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Samgar

Fils d’Anath, qui fut le troisième juge d’Israël, après Aod, et avant Barach (Josué 15.26). L’Écriture ne nous apprend aucune particularité de sa judicature, sinon qu’il défendit Israël et qu’il tua six cents Philistins avec le soc de sa charrue. Depuis la paix procurée en 2679 par Aod, auquel succéda Samgar, jusqu’à la servitude sous les chananéens, arrivée en 2699, il y a vingt ans.

L’Hébreu dit avec l’aiguillon de bœufs. La version des Septante dit de même. L’instrument dont se servent aujourd’hui en Palestine les laboureurs pour piquer les bœufs est une arme terrible. Maundrell (Voyage d’Alep à Jérusalem, pages 185) et Buckingham (Voyage à Jérusalem, pages 57) en font la description. Suivant Maundrell, cet instrument est une pièce de bois qui n’a pas moins de huit pieds de long et six pouces de tour au gros bout ; il est armé au petit bout d’une pointe qui sert à, piquer les beetifs’pour les faire avancer, et à l’autre bout d’une petite bêche ou ratissoire de fer forte et massive, destinée à ôter de la charrue la claie qui l’empêche de travailler. Ce voyageur ajoute qu’on peut bien conjecturer de là que c’est avec un instrument pareil que Samgar fit le massacre des Philistins. Ce n’était pas seulement chez les Hébreux que les aiguillons de bœufs pouvaient devenir, dans la main des laboureurs, une arme terrible. C’est avec cet instrument que, suivant Homère (Iliad. 6.134-135), Lycurgue, fils de Dryas, défit complétement les Bacchantes.

Sur le prodige de Samgar, dit Delort de Lavaur, on a débité qu’à la célèbre bataille de Marathon, où douze mille Athéniens, sous Miltiade ; défirent cinq cent mille Perses, parut un homme inconnu, vêtu en paysan, qui tua avec un soc de charrue un grand nombre de Perses, disparut après et ne fut point vu depuis. On a facilement adopté dans les actions extraordinaires quelques merveilles, d’après celles que Dieu avait faites, dans les guerres qui étaient proprement ses guerres, en faveur de son peuple.

Pausanias ajoute que les Athéniens, curieux de savoir quel était celui auquel ils devaient un si important service, consultèrent l’oracle, qui leur rependit seulement de l’honorer sous le nom de l’inconnu héros de la charrue. De même le nom de Samgar, Hébreu, sur lequel ce héros est copié, signifie en sa langue l’étonnement ou l’admiration d’un étranger inconnu.

Après cette victoire, continue Pausanias, les Athéniens élevèrent une pierre blanche pour monument de cette merveille, dans l’endroit où cet inconnu avait défait tant de Perses avec le soc de la charrue. C’est un usage pris de nos livres saints. Ainsi Jacob en avait élevé dans le lieu où il avait eu la vision céleste, et Josué (Josué 4.8-10) en avait fait élever de même pour monument du passage miraculeux du Jourdain par les Israélites.

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