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sors, en hébreu goral, en grec kléros, en persan pur ; d’où vient la fête Purim, ou la fête des Sorts. On voit l’usage du sort en une infinité d’endroits dans l’Écriture. Dieu ordonne par exemple (Lévitique 16.8-9, 10) que l’on jette le sort sur les deux boucs que l’on offre pour les péchés de la multitude, le jour de l’expiation solennelle, pour savoir lequel des deux sera immolé, et lequel sera mis en liberté. Il veut aussi que l’on partage au sort la terre promise (Nombres 26.53-56 ; 33.54 ; 34.13), lorsqu’on en aura fait la conquête ; et c’est ce que Josué exécuta en effet (Josué 14 Josué 15 Josué 16). On donna de même aux prêtres et aux lévites les villes qui leur échurent par le sort (1 Chroniques 6.54-61). Enfin du temps de David on distribua par le sort les vingt-quatre classes des prêtres et des lévites, pour savoir en quel rang elles serviraient dans le temple (1 Chroniques 24 1 Chroniques 25). Dans le partage du butin après la victoire, on jetait aussi le sort, pour distribuer à chacun sa portion (Abdias 1.11 Nahum 3.10). Dans le Nouveau Testament, les soldats tirèrent au sort les habits de Jésus-Christ (Jean 19.24-25), ainsi qu’il avait été prédit par le prophète (Psaumes 21.19) ; enfin après la mort de Judas le traître, on jeta le sort sur les deux sujets qu’on avait choisis, pour connaître lequel des deux serait mis en la place de Judas (Actes 1.26).
Quant à la manière de jeter le sort, nous ne la voyons pas distinctement marquée dans l’Écriture, et les interprètes ne sont pas d’accord sur cela ; car il y a plusieurs manières de tirer au sort. Salomon dans les Proverbes (Proverbes 16.33), en marque une sorte : Les sorts sont jetés dans le sein ; mais c’est le Seigneur qui les conduit. On jetait donc les sorts ou dans le sein, ou dans un habit, ou dans un casque, ou dans un vase de terre, ou d’autre matière ; on les y mêlait, et ensuite on les jetait, ou on les tirait : mais il y a toute apparence que tout cela dépendait du goût et de la volonté de ceux qui en usaient.
L’usage du sort en lui-même n’était pas défendu par la loi, puisque Dieu même l’ordonnait en quelques rencontres, et que les plus saints personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament l’ont pratiqué en certains cas. Le Sage même en reconnaît l’utilité, lorsqu’il dit (Proverbes 17.18) : Le sort apaise les disputes, et décide les difficultés même entre les puissants. Mais on ne peut nier que le sort ne soit quelquefois défendu ; lors, par exemple, qu’on l’emploie sans nécessité, ou par un esprit de superstition, ou pour tenter Dieu, et dans des choses où l’on a d’autres moyens naturels pour découvrir la vérité, enfin lorsque la raison et la religion nous fournissent d’autres voies pour nous déterminer. Aman (Esther 3.7), par exemple, usa du sort non-seulement dans un esprit de superstition, mais aussi dans une matière injuste et criminelle, lorsqu’il entreprit de détruire les Juifs du royaume de Perse. Nabuchodonosor en usa de même d’une manière superstitieuse, lorsqu’étant sur le chemin de Jérusalem et de Rabbat-Ammon, il tira au sort à laquelle des deux villes il irait (Ézéchiel 21.18-19). Les nautonniers qui avaient Jonas dans leur vaisseau (Jonas 1.7) tentèrent Dieu en tirant au sort pour savoir d’où venait la tempête dont ils étaient accueillis. Cet orage pouvait être naturel, et il était très-possible qu’ils fussent tous coupables. Enfin Dieu n’était pas obligé de leur découvrir par le sort qui était le coupable. Voyez notre Dissertation sur les élections par le sort, à la tête des Actes des apôtres.
Sort se met aussi pour le partage. Par exemple (Juges 1.3) : Venez avec moi dans mon sort, dans mon partage (Psaumes 15.5) : Seigneur, c’est vous qui soutenez mon sort, qui défendez mon lot (Psaumes 124.3) : Vous ne permettrez point que le sceptre des méchants s’étende sur le sort des justes, sur le partage de vos serviteurs.
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