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Le nom d’apocryphe signifie proprement caché, selon la force de la racine grecque dont il dérive.
On donne le nom de livre apocryphe,
1° À ceux dont l’auteur est inconnu, soit qu’il n’ait point mis de nom à son ouvrage, on qu’il y en ait mis un faux ;
2° À ceux qui ne sont pas dans le canon sacré des Écritures, et qu’on ne lisait pas publiquement dans l’assemblée des fidèles, mais qu’on pouvait lire eu particulier pour sa propre édification ;
3° Il se prend pour un livre qui ne passe pas pour authentique et d’une autorité, divine, quoiqu’il passe pour être composé par un auteur sacré et par un apôtre : par exemple, l’Épître de saint Barnabé ;
4° Enfin, on appelle apocryphes les livres dangereux, composés par d’anciens hérétiques, pour autoriser leurs mauvais sentiments.
Il y a donc divers degrés entre les livres apocryphes.
Les uns sont absolument faux, dangereux, impies, composés par des hérétiques, pour défendre l’erreur ou la superstition : comme les faux évangiles de saint Thomas, l’évangile des Valentiniens, des Simoniens, des Gnostiques, de Marcion, etc. Voyez les mots actes, Apocalypse, Évangile, où se trouvent mentionnés les ouvrages apocryphe : publiés sous ces titres.
D’autres sont simplement apocryphes, ne contenant rien de contraire à la foi et aux bonnes mœurs, et que l’on peut lire en particulier avec édification comme le quatrième livre d’Esdras, les troisième et quatrième des Machabées, l’épître de saint Barnabé, le livre d’Hermas. Les autres, après avoir été assez longtemps contestés par quelques-uns, sont enfin entrés dans le canon, par le consentement des églises, comme Judith, Tobie, les deux premiers livres des Machabées, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Baruch, les additions qui se trouvent dans le grec de Daniel et d’Esther, l’histoire de Suzanne et de Bélus, que saint Jérôme range au nombre des apocryphes, et qu’il dit que l’Église lit, sans les admettre dans le canon : Ecclesia quidem legit, sed infra canonicas scripturas non recipit.
Enfin, il y a des parties de l’Écriture qui sont contestées encore aujourd’hui, et qui sont reçues par les uns pour canoniques, pendant que les autres les tiennent pour apocryphes ; par exemple, les titres des Psaumes, la petite Préface de Jérémie, celle de l’Ecclésiastique, et, selon quelques-uns, les additions d’Esther et de Daniel.
Les protestants mettent au rang des apocryphes, non-seulement ceux qui passent pour tels dans l’Église romaine, comme l’Oraison de Manassé, roi de Juda, les troisième et quatrième livres des Machabées, les troisième et quatrième d’Esdras, l’Épître de saint Barnabé, le livre d’Hermas, l’addition qui est à la fin de Job, le Psaume cent cinquante-un, mais ils rangent dans le nombre des apocryphes la agesse, l’Ecclésiastique, les deux premiers livres des Machabées, Tobie, Judith, Baruch, et les additions de Daniel et d’Esther, qui ne se trouvent pas dans l’Hébreu. Et pour le nouveau Testament, ils sont partagés sur la canonicité de l’Épître aux Hébreux, de l’Épître de saint Jacques, de la seconde Épître de saint Pierre, de la seconde et de la troisième Épîtres de saint Jean, de celle de saint Jude et de l’Apocalypse (De nos jours les protestants qui ne sont pas tombés dans le rationalisme admettent comme canoniques tous les livres du Nouveau Testament).
Si l’on est curieux de voir un catalogue plus long et plus exact des écrits faut et apocryphes tant de l’ancien que du nouveau Testament, je veux dire des livres composés par d’anciens auteurs sous les noms respectables des patriarches ou des prophètes, on peut voir M. Fabricius dans les deux tomes imprimés sur ce sujet : le premier, sur l’ancien Testament, intitulé : Codex pseudepigraphus veteris Testamenti ; et le second, intitulé : Codex apocryphus novi Testamenti.
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