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Fille d’Antipater et sœur du grand Hérode, fut une des plus méchantes femmes que l’on ait connues. Elle épousa en premières noces Joseph, son oncle, qu’elle accusa d’avoir eu trop de familiarité avec Mariamne, femme d’Hérode. Ce prince soupçonneux ayant su d’ailleurs par la confession de Mariamne même, que Joseph lui avait découvert un secret qu’il n’avait dit qu’à lui seul, fit mourir Joseph, sans vouloir seulement l’écouter. Salomé épousa ensuite Costobare ; mais s’en étant encore dégoûtée, elle le répudia, par un exemple jusqu’alors inouï parmi les Juifs, dont la loi, dit Josèphe, permet aux hommes de répudier leurs femmes, mais n’accorde pas la même liberté aux femmes ; et après cela elle l’accusa de trahison auprès d’Hérode, qui le fit mourir.
Elle mit la division et le trouble dans la maison d’Hérode par ses mauvais rapports et ses calomnies, et on peut la regarder comme la principale cause de la mort des princes Alexandre et Aristobule, et de leur mère Mariamne. Salomé conçut une passion violente pour un nommé Silléus, prince arabe, qu’elle voulait épouser malgré son frère Hérode ; elle le voyait avec si peu de précaution, que tout le monde en murmurait ; et Hérode lui ayant fait épouser un nommé Alexas, elle continua à aimer Silléus. Salomé survécut à Hérode, et ce prince, par son testament, lui laissa les villes de Jamnia, d’Azoth et de Phazaidide, avec cinquante mille pièces d’argent. Elle favorisa Antipas contre Archélaüs, et mourut l’an 12 de Jésus-Christ, 9 de l’ère vulgaire, peu de temps après qu’Archélaüs eut été relégué à Vienne en Dauphiné. Hérode, peu de jours avant qu’il mourût, avait ordonné à Salomé, sa sœur, et à Alexas, son beau-frère, qu’aussitôt qu’il serait expiré, ils fissent mourir tous les principaux de la Judée, qu’il avait fait venir peu de temps auparavant à Jéricho, où il était malade. Mais Alexas et Salomé eurent horreur d’une action si barbare, et renvoyérent tous ces hommes aussitôt qu’Hérode eut rendu l’esprit. Salomé eut cinq enfants d’Alexas, savoir : Bérénice, Antipater, Calléas, et encore un fils et une fille dont les noms ne sont pas connus.
Fille du grand Hérode et d’Elpide ; elle épousa un des fils de Phétoras [lisez Phéroras].
Fille d’Hérodias et d’Hérode Philippe le Tétrarque. Elle épousa en premières noces Philippe le Tétrarque, son oncle, et ensuite Aristobule, fils d’Hérode, roi de Chalcide, dont elle eut trois fils : Hérode, Agrippa et Aristobule. Lorsque Hérodiade quitta Philippe le Tétrarque, Salomé, sa fille, la suivit, et saint Jean-Baptiste ne cessant de crier contre le mariage incestueux d’Hérodiade et d’Antipas (Marc 6.17-19 Luc 3.19), un jour que ce prince célébrait le jour de sa naissance ou de son a vénement à la couronne, Salomé entra dans la salle du festin et dansa en présence du roi et des grands qui mangeaient avec lui. Antipas, charmé de la bonne grâce de Salomé, lui promit de lui accorder tout ce qu’elle lui demanderait, fût-ce même la moitié de son royaume. Cette fille sortit aussitôt et alla dire à sa mère ce que le roi venait de lui promettre, et lui dit : Que demanderai-je ? Hérodias lui dit : Demandez la tête de Jean-Baptiste. Salomé, étant rentrée, présenta un plat au roi et lui dit : Donnez-moi dans ce plat la tete de Jean-Baptiste. Le roi fut affligé de cette demande ; mais comme il lui avait donné sa parole, il ne voulut pas la retirer : ainsi il envoya sur-le-champ couper la tête à Jean-Baptiste.
Nicéphore et Métaphraste rapportent que Salomé suivit sa mère, Hérodiade, et son beau-père, Hérode, dans leur exil à Vienne, en Dauphiné, et que l’empereur les ayant : obligés d’aller en Espagne, comme elle pas-, sait sur une rivière glacée, la glace se rompit sous ses pieds, et elle enfonça jusqu’au cou ; alors, la glace se réunissant, elle demeura ainsi suspendue et souffrit la juste peine du supplice qu’elle avait fait endurer à saint Jean-Baptiste. Mais aucun ancien ne parle de cette circonstance, et elle est contraire à Josèphe, qui nous apprend qu’elle fut mariée d’abord à Philippe le Tétrarque, fils d’Hérode le Grand et de Cléopâtre, mort vers l’an 33 ou 34 de l’ère commune ; et qu’ensuite elle épousa Aristobule, fils d’Hérode, roi de Chalcide, son cousin-germain, dont elle eut plusieurs enfants. Ainsi elle a vécu plus de trente ans après l’exil d’Hérode, son beau-père.
Mère des sept frères Machabées. Le livre de l’Empire de la raison, attribué à Josèphe, ne lui donne point de nom particulier. Les Grecs, dans leur calendrier, l’appellent Salomé ; le fils de Gorion l’appelle Anne ; d’autres la nomment Machabœa ; Erasme, dans sa paraphrase du livre de l’Empire de la raison, l’appelle Salomé.
Les livres apocryphes donnent ce nom à une femme qui voulut éprouver la virginité de Marie après son enfantement.
Femme de Zébédée et mère de saint Jacques le Majeur et de saint Jean l’Évangéliste (Matthieu 27.56 Marc 15.40). Elle était une des saintes femmes qui avaient accoutumé de suivre le Sauveur dans ses voyages et de le servir (Matthieu 27.59). Ce fut elle qui demanda à Jésus-Christ que ses deux fils, Jacques et Jean, fussent assis à sa droite lorsqu’il serait arrivé à son royaume (Matthieu 20.20-22). Mais le Fils de Dieu lui répondit, et à ses deux fils qui l’accompagnaient : Vous ne savez ce que vous demandez ; pouvez-vous boire le calice que je boirai ? Ils lui répondirent : Nous le pouvons. Jésus répliqua :
Vous boirez à la vérité mon calice ; mais pour la séance à ma droite ou à ma gauche, ce n’est point à moi à vous la donner ; mais mon Père la donnera à ceux à qui elle a été préparée.
Sainte Salomé donna une grande preuve de sa foi lorsqu’elle suivit Jésus-Christ au Calvaire, et qu’elle ne l’abandonna pas même à la croix (Marc 15.40 Matthieu 27.55-56). Elle fut aussi du nombre des saintes femmes qui achetèrent des parfums pour l’embaumer, et qui vinrent pour cet effet le dimanche dès le matin au sépulcre (Marc 16.1-2). En allant, elles disaient entre elles : Qui nous ôtera la pierre de l’entrée du sépulcre ? car elle était fort grande. Mais quand elles y furent arrivées elles virent la pierre ôtée ; et étant entrées dans l’intérieur du tombeau, elles y virent un ange qui leur apprit que Jésus-Christ était ressuscité. Et comme elles revenaient à Jérusalem, Jésus se fit voir à elles dans le chemin, et leur dit (Matthieu 28.9-10) : Ne craignez point ; allez dire à mes frères qu’ils se retirent en Galilée, et que là ils me verront. Elles se jetèrent à ses pieds, les lui embrassèrent et l’adorèrent. C’est ce que l’Écriture nous apprend de la mère des fils de Zébédée.
Quelques-uns lui donnent le nom de Marie Salomé : mais on n’a aucune bonne preuve qu’elle se soit appelée Marie ; et ce que quelques méchantes histoires racontent des trois Maries, Marie, mère de Jésus, Marie, mère de Jacques, et Marie Salomé, ne mérite aucune attention. D’autres la font Fille de saint Joseph. Les martyrologes latins font la fête de sainte Salomé le 22 d’octobre.
Le martyrologe romain met sa mort à Jérusalem ; d’autres veulent qu’elle soit morte (n Provence et que son corps y soit encore.
(Voyez Marie Salomé].
Fut, selon quelques-uns, le troisième époux de sainte Anne. Jean Gerson, chancelier de Paris, cite quelques vers qui le font père de Salomé, dont nous venons de parler, et qui fut mère des deux apôtres saint Jacques le Majeur et saint Jean l’Évangéliste :
Mais ce système généalogique n’ayant aucun fondement dans l’antiquité, nous ne pouvons y avoir aucun égard.
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