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Ou Tépilim, autrement Totaphot (Deutéronome 11.18 ; 6.8), frontaux ou philactères dont les Juifs se servent durant leur prière du matin, et que quelques dévots mettent aussi à la prière de l’après-midi : mais, excepté le chantre, il y en a peu qui le mettent à cette heure-là. Voyez la description qu’en donne Léon de Modène, et que nous avons rapportée sous l’article Phylactères.
Les Juifs qui prennent à la lettre le commandement que Dieu fait à son peuple de porter les paroles de sa loi comme un signe sur leur front, les devraient porter continuellement ; mais pour n’être pas exposés à la raillerie, et pour n’y pas exposer une chose qu’ils tiennent pour sacrée, pour laquelle ils ont une si grande circonspection, ils ne les portent que dans le temps de leur prière.
Les Juifs portaient autrefois des manteaux carrés, aux quatre coins desquels pendait une houppe qu’ils appellent Zizith. C’était pour les distinguer des autres peuples par cette espèce d’habit. Au lieu de cela ils portent aujourd’hui sous leurs habits un morceau d’étoffe carré avec quatre cordons et quatre petites houppes aux quatre coins. C’est ce qu’ils appellent Arbah cafoth. Lorsqu’ils sont à la synagogue pour faire leurs prières, ils prennent un voile carré, avec les quatre houppes aux quatre coins ; c’est ce voile qu’ils appellent Thaled. Les uns le tournent autour du col, et les autres s’en couvrent la tête.
Ils mettent ensuite les téphilim ou frontaux. Ils tiennent ces téphilim, ou frontaux, ou phylactères, si sacrés, que quelques-uns se persuadent que Dieu les porte à la tête et aux bras, aussi bien que les Juifs. Et ce n’est point là une de ces allégories sous lesquelles les docteurs enferment des sens figurés ; car ils soutiennent que Dieu, promettant à Moïse de se laisser voir par derrière, avait seulement dessein de lui montrer le nœud du cordon, qui attachait le téphilim de sa tête, et que la face qu’il refusa de découvrir à ce législateur était proprement, véritablement et substantiellement la face de Dieu. Mais tout cela ne va qu’à relever l’origine et l’excellence de leur téphilim.
Ils n’ont pas tort d’en rapporter l’origine à Dieu même, supposé qu’il faille prendre à la lettre ces expressions de Moïse (Deutéronome 6.8) : Vous lierez ces paroles pour un signe sur vos mains ; elles seront comme des frontaux entre vos yeux ; vous les écrirez sur les poteaux de vos maisons et sur vos portes. Comme on prend à la lettre ces dernières paroles qui regardent les paroles de la loi, qu’on devait écrire sur les poteaux des maisons, ainsi on ne doit pas prendre comme une simple allégorie le commandement de les porter sur le front. On remarque que comme les païens portaient des phylactères, ou des amulettes, sur plusieurs parties de leur corps, ainsi Dieu ordonna à son peuple de porter des téphilim sur leur front et sur leurs bras, pour se souvenir de la loi de Dieu, et pour prévenir son peuple contre les abus et les superstitions des talismans et des phylactères des païens.
Mais saint Jérôme, suivi de plusieurs savants commentateurs, soutient que les paroles de Moïse doivent s’entendre dans un sens figuré, que les anciens Juifs ne les prenaient pas autrement, que ce n’est que depuis la temps des pharisiens qu’on a commencé à les interpréter à la lettre. Jésus-Christ n’a pas absolument condamné l’usage des téphilim ; mais il a blâme l’affectation des pharisiens, qui les portaient plus grands et plus larges que les autres ; je veux dire ceux qui en portaient : car il n’est pas croyable que tous en portassent sans exception. Voyer les commentateurs sur saint Matthieu, chapitre 23.5, et ci-devant l’article Taled.
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