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De la race de Juda, et père d’Ammon [Amnon] et de Rinna, etc. (1 Chroniques 4.20).
Ou Siméon I surnommé le Juste, grand prêtre des Juifs, établi en 3702 ou 3703, mort en 3711, avant Jésus-Christ 289, avant l’ère vulgaire 293. Il était fils et successeur d’Onias I. Il laissa un fils nominé Onias II lequel n’étant qu’un enfant à la mort de son père, et ne se trouvant pas en état d’exercer la souveraine sacrificature, on en chargea Eléazar, son oncle paternel, qui la laissa en mourant à Manassé, son grand oncle, frère de Jaddus, auquel Onias II fils de Simon le Juste, succéda en l’an du monde 3771. Plusieurs rapportent à Smon le Juste l’éloge que Jésus, fils de Sirach (Ecclésiaste 50.2), fait de Simon, fils d’Onias ; mais nous aimons mieux le rapporter à Simon II fils d’Onias II dont nous allons parler. Nous ne relevons point l’opinion de ceux qui veulent que Simon le Juste soit le même que le vieillard Siméon qui reçut Jésus-Christ au temple.
Les Juifs nous racontent des choses bien extraordinaires de ce grand prêtre. Il est dit dans le Talmud de Jérusalem que pendant tout le temps de son pontificat le bouc Azazel, autrement le bouc émissaire, avant que d’être arrivé au milieu de la profondeur du précipice où on le jetait, était déjà tout en morceaux, mais qu’après la mort de ce grand homme le bouc se sauva dans le désert, et y fut mangé par les Sarrasins ; ce qui fut regardé comme un grand malheur : de plus, que pendant sa vie lorsque le grand prêtre tirait les lots au jour de l’expiation solennelle pour les deux boucs, dont l’un devait être sacrifié à Dieu, et l’autre mis en liberté (Lévitique 16.7-9) et précipité dans le désert, le lot qu’il tirait de la main droite était toujours chargé de l’inscription Prier Dieu, et ceux qu’il tirait de la gauche portaient toujours pour Azazel, ou pour le bouc émissaire ; au lieu qu’après sa mort cela variait, et le grand prêtre tirait quelquefois le lot pour Azazel de la main droite, ce qui passait pour un mauvais présage.
De plus, la languette d’écarlate qu’on attachait à la tête du bouc Azazel, destiné à être précipité, paraissait toujours blanche tout le temps du pontificat de Siméon le Juste, ce qu’on prenait comme une preuve certaine de la rémission des péchés du peuple que Dieu accordait aux prières du grand prêtre, selon cette parole d’Isaïe (Isaïe 1.18) : Quand vos péchés seraient rouges comme le cramoisi, ils seront blancs comme la neige ; au lieu qu’après la mort de Siméon cela variait, et la bande d’écarlate paraissait tantôt ronge et tantôt blanche. Tant qu’il vécût la lampe la plus occidentale du chandelier d’or brûlait toujours ; mais après sa mort elle s’éteignait quelquefois. Tant qu’il fut au monde le feu de l’autel fut clair ; et après y avoir mis deux bûches le matin il n’y fallait plus mettre de bois de tout le jour ; mais après sa mort le fvu languissait, et il fallait y mettre continuellement du bois pour l’entretenir.
Tant qu’il vécut, la bénédiction de Dieu multipliait les deux pains des prémices qu’on offrait le jour de la Pentecôte (Lévitique 23.15-21), et les douze pains de proposition qui se mettaient sur l’autel d’or dans le saint, et qu’on y laissait pendant toute la semaine jusqu’au jour du sabbat suivant, qu’on y en mettait d’autres (Lévitique 24.5-9), ces pains, dis-je, se multipliaient de telle manière sous le pontificat de Siméon le Juste, que quand on les partageait à tous les prêtres qui servaient dans le temple comme une espèce de bénédiction, chacun en avait au moins gros comme une olive, ce qui lui suffisait pour sa réfection, et quelques-uns même en avaient de reste. Mais après sa mort cette bénédiction cessa ; les parties qu’on distribuait aux prêtres étaient si petites, que les plus modestes remerciaient, et les autres tendaient encore les mains. C’est ce qu’enseignent les Hébreux.
Simon II grand prêtre des Juifs, fils d’Onias II fut établi en l’an du monde 3785, et mourut en l’an 3805, avant Jésus-Christ 195, avant l’ère vulgaire 191 C’est de son temps, et en l’an du monde 3787, que Ptolémée Philopator vint à Jérusalem, et entreprit de pénétrer dans l’intérieur du temple, où il n’y avait que le grand prêtre qui eût la liberté d’entrer : mais Simon lui résista avec les autres prêtres, et Dieu frappa le roi d’Égypte, et l’empêcha d’exécuter son entreprise. On peut voir le troisième livre des Machabées. Nous croyons que c’est ce même Simon grand prêtre dont l’auteur de l’Ecclésiastique a fait l’éloge en ces termes (Ecclésiaste 40.1-3) : Simon fils d’Onias, grand prêtre, a soutenu la maison de Dieu durant sa vie. C’est lui qui a fait faire les fondements du temple, le double bdtiment, et les hauts murs. Les eaux des fontaines ont coulé en sou temps dans les canaux, et ils se sont remplis extraordinairement comme une mer. Il a eu un soin particulier de son peuple, et l’a délivré de la perdition. Il a été assez puissant pour agrandir et fortifier la ville. Il s’est acquis de la gloire par la manière dont il s’est conduit avec le peuple. Il a éclaté pendant sa vie comme l’étoile du matin au milieu des nuages, et comme la lune lorsqu’elle est dans son plein. Il a lui dans le temple de Dieu comme un soleil éclatant de lumière, etc.
L’auteur continue son éloge, en représentant le grand prêtre Simon dans tout l’éclat de sa dignité, revêtu de ses ornements, et environné de ses prêtres, qui offre un sacrifice solennel d’actions de grâces. On conjecture que Jésus, fils de Sirach, veut nous décrire le sacrifice que le grand prêtre Simon II offrit en présence de Ptolémée Philopator, en actions de grâces de la victoire-qu’il tenait de remporter sur le grand Antiochus près de Baphia. Simon II eut pour successeur Onias III.
Surnommé Thasi, fils de Mattathias, et frère de Judas et de Jonathas, fut chef, prince et pontife des Juifs, depuis l’au du monde 3860 jusqu’en 3839, avant Jésus-Christ 131, avant l’ère vulgaire. 135. Il eut pour successeur Jean Hircan, son fils. Mattathias, père des Machabées, étant sue le point de mourir, et parlant de Simon, dit à ses fils (1 Machabées 2.65) : Vous voyez ici Simon, votre frère ; je sais qu’il est homme de conseil, écoutez-le toujours, et il vous tiendra lieu de Père. Il donna des preuves de sa valeur dans le combat que Judas Machabéo, sen frère, livra à Nicanor l’an du monde 3838 (2 Machabées 8.22-23), et encore dans une autre bataille contre le même, donnée l’an du monde. 3813 (2 Machabées 14.17). Dans une autre occasion (1 Machabées 5.17-18), Simon fut envoyé dans la Galilée pour secourir les Juifs de cette province, qui étaient menacés d’une perte entière parles habitants de Tyr, de Sidon et de Ptolémaïde. Simon, n’ayant que trois mille hommes de troupes livra plusieurs combats, dissipa les ennemis, en tua plus de trois mille, fit un grand butin, ramena en Judée les Israélites qui étaient en Galilée, et revint triomphant auprès de ses frères. Il signala encore sa valeur dans le combat que Jonathas, son frère, et lui livrèrent à Apollonius (1 Machabées 10.74-75), gouverneur de la Coelé-Syrie, qu’ils défirent, et lui tuèrent plus de huit mille hommes. Simon fut établi gouverneur de toute la côte de la Méditerranée, depuis Tyr jusqu’aux frontières d’Égypte, par le jeune roi Antiochus le Dieu (1 Machabées 11.59). Il prit ensuite Bel hsura (1 Machabées 10.64-66) et Joppé (1 Machabées 12.33), et bâtit Adiada, dans la plaine appelée Séphala (1 Machabées 12.38). Il fit toutes ces choses pendant que son frère Jonathas était chef et grand prêtre des Juifs.
Jonathas ayant été arrêté par Tryphon (1 Machabées 12.48 ; 13.1-3), et le bruit s’étant répandu qu’il avait été mis à mort, Simon vint à Jérusalem, et ayant fait assembler tout le peuple, il leur dit pour-les encourager : Vous savez quels combats nous avons soutenus, mes frères et moi, et toute la maison de mon père, pour la défense de nos lois et du temple du Seigneur. Tous mes frères sont péris en combattant pour le-salut d’Israël, et je suis demeuré seul ; mais à Dieu ne plaise que je veuille épargner ma vie ; je ne suis pas meilleur que mes frères, et je serai toujours prêt pour la défense de mon peuple contre les nations qui se sont assemblées pour l’opprime ?, par la seule haine qu’elles lui portent. À ces paroles, tout le peuple fut rempli de courage, et ils lui dirent : Soyez notre chef en la place de Jonathas et de Judas, vos frères ; conduisez-nous dans nos combats, et nous ferons tout ce que vous nous ordonnerez. Aussitôt Simon fit réparer les murs de Jérusalem ; et ayant su que Tréphon venait dans le pays de Juda avec une grande armée, il marcha à sa rencontre, résolu de lui livrer la bataille.
Mais Tryphon lui envoya des ambassadeurs, pour lui dire : Nous avons retenu Jonathas, votre frère, parce qu’il était redevable de quelque argent au roi, à cause des affaires dont il a eu la conduite ; mais envoyez-moi présentement cent talents d’argent, et ses deux fils en ôtage, et nous vous le renverrons en liberté. Quoique Simon reconnût qu’il ne lui parlait ainsi que pour le tromper, il Commanda néanmoins qu’on envoyât l’argent avec les enfants, de peur d’attirer sur lui la haine de tout Israël. Tryphon manqua à sa parole, ne renvoya point Jonathas, et il entra dans le pays pour le ravager ; mais Simon, qui le côtoyait toujours, l’empêcha d’exécuter son dessein. Tryphon étant arrivé à Bascaman, y tua Jonathas et ses deux fils ; puis s’en retourna en Syrie. Simon envoya querir les os de son frère, et les fit enterrer honorablement à Mojin dans le sépulcre de ses pères, qu’il fit orner de colonnes, de pyramides et de trophées en sculpture.
Tryphon ayant fait mourir le jeune roi Antiochus, et ayant usurpé son royaume, Simon Machabée reconnut pour roi de Syrie Démetrius Nicator, compétiteur de Tryphon, et le pria de rétablir la Judée dans ses franchises et de la délivrer des tributs. Démétrius accorda à Simon plus qu’il ne lui demandait, lui donna une amnistie générale pour le passé, rendit la liberté et la franchise à la Judée, et laissa à Simon les places qu’il avait fortifiées dans le pays ; en sorte que l’on commença en cette année, qui était la cent soixante et dixième des Grecs, d’écrire sur les tables et sur les registres publics. La première année, sous Simon, souverain pontife, grand chef et prince aes Juifs. Après cela il prit Gaza [Voyez le Calendrier des Juifs au 23 de jiar], et reçut à composition les Syriens qui étaient dans la citadelle de Jérusalem, et établit une fête annuelle en mémoire de la réduction de cette forteresse, qui était depuis si longtemps entre les mains des nations.
Simon établit Jean Hircan, son fils, général de ses troupes, et lui ordonna de faire sa demeure à Gadare, qui était un poste important pour la défense de tout le pays. Pendant ce temps, Simon s’appliqua a faire goûter aux Juifs les fruits de la paix qu’il leur avait procurée. Tout Israël voyait avec plaisir la gloire de ce grand homme. Il ne chercha qu’à faire du bien à sa nation ; il prit Joppé, en fit un port pour la commodité des Juifs, et il étendit les limites de sa nation. Chacun cultivait alors sa terre en paix ; les campagnes produisaient toutes sortes de fruits ; les vieillards, assis dans les places publiques, traitaient de ce qui était avantageux au pays ; les jeunes hommes se paraient de vêtements magnifiques et d’habits de guerre ; chacun était assis sous sa vigne et sous son figuier, et nul n’était en état de leur donner de la crainte. Enfin le nom de Simon devint célèbre jusqu’aux extrémités de la terre.
Il renouvela l’alliance avec les Romains et les Lacédémoniens et en reçut des réponses très-favorables. Tout le peuple juif dressa un acte public des obligations qu’il avait à Simon et à toute sa famille, l’établit et le reconnut prince et pontife de sa nation pour toujours, jusqu’à ce qu’il s’élevât parmi eux un prophète fidèle ; ordonna qu’on lui obéirait en toutes choses, que tous les actes publics se passeraient en son nom, qu’il serait vêtu de pourpre et porterait de l’or. Cette déclaration fut écrite sur une table de cuivre et placée dans les galeries du temple. On en mit aussi une copie dans le trésor du temple, pour servir à Simon et à ses enfants.
Antiochus Sidétès, roi de Syrie, fils de Démétrius Soter et frère de Démétrius Nicator, ayant su que Démétrius Nicator avait été pris par les Parthes, écrivit de Rhodes à Simon, pour lâcher de l’engager à prendre son parti contre Tryphon ; il lui confirma tout ce que Démétrius Nicator lui avait accordé, et lui permit de battre de la monnaie à son coin ; lui remit toutes les sommes qu’il pouvait devoir aux rois de Syrie, et déclara Jérusalem ville libre et sainte. Simon agréa les offres d’Antiochus et lui envoya des troupes et de l’argent pour lui aider à réduire Dora, ville au midi du mont Carmel, dans laquelle Tryphon s’était enfermé ; mais Antiochus ne les voulut point recevoir, et ne garda aucun des articles du traité qu’il avait fait avec Simon. Il lui députa même Athénobius, pourlui redemander diverses places qu’il tenait, ou la somme de mille talents d’argent, le menaçant en cas de refus d’entrer en Judée et de le traiter en ennemi. Mais Simon, sans s’effrayer de ses menaces, répondit qu’il n’avait rien usurpé, mais qu’il s’était simplement remis en possession dè l’héritage de ses pères. Il offrit de lui donner cent talents pour les villes de Joppé et de Gazare, dont il s’était rendu maître, parce qu’elles causaient de grands maux dans le pays.
Antiochus, peu satisfait de cette réponse, envoya Cendébée avec des troupes dans le pays qui s’étend sur les côtes de la Méditerranée, et lui commanda d’y faire le dégât et de ravager la Judée. Jean Hircan, fils de Simon, qui avait sa demeure à Gazare ou Gadare, en donna avis à son père. Simon le renvoya avec Judas, son autre fils, à la tête de vingt mille hommes de bonnes troupes, et leur dit de livrer le combat à Cendébée. Ils obéirent et battirent ce général. Voyez l’article de Jean Hircan. Trois ans après,
Simon, allant faire la visite des villes de Judée, vint au château de Dock ou Dagon, où demeurait Ptolémée, fils d’Abobus, son gendre. Ptolémée le reçut et le régala fort bien ; mais, au milieu de la bonne chair, il le fit massacrer avec deux de ses fils, Mattathias et Judas, espérant se rendre maître de Jérusalem et de tout le pays : mais Jean Hircan le prévint et arriva à Jérusalem avant lui. Il fut reconnu prince des Juifs et souverain pontife en la place de son père. On peut voir, sous le titre de Ptolémée fils d’Abobus, les suites du meurtre commis sur la personne de Simon.
De la tribu de Benjamin, qui avait l’intendance du temple (2 Machabées 3.4-5), s’efforçant de faire quelque entreprise injuste dans la ville, malgré la résistance qu’y apportait le grand prêtre Onias III et ne pouvant y réussir, alla trouver Apollonius, fils de Tharsée, gouverneur de la Coelé-Syrie, et lui déclara qu’il y avait de grandes richesses dans le temple de Jérusalem, et qu’il serait aisé de les faire tomber entre les mains de Séleucus, roi de Syrie. En effet, le roi envoya Héliodore à Jérusalem pour enlever ces trésors ; mais Dieu ne permit pas qu’il y réussit. Voyez ci-devant Héliodore. Simon, voyant qu’il n’avait pas réussi dans son mauvais dessein, publia partout que c’était le grand prêtre Onias qui avait découvert au roi les trésors du temple, et, les amis d’Onias s’opposant à ces calomnies, ln choses s’aigrirent de telle sorte entre ces deux partis, qu’il se commettait même des meurtres par les partisans de Simon, qui se sentait soutenu par Apollonios, gouverneur de la Phénicie. Ce qui obligea le grand prêtre Onias III d’aller à Antioche, pour se purger auprès du roi Séleucus ; car il voyait bien qu’il n’y avait que l’autorité royale qui pût faire cesser les folles entreprises de Simon (2 Machabées 4.1-3).
Le roi Séleucus étant mort sur ces entrefaites, et Antiochus Epiphancs lui ayant succédé, Jason, frère d’Onias III acheta de ce prince la souveraine sacrificature, et envoya, quelques années après, Ménélaüs, frère de Simon, dont nous venons de parler, à Antioche, pour porter au roi quelque argent. Mais Ménélaüs se servit de cette occasion pour acheter la souveraine sacrificature et pour en dépouiller Jason. Cette circonstance fait douter que ni Simon, ni Ménélaüs, son frère, aient été de la tribu de Benjamin, puisque l’on sait que cette tribu n’avait aucune part au sacerdoce, et par conséquent que Simon ne pouvait pas régulièrement être lieutenant ou capitaine du temple, et encore moins Ménélaüs, grand prêtre. Mais ils pouvaient bien prétendre être de la famille sacerdotale, quoiqu’ils n’en fussent pas ; ou bien le iexte qui lit Benjamin est corrompu. L’Écriture ne nous dit pas ce que devint Simon.
Fils de Boëthus, grand prêtre dès Juifs, fut établi en l’an du monde 3981, et déposé en 3999, un an avant la naissance de Jésus-Christ, et quatre ans avant l’ère vulgaire. Simon était originaire d’Alexandrie, et Hérode le Grand l’éleva à la dignité de grand prêtre, pour pouvoir, avec plus de bienséance, épouser sa fille nommée Mariamne. Mais ce pontife étant soupçonné d’avoir trempé dans la conspiration de Phéroras et d’Antipater contre Hérode, ce prince le dépouilla du sacerdoce et mit en sa place Matthias, fils de Théophile.
Fils de Camithe, grand prêtre des Juifs, succéda dans cette dignité à Eléazar, fils d’Ananus, l’an du monde 4028. Il ne tint cette dignité que pendant un an ; Gratus, gouverneur de Judée, l’en dépouilla en 4029. Il eut pour successeur Joseph, surnommé Caïphe.
Surnommé Canthara, fils de Simon Boëthus, grand pontife des Juifs, succéda à Théophile, fils de Jonà thas, en 4044, et eut pour successeur Matthias, fils d’Ananus, en 4045, qui est la quarante-deuxième année de l’ère vulgaire. Il fut établi de nouveau dans cette dignité, en 4048, par Hérode de Calcide. Il succéda cette seconde fois à Elionéus, et eut pour successeur Joseph, fils de Canée.
Galiléen, disait que les Juifs ne devaient pas payer le tribut aux Romains, ni les reconnaître pour maîtres. Le texte latin l’appelle Simon, mais le grec lit Judas ; et c’est son véritable nom. Comparez Antiquités judaïques 1.18 c. Il Mais Judas avait un fils nommé Simon, qui fut crucifié du temps de l’empereur Claude. Antiquités judaïques 1.20 c. 3 page 699.
Lorsque Jésus-Christ allait au Calvaire, et succombait sous le poids de sa croix (Matthieu 27.32 Marc 15.21), les soldats trouvèrent un homme natif de Cyrène, dans la Libye, nommé Simon, et père d’Alexandre et de Rufe, qu’ils contraignirent de porter la croix derrière Jésus ; c’est-à-dire, de la porter tout entière, selon quelques-uns ; ou seulement de la porter en partie avec Jésus, et derrière lui. On demande si Simon était Juif ou païen. Plusieurs Pères ont cru qu’il était gentil, et qu’il marquait le peuple idolâtre, qui devait, dans la suite, être appelé à l’Évangile, et porter la croix après Jésus-Christ. D’autres tiennent qu’il était Juif. Le texte latin de saint Marc porte qu’il venait d’une métairie près de Jérusalem ; et il y avait beaucoup de Juifs à Cyrène, dans la Libye, d’où il était originaire.
Quelques-uns veulent que ce soit le même que Simon le Noir, marqué dans les Actes. Si cela était, il faudrait dire, sans hésiter, que Simon était Juif. Il y en a qui croient qu’il fut évêque de Bostres en Arabie, et qu’il finit sa vie par le martyre, ayant été brûlé par les païens. Quant à ses fils, Alexandre et Rufe on en a parlé sous leurs articles.
Ou le Zèle, apôtre de Jésus-Christ. On doute si le nom de Cananceus lui vient de la ville de Cana en Galilée, ou s’il faut traduire ce terme par Chananéen (les chananéens s’écrivent ainsi : Chenani) ; ou enfin s’il le faut prendre dans sa signification hébraïque, en le dérivant du verbe kana, être zélé. Saint Luc (Luc 6.15 Actes 1.13) lui donne le surnom de Zélé, qui semble être la traduction du surnom de Cananéen, que lui attribuent les autres évangélistes (Matthieu 10.4 Marc 3.18). Quelques Pères disent qu’il était de Cana, et de la tribu de Zabulon ou de Nephtali. On est encore partagé sur le nom de Zélé qu’il porte. Les uns le prennent simplement pour le zèle qui l’embrasait pour Jésus-Christ ; et les autres croient qu’il était d’une certaine secte de zélés, dont il est parlé dans Josèphe.
On ignore les particularités de sa vie, et on ne sait pas même distinctement où il aprêché et où il est mort. Nicéphore et les nouveaux Grecs disent qu’il parcourut l’Égypte, la Cyrénaïque et l’Afrique ; qu’il précha dans la Mauritanie, et dans toute la Libye ; qu’il porta même la foi dans les îles Britanniques ; et qu’après une infinité de miracles et de souffrances, il fut couronné du martyre par la mort de la croix, qu’il souffrit avec un courage incroyable. D’autres veulent qu’il ait souffert le martyre dans la ville de Sunir en Perse ; et l’ancien Martyrologe, donné par Florentinius, le marque ainsi au 28 d’octobre, où l’Église latine fait sa fête. Il met son martyre le premier de juillet, auquel Abdias dit qu’il fut massacré dans un tumulte que les prêtres des idoles excitèrent contre lui et contre saint Jude, dont on fait la fête le même jour. Les Grecs l’honorent le 10 de juin, et ils veulent que ce soit Nathanaël, et l’époux des noces de Cana.
Frère du Seigneur (Matthieu 13.55 Marc 6.3), c’est-à-dire, son cousin germain, et fils de Marie, sœur de la sainte Vierge. Nous croyons que c’est le même que saint Siméon, évêque de Jérusalem, et fils de Cléophas, dont nous avons parlé sous le nom de Siméon.
Chez qui Jésus dîna, après avoir ressuscité l’enfant de la veuve de Naïm (Luc 7.36-37). Comme il était à table chez Simon, une femme de la ville, qui était connue pour pécheresse, entra dans la salle, et répandit un vase de parfum sur les pieds de Jésus, les essuya de ses cheveux, les arrosa de ses larmes, et ne cessa de les baiser tant qu’il fut à table. Simon voyant cela, dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il saurait sans doute quelle est cette femme, et il ne lui permettrait pas de le toucher ; mais Jésus voyant sa pensée, lui dit : Un homme avait deux débiteurs, dont l’un lui devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante. Il leur remit à tous deux leurs dettes : qui est donc celui des deux qui l’aime davantage ? Simon répondit : Je crois que c’est celui à qui il a remis une plus grande somme. Jésus lui dit : Vous avez bien jugé. Puis se tournant vers la femme, il fit voir qu’elle avait fait pour lui beaucoup plus que Simon ; et il en conclut : C’est pourquoi je vous dis : Plusieurs péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé : et celui à qui on remet moins, aime moins ; ou bien : Plusieurs péchés lui sont remis ; c’est pourquoi elle aime beaucoup, mais celui à qui enta moins remis, aime moins. Quia se traduit quelquefois par c’est pourquoi. Jésus voulait désigner Simon et ses semblables sous le nom de ceux à qui on remet peu, et qui aiment peu.
Demeurait à Béthanie, près de Jérusalem (Matthieu 26.6 Marc 14.38 Jean 11.1-2 ; 12.3-5) : Jésus, étant venu quelques jours avant sa passion, fut invité à manger par Simon le Lépreux. Lazare, que le Sauveur avait ressuscité quelque temps auparavant, était à table avec eux ; Marthe, sa sœur, s’empressait à les servir ; et Marie, son autre sœur, pour témoigner son respect et son amour pour le Sauveur, apporta un vase de parfums, qu’elle répandit sur ses pieds. Ce repas est fort différent de celui que Jésus-Christ avait pris environ deux ans auparavant en la maison de Simon le Magicien ; de même que Marie, sœur de Lazare, est fort différente de la femme pécheresse de Naïm.
Fils de Jean, ou de Jona, surnommé Cépha, ou Pierre. Voyez saint Pierre.
Père de Judas d’Iscarioth (Jean 6.72). On ne le connaît que par le malheur qu’il a eu d’être père d’un tel fils.
Dont il est parlé dans les Actes des apôtres (Actes 9.43), était du nombre des prophètes et des docteurs qui étaient dans l’Église chrétienne d’Antioclie. Il fut un de ceux qui imposèrent les mains à saint Paul et à saint Barnabé, pour l’office auquel le Saint-Esprit les destinait. Quelques-uns croient que c’est le même que Simon le Cyrénéen, dont on a parlé ci-devant ; mais on n’a aucune preuve de cette opinion, que la seule ressemblance des noms ; et encore n’est-elle pas entière, puisque saint Luc nomme toujours Simon le Cyrénéen Simon, et Simon le Noir,Siméon. Saint Épiphane met un Niger entre les soixante et dix disciples. L’Église ne fait aucune mention de Simon le Noir dans ses offices ni dans ses martyrologes.
Saint Pierre logea pendant plusieurs jours à Joppé chez Simon le Corroyeur (Actes 9.43) ; et il était dans sa maison lorsque les gens de Corneille le Centenier vinrent le prier de venir vers leur maître à Césarée (Actes 10.6). L’histoire ne nous apprend rien de particulier de Simon le Corroyeur.
Était, dit-on, du bourg de Gitton, dans le pays de Samarie. Saint Philippe (Actes 8.5-13), diacre, étant venu prêcher à Samarie, y convertit plusieurs personnes ; et entre autres Simon, qui crut et fut baptisé. « Voyant les miracles que faisait Philippe, il en était dans le dernier étonnement. Les apôtres saint Pierre et saint Jean, étant venus pour imposer les mains et pour donner le Saint-Esprit à ceux que saint Philippe avait baptisés, Simon, rempli d’admiration en voyant l’effet surnaturel de cette imposition des mains, offrit de l’argent aux apôtres, en leur disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, afin que ceux ol qui j’imposerai les mains reçoivent le Saint-Esprit. Mais Pierre lui dit : Que ton argent périsse avec toi, toi qui as cru que le don de Dieu peut s’acquérir avec de l’argent : tu n’as point de part, et tu ne peux rien prétendre à ce ministère ; car ton cœur n’est pas droit devant Dieu. Fais deinc pénitence de cette méchanceté, et prie. Dieu, afin que, s’il est possible, il te pardonne cette mauvaise pensée de ton cœur ; car je vois que tu es dans un fiel amer, et dans les liens de l’iniquité. Simon répondit : Priez le Seigneur pour moi, afin qu’il ne m’arrive rien de ce que vous m’avez dit. »
Saint Luc (Actes 8.9-11) ajoute que Simon avait exercé la magie avant que saint Philippe fût venu à Samarie, et que, par ses prestiges et ses enchantements, il avait séduit le peuple de cette ville, se disant être quelque chose de grand ; de sorte qu’ils le suivaient tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, et disaient : Celui-ci est la grande vertu de Dieu. Mais depuis que saint Pierre l’eut repris, et eut rejeté avec horreur la proposition qu’il lui faisait de lui vendre le pouvoir de donner le Saint-Esprit, il tomba dans des erreurs et des abominations beaucoup plus grandes ; il s’appliqua plus que jamais à la magie, fit gloire de résister aux apôtres ; et infecta de ses erreurs une infinité de personnes. Il quitta pour cela la Samarie et parcourut diverses provinces, cherchant les lieux où Jésus-Christ n’avait pas encore été prêché, pour y prévenir les esprits.
Étant à Tyr, en Phénicie, il y acheta une femme publique nommée Sélène ou Hélène, et la menait partout, commettant avec elle en secret toutes sortes de crimes. Il prétendait que c’était cette Hélène qui avait été l’occasion de la guerre de Troie. Après avoir couru diverses provinces, et s’être fait admirer par une infinité de personnes par ses faux miracles, et par ses prestiges, il quitta l’Orient, et vint à Rome, du temps de l’empereur Claude, et environ l’an 41 de Jésus-Christ. On dit qu’il y fut honoré comme une divinité par les Romains et par le sénat même., qui lui fit ériger, dans l’île du Tibre, une statue avec cette inscription :
Simon le saint et le dieu ; ou : À Simon le dieu saint. Ce fait est contesté par plusieurs habiles critiques, qui croient que saint Justin a pris une statue consacrée à Semo Sancus, divinité païenne, comme si elle eût été érigée à Simon le Magicien ; et en effet on a trouvé, depuis environ cent vingt-cinq ans, une statue dans du Tibre, avec cette inscription, assez approchante de celle que rapporte saint Justin.
Saint Pierre étant venu à Home quelque temps après que Simon y fut arrivé, ruina en peu de temps ce que cet imposteur y avait fait. Simon n’abandonna pas toutefois cette grande ville, où il était si aisé de répandre l’erreur ; et sous le règne de Néron, il y acquit de nouveau une grande autorité par ses enchantements. Il prétendit montrer qu’il était le Christ, et que, comme Fils de Dieu, il pouvait monter au ciel ; et en effet il se fit élever dans l’air par deux démons, dans un chariot de feu, se servant pour cela de la puissance de sa magie. Mais saint Pierre et saint Paul s’étant mis en prières, cet imposteur fut abandonné de ses démons, tomba par terre et se cassa les jambes ; et ayant été porté à Brunde, il se précipita, de douleur et de honte., du haut du logis où on l’avait mis. On dit qu’il tomba en présence de Néron, et on rapporte à cela ce que dit Dion Chrysostome, que Néron nourrit longtemps dans sa cour un homme qui avait promis de voler en l’air, et ce que raconte Suétone, que dans des jeux un homme ayant entrepris de voler en l’air en présence de Néron, dès le premier essor, il tomba par terre, et que son sang rejaillit jusque sur la loge où était l’empereur. Il mourut apparemment l’an 65 de l’ère commune.
Quant aux erreurs de Simon, outre celles qui lui sont reprochées dans les Actes, qu’il se disait la grande vertu de Dieu (Actes 13.10), et qu’il crut que le don de Dieu pouvait s’acheter avec de l’argent, les Pères l’accusent d’avoir enseigné qu’il était la grande vertu de Dieu, et qu’il était descendu comme Père à l’égard des Samaritains, comme Fils à l’égard des Juifs, et comme Saint-Esprit à l’égard de toutes les autres nations ; mais qu’il ne se souciait pas quel nom les hommes lui donnassent. Saint Jérôme cite ces blasphèmes d’un de ses livres : Je suis la parole de Dieu, je suis la beauté de Dieu, je suis le Paraclet, ie suis le Tout-Puissant, je suis tout ce qui est en Dieu. Il a été l’inventeur des Eons, qui étaient comme autant de personnes dont ils composaient leur divinité fantastique. Il appelait son Hélène la première intelligence, la mère de toutes choses ; il lui donnait quelquefois le nom de Saint-Esprit, ou de Prunique, ou de Minerve : il disait que par cette première intelligence il avait eu dessein d’abord de créer les anges ; mais qu’elle, connaissant cette volonté de son Père, était descendue plus bas, et avait produit les anges et les autres puissances spirituelles, auxquelles elle n’avait donné aucune connaissance de son Père ; que ces anges et ces puissances avaient ensuite fait les anges et les hommes ; qu’Hélène était passée successivement dans des corps de femmes, et entre autres, en celui d’Hélène, femme de Ménélaüs, qui fut cause de la guerre de Troie ; et qu’elle était enfin descendue dans cette Hélène de Tyr, qu’il menait avec lui.
Il ne reconnaissait point Jésus-Christ comme Fils de Dieu ; mais il se considérait comme son rival, et prétendait lui-même être le Christ. Il ne croyait ni salut, ni résurrection de la chair, mais une simple résurrection de l’âme. Il enseignait qu’on no devait point se mettre en peine des bonnes œuvres ; que toutes les actions étaient indifférentes par elles-mêmes, et que la distinction des bonnes et des mauvaises n’avait été introduite que par les anges pour s’assujettir les hommes. Il rejetait la loi donnée à Moïse, et disait qu’il était venu l’abolir. Il attribuait tout l’Ancien Testament aux anges ; et quoiqu’il se déclarât partout ennemi des anges, il leur rendait un culte idolâtre, prétendant qu’on ne pouvait être sauvé, sans offrir au souverain Père des sacrifices abominables par le moyen des principautés qu’il plaçait dans chaque ciel ; et il leur offrait ses sacrifices, non pour obtenir d’eux quelque assistance, mais pour empêcher qu’ils ne s’opposassent aux hommes. Simon forma une secte d’hérétiques qu’on nomma sinioniens, et dont nous parlerons ci-après. On peut voir sur son sujet les auteurs qui ont écrit sur les hérésies, et en particulier, M. de Tillemont, Histoire Eccl art. 5, pages 37 et suivantes.
Esclave du grand Hérode, osa prendre le diadème après la mort de ce prince, n’ayant pour tout mérite que de la bonne mine et une taille avantageuse. Il brûla le palais de Jéricho et quelques autres édifices, dont il abandonna le pillage à ceux qui le suivaient : mais Gratus, gouverneur de la province, l’attaqua, le vainquit, et l’ayant atteint comme il fuyait par des défilés, le tua, trois ans avant l’ère vulgaire.
Fils de Gioras, s’étant mis à la tête d’une troupe de séditieux, commença à piller et à commettre même des meurtres dans cette partie de l’Idumée qu’on appelait Acrahalène. Ananus envoya des troupes contre lui ; ce qui l’obligea à se retirer dans le château de Masade ; d’où il faisait des courses dans l’Idumée. De là il vint jusqu’à Jérusalem, qu’il effraya par les cruautés qu’il exerça contre ceux qui osèrent lui résister. Les zélateurs craignant le progrès de ses armes, le combattirent, mais ne le purent vaincre ; et quelque temps après le peuple de Jérusalem, poussé à bout par les zélateurs et cherchant à se mettre à couvert de leur violence, fit venir Simon, fils de Gioras, à son secours. Simon fut reçu dans la ville aux acclamations du peuple, et il commença par attaquer Jean de Giscala et les zélateurs dans le temple : mais ils lui firent plus de mal qu’il ne leur en fit. Il traita les habitants de Jérusalem, qui l’avaient appelé à leur secours, en tyran, et exerça contre eux toutes sortes de cruautés. Il fit tuer le grand prêtre Matthias, qui avait le plus insisté à ce qu’on le fit venir à Jérusalem.
Je n’entre pas dans le détail de tout ce que fit ce scélérat pendant tout le temps qu’il fut à Jérusalem, jusqu’à la prise de la ville par les Romains. Comme son nom ne se trouve pas dans les livres saints, je ne me crois pas obligé d’en parler aussi exactement que de ceux dont parle l’Écriture. Lors donc que les Romains eurent pris la ville et le temple, Simon se retira dans des égouts, avec des vivres. Il y demeura caché pendant quelques mois : mais enfin manquant de vivres, il sortit de dessous terre et parut au lieu où avait été le temple, revêtu d’un habit blanc, avec un manteau de pourpre, croyant apparemment étonner par là les Romains et les tromper. Ils furent en effet surpris lorsqu’ils le virent, et lui demandèrent qui il était. Il ne voulut point se nommer, et dit seulement qu’on fît venir le commandant. C’était Térentius Rufus ; car Tite n’était plus alors à Jérusalem. Il vint ; et ayant su qui il était, il le fit enchaîner, manda sa prise à Tite, et le lui envoya à Césarée. Tite le mena à Rome, où après qu’il eut servi d’ornement à son triomphe. Il fut exécuté publiquement.
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