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Semiramis

Fille de Dercétis, ou de Vénus la Syrienne, fameuse reine d’Assyrie, épouse de Ninus, gouverna assez longtemps l’empire d’Assyrie, sous la minorité de son fils Ninias. Elle entreprit plusieurs guerres, dont elle sortit très-heureusement, et fit à Babylone, et ailleurs, plusieurs beaux ouvrages. Hérodote parle des levées et des digues qu’elle avait construites près de Babylone. Diodore de Sicile, Trogus, Strabon, et plusieurs, autres lui attribuent l’honneurd’avoir bâti les murs de Babylone ; mais les plus exacts chronologistes croient que Sémiramis ne fit rien à Babylone ; et il y a assez d’apparence qu’on a encore beaucoup grossi ses autres exploits. Quoi qu’il en soit, comme l’Écriture ne nomme point cette princesse, nous nous contenterons de dire qu’elle commença à régner à Ninive l’an du monde 2789, avant Jésus-Christ 1214, avant l’ère vulgaire 1215, vers le commencement du grand prêtre Héli ; et qu’elle mourut après quarante-deux ans de règne, âgée de soixante-deux ans, l’an du monde 2831, avant Jésus-Christ 1169, avant l’ère vulgaire 1173. Ninias son fils la tua, ayant horreur de la proposition qu’elle lui fit de coucher avec elle. Justin, I. I. Voyez Usser sur les années du monde 2789 et 2831.

Dans une dissertation lue à la Société royale de littérature de Londres, séance dit 20 janvier 1830, M. Granville Penn, esq., fait remarquer que parce que les auteurs grecs ont confondu les noms de Syrie et d’Assyrie, les traditions relatives à Sémiramis ont offert de grandes difficultés ; et que les dénominations de Syrienne et d’Assyrienne ne donnent aucune idée nette de son pays, ni du lieu de sa naissance. Diodore de Sicile, avec qui Alexandre Polyhistor, Philon et Pline s’accordent, nous présente cette reine comme une Syrienne, ou une Samaritaine d’Ascalon. Voyez Ascalon. Samarie fait naître l’idée de Servata columba, où semble être renfermée l’histoire fabuleuse de Sémiramis, exposée dans un désert, et nourrie par des colombes. L’auteur de cette dissertation pense que le nom de Sémiramis n’est autre chose que le nom de son pays Sémiram. Quant aux titres de cette reine pour être appelée Assyrienne, il commence par établir que l’époque à laquelle elle vivait appartenait à la moitié du huitième siècle avant Jésus-Christ. Celui qui offre le plus d’événements dans les rapports de la Syrie et de Samarie avec l’Assyrie, c’est la date du transport de toute la population des pays anciens au nouveau par les souverains d’Assyrie, et il fait voir qu’on est appuyé du témoignage de l’histoire païenne en croyant que l’élévation de Sémiramis au trône d’Assyrie fut la conséquence de ce qu’elle avait été enlevée lors de la dépopulation générale de son pays natal ; et de même qu’Esther, par son litre de captive Juive, elle captiva le monarque par ses charmes et ses qualités. Cette opinion est en outre confirmée par une tradition qui la concerne, et qui a été conservée par Marcellin, qui la montre comme une juive qui avait introduit dans sa famille les rites remarquables de sa nation. Vers l’époque de l’arrivée de Sémiramis en Assyrie, ou un peu avant, les souverains de Ninive avaient transporté le siège de leur empire de cette ville à Babylone. La reine introduisit dans cette ville le symbole de son pays natal, Ascalon, la colombe, qui devint l’étendart de son empire. Tous ceux qui vinrent se ranger sous ce signe furent appelés Semarim et Samorim, mots qui, dans les écrits orientaux, ne diffèrent que dans la variation dialectique de l’m ou n final des noms orientaux de son pays natal Samarie. Voyez Daniel, note de MM. Raoul-Rochelle et de Paravey.

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