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Tout le monde sait que les anciens se servaient souvent de stylets pour écrire sur des tablettes enduites de cire. Ces stylets étaient de fer, de cuivre ou d’os ; pointus d’un côté et aplatis de l’autre, ou même pointus d’un côté, et formés en manière d’une petite cuillère ronde de l’autre bout. La partie aiguë servait à écrire et à former des lettres ; l’autre côté servait à effacer. La commodité était grande pour celui qui écrivait ; il effaçait tant qu’il voulait sans que la rature parût. Le plat du stylet ne laissait aucune trace de ce qui avait été écrit. On écrivait de nouveau sur le même endroit tout ce qu’on jugeait à propos, sauf à effacer une seconde, une troisième, une quatrième fois, cl tant qu’on voulait, sans qu’il y parût. De là ce conseil d’Horace : Tournez souvent le style, effacez souvent, si vous voulez écrire des choses qui méritent d’être lues :
Saepe stilum vertas scripturus quae digna legi sint.
L’Écriture marque le même usage par ces paroles (2 Rois 21.13) : J’effacerai Jérusalem comme on efface l’écriture tracée sur des tablettes ; je tournerai et je ramènerai souvent le style sur la cire, jusqu’à ce qu’il ne paraisse plus rien ; je ne laisserai pas la moindre trace de cette ville criminelle.
Isaïe (Isaïe 8.1) reçoit ordre du Seigneur d’écrire dans un grand rouleau de parchemin, avec un style d’homme, stilo hominis, ce qu’il lui dira. On demande ce que c’est que ce style d’homme. Il est certain que ce n’est pas de ces stylets de métal dont nous venons de parler. On ne les employait pas à écrire sur le vélin, mais sur le bois, sur l’ivoire, ou sur la cire. Il y a donc apparence que le style d’homme en cet endroit signifie une manière d’écrire intelligible, simple, naturelle, sans énigme, sans figure. D’ordinaire les prophètes s’exprimaient en style parabolique, énigmatique et obscur. Ici Dieu veut qu’lsaïe parle et écrive non comme les prophètes, mais comme le commun des hommes.
Job (Job 19.23-24) souhaite que ses discours soient écrits ou gravés dans un livre avec un stylet de fer, ou sur une lame de plomb, ou sur la pierre, avec le ciseau ou le burin. Les anciens manuscrits latins varient sur le mot celte. Les plus anciens et les meilleurs, pour l’ordinaire, lisent certe ; les autres, celte. Or celte signifie un burin. Le texte hébreu ne parle point de burin. Le voici à la lettre : Que mes paroles soient écrites dans un livre avec un stylet de fer et sur le plomb pour toujours, et qu’ils le gravent sur le rocher. Le stylet de fer servait à écrire sur le plomb, comme sur la cire et sur l’ivoire.
Jérémie,(Jérémie 8.8) dit que le stylet des docteurs de la loi est vraiment un style d’erreur, et qui n’a écrit que le mensonge : l’Hébreu à la lettre : Certes, voilà que le style des scribes a travaillé dans le mensonge. Ils vous ont promis la paix, et voilà la guerre. Ailleurs il dit (Jérémie 17.1) que le crime de Juda est écrit avec un stylet de fer et une pointe de diamant ; qu’il est gravé sur la table de leur cœur, ou qu’il est gravé sur leur cœur comme sur les tablettes. L’Hébreu, au lieu d’une pointe de diamant, porte un burin de samir. Or le samir, est une pierre nommée smyris, dont on se servait pour polir les pierres précieuses et pour couper le verre. Voyez l’article Samir. Tous ces passages marquent clairement l’usage des tablettes et des stylets.
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