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Ce mot vient du latin sudarium (qui signifie, selon plusieurs bons interprètes, une bande de toile dont on s’enveloppait la tête. Le nom sudarium vient de sudor, parce que ce linge servait principalement à recevoir et à essuyer la sueur. Nous traduisons ordinairement sudarium par mouchoir ; mais il est certain que sa propre signification et son propre usage était d’essuyer la sueur de la tête et du visage ; d’où vient que l’on a donné le nom de suaire au linge dont on enveloppait la tête des morts dans le tombeau.
Le mauvais serviteur de l’Évangile (Luc 19.20) rapporte à son maître son argent qu’il avait mis dans un linge : Quam habui repositam in sudario, au lieu de le faire profiter ; et dans les Actes des apôtres (Actes 19.12) on lit qu’on apportait sudaria, des linges dont saint Paul se servait pour s’essuyer, et qui, étant appliqués aux malades, leur rendaient la santé.
Le nom de suaire est principalement affecté dans le langage ecclésiastique, à signifier les draps mortuaires dans lesquels on mit le corps de notre Sauveur dans le sépulcre. On montre à Besançon, à Turin, à Toulouse, à Sarlat et à Compiègne le saint suaire, où est imprimée l’image de Jésus-Christ ; celui qui est à Toulouse fut conservé pendant près de trois siècles dans l’abbaye de Cadoin, et fut transporté à Toulouse pendant les guerres des Anglais. On raconte qu’il avait été retiré des mains d’un juif d’Antioche,1098.
Mais ces suaires sont plutôt des draps mortuaires que des suaires proprement dits ; car dans l’Évangile de saint Jean, on nous parle expressément et distinctement du suaire qui était sur la tête de Lazare, frère de Marie et de Marthe (Jean 11.7), et sur celle de Jésus-Christ (Jean 20.7) dans leur tombeau. Et outre cela, des bandelettes dont ils étaient enveloppés, à la manière de ce pays-là, où l’on enveloppait ainsi les corps de ceux qui avaient été embaumés. Je ne prétends pas pour cela nier qu’outre ces bandelettes et ce suaire il n’y ait eu encore quelques draps pour envelopper le corps. Je n’en vois rien dans le texte original de l’Évangile de saint Jean. Mais saint Luc et saint Marc le marquent assez clairement sous le nom de Sindon (Luc 23.53, Marc 15.46).
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