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Anus

Anus des Philistins.

L’arche du Seigneur ayant été prise par les Philistins (1 Samuel 5.6), et ayant été déposée dans la ville d’Azot, la main du Seigneur s’appesantit sur ceux de cette ville et sur les autres satrapies des Philistins, et elle les frappa d’une maladie douloureuse dans l’anus ou dans le plus secret de la partie d’où sortent les excréments. Les interprètes ne sont pas d’accord sur la signification du terme de l’original, que l’on a traduit par anus, ni sur la nature de la maladie dont les Philistins furent frappés. Les uns croient que Dieu leur envoya les hémorroïdes internes, ou cachées. L’hébreu signifie proprement ce qui est obscur ou caché. D’autres l’entendent de la dyssenterie ; d’autres de la fistule, ou du condyloma, qui est une descente du fondement hors de sa place. Le Psalmiste désigne assez clairement la fistule, lorsqu’il dit (Psaumes 77.66) : il les a frappés dans la partie d’où sortent les excréments, il les a chargés d’un opprobre éternel. Au vers. 9, les Septante et la Vulgate ajoutent à l’Hébreu, que les Philistins firent des sièges de peaux, pour s’asseoir plus mollement, à cause de leur incommodité. Hérodote semble avoir eu quelque connaissance de cette histoire, mais il l’a mal entendue, et en a attribué la cause à autre chose. Il dit que les Scythes ayant pillé le temple d’Ascalon, ville célèbre des Philistins, la déesse (Dercéto, ou Vénus) qu’on y adorait, les frappa d’une maladie honteuse, qu’on croit être les hémorroïdes, laquelle passa à leur postérité : C’est peut-être ainsi que le racontaient les Philistins ; mais toujours il passait pour constant que cette maladie était ancienne et envoyée de Dieu parmi eux, et qu’elle passait à leurs enfants.

Les Philistins, pour se garantir de cette incommodité et des ravages des rats qui désolaient leur pays, furent conseillés par leurs prêtres et leurs devins (1 Samuel 6.1-3) de renvoyer l’arche du Seigneur dans les terres d’Israël, mais de ne pas la renvoyer sans quelques présents ; de faire cinq figures d’anus d’or, et autant de figures de rats de même métal, de mettre le tout dans l’arche, ou auprès de l’arche, et de rendre gloire à Dieu, en reconnaissant que cette plaie était un pur effet de sa justice. Ce conseil fut suivi et l’arche fut renvoyée. Joséphe, suivi de quelques interprètes, a cru que les cinq villes des Philistins firent chacune une statue qu’elles consacrèrent à Dieu, comme un monument de leur délivrance. Les païens ont souvent imité cette conduite des Philistins, en offrant aux dieux des figures qui représentaient les parties du corps où ils avaient été frappés de maladies. Les chrétiens, à leur imitation, consacrent encore aujourd’hui en plusieurs endroits, en l’honneur des saints, des figures de cire ou de métal, des parties du corps où ils croient avoir expérimenté leur puissance dans leur guérison.

Aod  

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