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On remarque plusieurs sortes de supplices usités parmi les Hébreux et marqués dans l’Écriture. On peut les réduire à ceux-ci :
Il y en a encore un bon nombre d’autres marqués dans le livre des Machabées ou dans Le livre de l’Empire de la raison, comme celui d’une poêle ardente, d’arracher la peau avec les cheveux de la tête ; brûler les côtés et les entrailles avec des torches ardentes ; les déchirer avec des peignes de fer ; étendre sur la roue ; couper les extrémités des pieds et des mains.
Nous avons déjà parlé de la plupart de ces supplices dans leurs.articles particuliers ; par exemple, la croix, la lapidation, le
Tympanum, la scie, le Fouet, la précipitation dans une tour remplie de cendres. Nous parlerons ici succinctement de ceux dont nous n’avons rien dit en particulier.
Les rabbins racontent plusieurs formalités qui accompagnaient et qui suivaient la décision des juges en matière criminelle. Quand il était question de décider de la vie ou de la mort d’un homme, on y procédait avec beaucoup de maturité. Lorsque les témoins avaient été ouïs, on renvoyait l’affaire au lendemain ; les juges se retiraient chez eux, mangeaient peu et ne buvaient point de vin ; le lendemain ils se rassemblaient deux à deux pour examiner de nouveau, plus à loisir, les circonstances du procès. Après cet examen on pouvait encore réformer le jugement, de manière que celui qui avait été pour la condamnation pouvait changer de sentiment et absoudre, au lieu que celui qui avait absous, ne pouvait varier ni condamner.
La sentence étant confirmée et prononcée, on conduisait le criminel au supplice. Un homme placé à la porte de la cour, tenait un mouchoir à sa main ; un peu plus loin, était posté un cavalier ou un héraut à cheval. S’il se présentait quelqu’un pour parler en faveur du condamné, la première sentinelle faisait signe avec son mouchoir, et le cavalier courait, et faisait ramener le coupable. Deux juges marchaient à ses côtés pour entendre s’il avait lui-même quelque chose à dire pour sa justification. On pouvait ramener le criminel jusqu’à cinq fois, pour entendre ceux qui voulaient produire quelque chose pour sa justification. S’il n’y avait rien qui arrête l’exécution, on publiait à haute voix : Un tel est abandonné pour un tel crime. Tels et tels ont déposé contre lui. Si quelqu’un a des preuves de son innocence qu’il les produise.
Les Juifs croient que la mort des suppliciés peut leur être d’un grand mérite pour le salut, s’ils la souffrent pour satisfaire la justice de Dieu et pour l’expiation de leurs péchés. On leur conseille de confesser leur faute et de dire : Que ma mort serve à l’expiation de tous mes péchés. Ils ont pour maxime, Que celui qui confesse sa faute a part au siècle futur.
On donnait aux suppliciés à boire du vin mêlé d’encens, de myrrhe, ou d’autres drogues fortes et capables d’engourdir les sens et de leur faire perdre le sentiment de la douleur. Salomon conseille de donner du vin à ceux qui sont accablés de douleur (Proverbes 31.6) ; et nous voyons la pratique de cette œuvre d’humanité envers Jésus-Christ dans sa passion. On lui offrit du vin de myrrhe avant qu’il fût crucifié, et du vinaigre lorsqu’il était à la croix (Matthieu 27.34-48). Ces remarques sont générales et regardent tous les suppliciés.
La suspension ou le supplice de la corde. Je ne vois aucun crime dans la loi, dont le coupable soit condamné à être pendu. On pendait souvent les hommes après leur mort, mais je ne sais si on les pendait vivants. Les Juifs soutiennent qu’il n’y avait que les idolâtres et les blasphémateurs qui fussent soumis à ce supplice. Achitophel se pendit lui-même (2 Rois 17.23), et Judas aussi (Matthieu 27.5 Actes 1.18). Moïse dit que celui qui est pendu au bois est maudit (Deutéronome 21.13) ; il veut qu’on l’en détache avant le coucher du soleil. Aman et tous ses enfants furent pendus à une haute potence (Esther 16.18). Le panetier de Pharaon fut décapité et ensuite pendu à une potence (Genèse 41.13). Moïse fit pendre à des poteaux les princes d’Israël qui avaient eu part au crime de ceux qui avaient adoré Belphégor (Nombres 25.4). Josué fit pendre le roi de Haï (Josué 8.29) ; et il demeura attaché au poteau jusqu’au soir. Une autre fois il fit encore pendre cinq rois chananéens (Josué 10.26). Les Philistins suspendirent les corps de Saül et de Jonathas aux murs de Bethsan (2 Samuel 21.12). Jérémie dit que les princes d’Israël avaient été pendus par la main (Jérémie 5.12), après leur mort, par les Chaldéens. Les gens d’Antiochus Épiphane pendaient les enfants morts au cou de leurs mères qui les avaient circoncis.
De tous ces exemples on peut inférer que l’on pendait quelquefois les hommes vivants, et que souvent on pendait leurs cadavres après leur mort.
Le Supplice du feu était assez commun parmi les Hébreux. Juda ayant appris que Thamar, sa belle-fille, était enceinte, voulut la faire brûler comme adultère (Genèse 38.24). La loi de Moïse (Lévitique 21.9) impose la peine du feu aux filles des prêtres qui tombent dans l’impureté. Les peuples de delà l’Euphrate punissaient du même supplice ceux qui tombaient dans des crimes contraires au respect qu’on devait aux dieux, selon leurs faux préjugés. Abraham (Genèse 11.31) fut jeté dans le feu pour n’avoir pas voulu adorer les dieux des Chaldéens
Nabuchodonosor fit jeter dans une fournaise ardente Daniel et ses compagnons pour un pareil sujet (Daniel 3.6). Moïse veut qu’on brûle vif celui qui aura épousé la mère et la fille (Lévitique 20.4).
Jérémie (Jérémie 29.22) nous apprend que Nabuchodonosor fit brûler dans une poêle Sédécias et Achab, qui avaient fait l’iniquité dans Israël, et qui abusaient des femmes de leur prochain. Antiochus Épiphane employa le même supplice contre les frères Machabées ; il en fit mourir quelques-uns dans des chaudières et des poêles brûlantes ; d’autres furent brûlés par des broches ardentes qu’on leur appliqua sur le dos et qu’on leur enfonça dans les entrailles (2 Machabées 7.3-5). L’auteur de l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 7.22) dit que la chair de
L’impie sera punie par les vers et par le feu ; apparemment parce qu’on le jetait à la voirie et qu’on le brûlait dans la vallée d’Hinnon. On assure qu’on y brûlait les cadavres des hommes et des animaux, pour empêcher que leur puanteur n’infectât la ville, et que c’est à quoi Jésus-Christ fait allusion, en disant (Marc 9.43-45,47) que le ver des damnés ne meurt point, et que leur feu ne s’éteint point.
Les auteurs juifs prétendent qu’on ne brûlait point dans des flammes celui qui était condamné au feu. On l’enterrait jusqu’aux genoux dans du fumier, on lui enveloppait la gorge d’un grand linge, qui était tiré à deux, tant que le patient était obligé d’ouvrir la bouche ; s’il ne voulait pas l’ouvrir, on la lui tenait ouverte de force par deux tenailles ; puis on lui faisait couler du plomb, qui consumait ses entrailles. Ils fondent ce genre de supplice sur ce qui est dit (Lévitique 20.1-3) que le feu ne consuma point les corps des enfants d’Aaron ; ainsi ils ne croient pas devoir consumer les corps de leurs frères. D’ailleurs ils croient ce genre de mort des plus doux. Le rabbin Eléazar n’approuvant pas cette décision et disant qu’il avait vu brûler la fille d’un prêtre qui était tombée en faute, on lui répondit qu’alors le sanhédrin était composé d’ignorants, ou de Chutéens et de profanes qui ne savaient pas la loi.
La prison pour l’ordinaire n’est pas réputée un supplice ; elle sert à garder et à s’assurer d’une personne accusée ou soupçonnée. Joseph retint Siméon son frère en prison, pour s’assurer de la vérité de ce que ses frères lui avaient dit de son père Jacob et de son frère Benjamin (Genèse 43.19). Le blasphémateur qu’on amena à Moïse (Lévitique 24.12) et l’homme qu’on surprit amassant du bois le jour du sabbat (Nombres 15.34) furent mis en prison en attendant que le Seigneur eût déclaré sa volonté sur le genre de leur supplice. Jérémie (Jérémie 32.2-8) et saint Jean-Baptiste (Matthieu 14.3) furent enfermés en prison, pour les empêcher de parler trop librement au peuple.
Mais souvent aussi la prison était un supplice accompagné de honte et de rigueurs. Joseph, injustement accusé par la femme de Putiphar, est mis en prison et chargé de chaînes (Genèse 39.20).Samson, ayant été pris par les Philistins, fut jeté dans un cachot, aveuglé, et obligé à tourner la meule (Juges 16.21). Osée, roi d’Israël, Joachaz et Manassé, rois de Juda, furent enfermés en prison par les rois d’Assyrie et de Chaldée, leurs vainqueurs. Sédécias souffrit le même traitement, et on y ajouta le supplice de lui crever les yeux. Achab, roi d’Israël, ordonne qu’on mit le prophète Michée en prison, qu’on le nourrît de pain de tribulation, et qu’on lui donnât de l’eau d’angoisse jusqu’à son retour de l’expédition contre Ramoth de Galaad.
Les liens, les menottes, les entraves, les chaînes qui accompagnaient pour l’ordinaire l’emprisonnement, doivent être regardés comme un supplice qui aggravait beaucoup celui de la prison. Les liens, les cordes, les menottes sont connues et usitées encore aujourd’hui. Mais les anciens Hébreux avaient une espèce de joug, composé de deux pièces de bois longues et larges, dans lesquelles on faisait une entaille pour passer le cou du criminel. Jérémie (Jérémie 27.2) reçut ordre du Seigneur de se faire des liens et des jougs, de se les mettre sur le cou, et d’en envoyer aux rois d’Édom, de Moab, d’Ammon et de Tyr, pour leur annoncer leur future captivité entre les mains du roi de Chaldée. Ils se servaient aussi de ceps ou d’entraves, qui étaient des bois ouverts de distance en distance, dans lesquelles on faisait passer les jambes des prisonniers à une plus grande ou à une moindre distance, selon qu’on voulait les tourmenter plus ou moins. Voyez (Job 13.27 ; 33.11 ; Proverbes 22). Prudence a exprimé ce supplice par ces deux petits vers : Lignoque plantas inserit Divaricatis cruribus.
Précipiter à bas d’un rocher, et jeter dans La mer avec une Pierre au cou, n’étaient pas des peines ordinaires. Si quelquefois on les a employées parmi les Hébreux, ç’a été dans des cas singuliers. Amasias, roi de Juda (2 Chroniques 25.12), fit sauter à bas d’un rocher dix mille Iduméens qu’il avait pris à la guerre. Il y en a qui croient que l’on précipita de même du rocher Oreh, le roi de même nom qui fut pris dans la défaite des Madianites par Gédéon. Les Juifs de Nazareth voulurent précipiter Jésus-Christ du haut de leur montagne (Luc 4.29). Saint Jacques le Juste fut jeté à bas de l’endroit le plus élevé du temple dans la vallée qui était au pied. Zacharie, fils de Baruch, fut mis à mort au milieu du temple, et son corps jeté dans la profondeur qui était au-dessous des murailles de ce saint lieu. Jésus-Christ parle du supplice de précipiter un homme avec une pierre au cou dans le fond de la mer (Matthieu 18.6). C’était, dit-on, un supplice usité chez les Syriens.
Le Supplice de l’Épée. On a plusieurs exemples dans l’Écriture de personnes décapitées. Le panetier de Pharaon eut la tête tranchée, et après cela son cadavre fut pendu à un poteau (Genèse 40.19). Abimélech, fils de Gédéon, fit décapiter soixante et dix fils de Gédéon ses frères sur une seule pierre (Judic 9.11) ; ceux de Samarie firent couper les têtes aux soixante et dix fils d’Achab, et les envoyèrent dans des paniers au roi Jéhu (2 Rois 10.7). Saint Jean-Baptiste fut décapité dans sa prison par les ordres d’Hérode (Matthieu 14.8-11). Il est inutile de s’étendre davantage sur cette matière, elle ne fournit aucune remarque particulière, ni sur la matière, ni sur l’instrument du supplice.
Écraser sous des épines, sous des traineaux, sous les pieds des éléphants, Sont des choses qui furent inusitées dans les mœurs des peuples d’Occident ; mais on en trouve quelques exemples dans l’Écriture. Gédéon, étant de retour de la poursuite des Madianites, écrasa sous les épines et les ronces du désert les principaux de la ville de Socoth, qui lui avaient insulté (Juges 8.16). On croit que David en usa à-peu-près de même envers les Moabites. Il les fit coucher par terre (2 Samuel 8.2), et les partagea en trois lots ; l’un fut conservé, et les deux autres furent mis à mort.
Ce qui est dit dans le texte qu’il les fit coucher par terre favorise cette explication.
Il fit souffrir un supplice encore plus cruel aux Ammonites : Il les coupa avec des scies, il fit passer sur eux des chariots armés de fer, les fit couper en pièces avec des couteaux, et les fit jeter dans des fourneaux où l’on cuit les briques. On a parlé ci-devant du supplice de la scie. Voyez scie. Les chariots, dont il est parlé ici sont des machines propres à briser les pailles, et en faire sortir le grain ; il y en avait de plusieurs sortes ; mais tous étaient armés de fer ou de pierre pour briser la paille. Voyez ci-après trainoirs. Enfin il les fit passer par les couteaux de fer, et par un lieu où l’on fait la brique : soit qu’on entende ces derniers termes d’un four à brique, ou du lieu où l’on broie la terre des tuiliers, dans lequel on écrasa ces malheureux. Ces supplices font horreur ; mais ils étaient tolérés parmi ces peuples, qui se permettaient de mettre à mort tout ce qui était pris en guerre.
Ptolémée Philopator, roi d’Égypte, ayant voulu entrer par force dans le sanctuaire du temple de Jérusalem, et en ayant été empêché par les prêtres, résolut d’exterminer tous les Juifs de ses États qui ne voudraient pas embrasser la religion païenne. Il en fit faire le dénombrement, et ordonna à celui qui avait soin de ses éléphants, de donner à ces animaux quantité de vin pur mêlé avec de l’encens pour les mettre en fureur par cette boisson enivrante, et ensuite d’exposer les Juifs pour être écrasés sous leurs pieds. Mais Dieu ne permit pas que ce barbare dessein fût exécuté. Les éléphants se tournèrent contre les soldats qui les suivaient, les foulèrent aux pieds, et les écrasèrent. Le prophète Michée fait allusion à ce genre de supplice, lorsqu’il dit (Michée 4.13) : Le Seigneur a ramassé les nations comme les gerbes dans l’aire. Levez-vous, fille de Sion, battez le grain, parce que j’ai rendu l’ongle de vos pieds aussi dur que le fer, et votre corne aussi forte que l’airain. Vous foulerez aux pieds, et vous écraserez plusieurs peuples. Amilcar, général des Carthaginois fit fouler aux pieds des éléphants quelques Carthaginois et quelques étrangers, qui avaient trahi les intérêts de la république, en abandonnant son parti.
Couper les cheveux des coupables paraît être un supplice plus ignominieux que douloureux ; cependant on croit que l’on joignait la douleur à la honte, et qu’on ne se contentait pas de raser ou de couper les cheveux, on les arrachait avec violence, et comme on plume un oiseau vivant. C’est la propre signification de l’hébreu et du grec qui se lit dans Néhémie (Néhémie 13.25 : Je trouvai des Juifs qui avaient épousé des femmes étrangères : je les en repris fortement, je leur donnai ma malédiction ; j’en battis quelques-uns, je leur coupai ou arrachai leurs cheveux. Quelquefois on jetait de la cendre chaude sur la peau dont on avait arraché le poil, pour rendre la douleur plus aiguë et plus vive. C’est ainsi qu’on en usait à Athènes envers les adultères, comme le remarque le Scholiaste d’Aristophane.
Ce supplice était commun en Perse. Le roi Artaxerxès y apporta quelques changements ; il ordonna qu’au lieu d’arracher les cheveux à ceux de ses généraux qui avaient commis quelque faute, on les obligerait à quitter la tiare. L’empereur Domitien fit raser les cheveux et la barbe au philosophe à pollonius. En France on coupe les cheveux aux sorciers. On a souvent fait souffrir cette peine aux martyrs de la religion chrétienne. Les Juifs, dans le livre impie qu’ils ont composé de la vie de Jésus-Christ sous le nom de Toledos Jesu, disent que leurs ancêtres lui firent couper les cheveux, et lui firent après cela frotter la tête d’une liqueur qui empêcha les cheveux de croître, et qui le rendit chauve pour toute sa vie. Il est parlé dans le livre intitulé de l’Empire de la raison, et que l’on cite sous le nom de quatrième des Machabées, qu’Antiochus Épiphane fit arracher la peau de la tête avec les cheveux à quelques-uns des sept frères Machabées.
Arracher les yeux et faire perdre la vue sont des supplices peu communs, et encore que Moïse ait ordonné que l’on donne œil pour œil (Exode 21.24 Deutéronome 19.18-20 Lévitique 24.20), dent pour dent, toutefois les commentateurs croient qu’il était très-rare qu’on en vînt à l’exécution littérale, et qu’on se contentait de condamner les coupables à une amende pécuniaire au profit de celui qui avait été blessé. Les Philistins ayant pris Samson, et voulant le mettre hors d’état de leur nuire dans la suite, le jetèrent dans une prison et lui crevèrent les yeux ; ils les lui arrachèrent. Nahas, roi des Ammonites, faisant la guerre à la ville de Jabès de Galaad, leur fit dire qu’il ne les voulait recevoir à composition qu’à condition de leur crever à tous l’œil droit. Nabuchodonosor prit le roi Sédécias, fit mourir ses enfants en sa présence (2 Rois 25.7), et lui arracha les yeux à lui-même, puis le fît conduire chargé de chaînes à Jèrusalem.
Couper les extrémités des pieds et des mains est une cruauté exercée autrefois par Adonibézec (Juges 1.6-7), roi de Beseth, sur soixante et dix rois qu’il avait vaincus, et qui mangeaient sous sa table les restes de ce qu’on lui servait. Dieu permit qu’il fût traité avec la même rigueur qu’il avait traité les autres. Les Israélites le vainquirent, le prirent et lui coupèrent les extrémités des pieds et des mains. David fit le même traitement aux meurtriers d’Isboseth (2 Samuel 4.12a) et fit pendre leurs corps sur la piscine d’Hébron. Antiochus Épiphane (1 Machabées 4, 2 Machabées 7.4) fit aussi couper l’extrémité des pieds et des mains à un des sept frères Machabées. Alexandre le Grand étant arrivé près de Persépolis, une troupe de huit cents Grecs vint se présenter à lui, en lui demandant sa protection et la liberté. C’étaient des captifs qui avaient été pris par les rois de Perse, et à qui l’on avait coupé, aux uns les pieds ou les mains, et à d’autres le nez, ou les oreilles ; et auxquels on avait imprimé des marques de servitude, en gravant sur leurs peaux des caractères barbares, qui ne pouvaient s’effacer.
Le Supplice de la roue n’est pas connu dans les livres canoniques de l’Ancien ni du Nouveau Testament. Mais on le voit dans le quatrième des Machabées, autrement le livre de l’Empire de la raison, qu’on attribue ordinairement à l’historien Josèphe. Il dit que le cinquième et sixième des sept frères Machabées furent mis sur la roue. Le premier fut d’abord traîné sur une machine que l’auteur appelle catapulte, sur laquelle ils lui lièrent les genoux par de fortes chaînes, et lui courbèrent violemment les reins sur une roue de manière qu’il était tout brisé comme un scorpion autour de la roue. Le second fut aussi conduit et attaché avec violence sur la roue en sorte que les os en furent tous disloqués. Alors on lui brûla les côtes et les entrailles avec des broches que les soldats faisaient chauffer dans le feu.
Je ne doute pas que ce qu’on appelle ici roue ne soit à-peu-près la même chose que le chevalet, sur lequel on a tant écrit. On n’a qu’à comparer ce qui est dit du supplice de la roue avec ce qui est dit du chevalet, on trouvera que presque tous les caractères de l’un se remarquent dans l’autre. On étendait violemment les coupables sur le chevalet, en leur tirant les membres avec des cordes ou des poulies, on les y fouettait, on leur y disloquait les membres, on leur y brûlait les côtes, on leur y déchirait la peau avec des ongles de fer, on les y tenait tantôt couchés sur le dos, tantôt sur le ventre, tantôt élevés la tête en haut, tantôt recourbés, en rond, tantôt attachés la tête en bas. La forme de la roue donnait de la facilité à mettre les patients dans toutes ces pénibles postures. La roue à laquelle était attaché Ixion roulait toujours, selon la Fable. Suidas dit qu’on attachait les esclaves à la roue et qu’on les y fouettait. Les actes des martyrs disent souvent qu’on a étendu les corps de ces saints sur le chevalet, et qu’on les y a fait souffrir divers supplices.
Être exposé aux bêtes, et combattre contre les bêtes, est un supplice très-connu parmi les Romains. Il a quelque rapport à celui que nous avons touché d’être écrasé sous les pieds des éléphants. Saint Paul dit qu’il a combattu contre les bêtes étant à Éphèse (1 Corinthiens 15.32). On peut voir ce que nous avons dit sur saint Paul. Quelquefois on était exposé simplement pour être dévoré des bêtes, comme saint Ignace le Martyr le fut aux lions, ou pour leur servir de jouet, comme sainte Perpétue, qui fut exposée à une vache furieuse, étant enfermée dans des rêts, afin qu’elle ne pût fuir ; ou enfin pour combattre contre les bêtes comme saint Paul à Éphèse.
Quelquefois on détruisait la maison des coupables, et on la réduisait en lieu commun, destiné aux ordures et aux immondices ; ainsi fut traité le temple de Baal par le roi Jéhu (2 Rois 10.27). Nabuchodonosor menaçait les devins de Chaldée de leur faire souffrir la même peine, s’ils ne lui expliquaient son songe (Daniel 2.27). Il ordonna ensuite le même châtiment contre ceux qui n’adoreraient pas le Dieu de Sidrach, Misach et Abdenago (Daniel 3.26). Et le roi Darius fait la même menace contre ceux qui s’opposeront aux Juifs. Il y a toutefois de bons interprètes qui expliquent ces passages d’une simple confiscation au profit du roi.
Quelques-uns croient que la peine de l’empalement n’était pas inconnue aux Perses, et qu’il en est parlé dans Esdras. D’autres veulent qu’on ait pendu le coupable au bois qui était demeuré droit après la démolition de sa maison ; d’autres, qu’on les attachait à un bois tiré de leur maison, et qu’on leur y faisait souffrir la peine du fouet.
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