. Elulée, roi de Tyr, voyant les Philistins affaiblis par la guerre qu’Ézéchias, roi de Juda, leur avait faite, se servit de cette occasion pour ramener à son obéissance la ville de Geth, qui s’en était soustraite quelque temps auparavant. Les Géthéens redoutant les forces du roi de Tyr, eurent recours à Salmanasar, qui marcha avec toutes ses forces contre les Tyriens. À son approche Sidon, autrement Ace, depuis Ptolémaïde, et maintenant Acre, et les autres villes maritimes de la Phénicie, qui jusqu’alors avaient obéi aux Phéniciens, en secouèrent le joug et se soumirent à Salmanasar.
Mais les Tyriens, dans un combat naval, ayant battu avec douze vaisseaux seulement, la flotte combinée des Assyriens et des Phéniciens, qui faisaient ensemble soixante vaisseaux, acquirent par là une si grande réputation sur mer, et se rendirent si redoutables, que Salmanasar n’osa plus se commettre avec eux sur la mer ; il se retira dans son royaume, mais laissa une grande partie de son armée pour Iiirmer le siège de Tyr. Comme le siège avançait peu à cause de la brave résistance des assiégés, les troupes de Salmanasar bouchèrent les aqueducs et coupèrent les conduits qui conduisaient l’eau dans la ville, ce qui réduisit les Tyriens à l’extrémité. Pour remédier à la disette de l’eau les Tyriens commencèrent à creuser des puits dans leur ville, et à la faveur de ce secours ils tinrent bon pendant cinq ans, et pendant ce temps le roi Salmanasar étant venu à mourir, ils furent délivrés pour cette fois. Ussérius met ce siège de Tyr l’an du monde 3287, avant Jésus-Christ 713, avant l’ère vulgaire 717.
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