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Bru du patriarche Juda, épouse de Her et d’Onan, et mère de Pharès et de Zara. Le livre du Testament des douze patriarches dit que Thamar était de Mésopotamie, et fille d’Aram, c’est-à-dire Syrienne d’origine ; que Bessué, femme de Juda, ne la pouvant souffrir, parce qu’elle était d’une autre nation qu’elle, inspira sa haine à son fils Her, lequel ne voulant pas traiter Thamar comme sa femme, fut tué le troisième jour de ses noces par l’ange du Seigneur. D’autres croient que ce malheureux, trop passionné pour la beauté tout extraordinaire de sa femme, empêchait malicieusement qu’elle ne devînt mère, de peur que cela ne la flétrît. Mais l’Écriture ne nous dit rien de particulier sur Her, sinon qu’il était un très-méchant homme devant le Seigneur, et que Dieu le frappa de mort (Genèse 38.7).
Juda dit ensuite à Onan, son second fils : Prenez pour femme Thamar, la veuve de votre frère ; vivez avec elle, et suscitez des enfants à votre frère. Onan la prit ; mais sachant que les enfants qui naîtraient de son mariage ne seraient point à lui, il empêchait, par une action détestable, qu’elle ne devînt mère. C’est pourquoi le Seigneur le fit mourir. Juda dit donc à Thamar : Demeurez veuve dans la maison de votre père, jusqu’à ce que Séla, mon fils, soit en âge de vous épouser ; car il craignait que Séla ne mourût comme ses frères. Thamar demeura donc chez son père pendant un longtemps, sans que Juda songeât à exécuter sa promesse. Et quelques années après, comme Juda allait avec Hiras d’Odollain à Thamnas, à la tondaille de ses brebis, Thamar en fut avertie, et alla déguisée en courtisane sur le chemin de Thamnas, et s’assit en un lieu où Juda devait passer. Juda, la prenant pour une femme de mauvaise vie, lui promit un chevreau, s’approcha d’elle, et lui donna pour gage son anneau, son bracelet et son bâton.
Peu de temps après, ayant envoyé quelqu’un pour lui porter le chevreau, on ne la trouva plus, et personne ne sut qu’elle eût été là. Mais après quelques mois, sa grossesse ayant commencé à paraître, on en avertit Juda, qui voulut la faire brûler vive ; et comme on la conduisait au supplice, elle montra l’anneau, les bracelets et le bâton, et dit qu’elle avait conçude celui à qui étaient ces gages. Juda les reconnut, avoua qu’elle était plus juste que lui. Elant prête d’accoucher, elle se trouva grosse de deux jumeaux, dont l’un s’appela Pharès et l’autre Zara (Genèse 38), ainsi que nous l’avons dit sous leurs articles. Ceci arriva vers l’an du monde 2277, avant Jésus-Christ 1723, avant l’ère vulgaire 1727.
L’auteur de l’Ouvrage Imparfait sur saint Matthieu dit que la mère de Her, fils de Juda, étant Chananéenne, ne pouvait approuver le mariage de son fils avec Thamar, qui était Araméenne ou Syrienne ; elle conseilla donc à son fils de ne pas s’approcher de sa femme. Her suivit ce conseil, et Dieu le frappa de mort. Onan son frère l’ayant épousée, et considérant que les enfants qui naîtraient de lui et de Thamar seraient réputés enfants de Her, empêchait, par une action détestable, que Thamar ne devînt mère, et Dieu le fit mourir ; de sorte que Thamar demeura vierge. Juda, affligé de la mort de ses deux fils et de l’opprobre de sa bru, dont il ignorait la cause, demeura longtemps dans les larmes et dans l’exercice de la pénitence. Dieu touché de sa douleur, lui fit connaître ce qui s’était passé, et Juda eut la religion de ne vouloir pas épouser Thamar, quoiqu’il fût informé que son mariage n’avait pas été consommé avec ses deux fils.
Le Testament des douze patriarches, dont la plupart de ces particularités sont tirées, porte qu’Onan demeura un an avec Thamar sans vouloir la traiter comme sa femme ; que Juda l’ayant menacé de sa colère, s’il ne consommait son mariage, il feignit de le vouloir faire, mais empêcha que Thamar ne devint mère, comme on l’a déjà vu, ce qui fut cause que Dieu le frappa de mort. Juda voulait donner Thamar pour femme à Séla, le troisième de ses fils ; mais Bessué, femme de Juda, l’empêcha, et fit prendre à Séla une femme chananéenne, ce qui affligea si fort Juda, qu’il donna à sa femme sa malédiction, dont elle mourut. Deux ans après, Juda étant allé pour paître ses troupeaux, Thamar, sa bru, se para comme une jeune épousée, et se mit à la porte de la ville ; la coutume des Amorrhéens étant, dit cet auteur, que les jeunes épousées se prostituassent pendant sept jours à la porte de leur ville. Juda étant pris de vin, s’approcha d’elle sans la connaître. Voilà ce qu’on lit dans ce livre apocryphe.
Fille de David et de Macha, et sœur d’Absalon. Sa rare beauté fut-cause que son frère Amnon conçut pour elle une passion violente (2 Samuel 13.1-3). Il feignit d’être malade, et pria le roi son père d’envoyer Thamar pour lui préparer quelque chose à manger. Thamar vint, et lui servit ce qu’elle avait préparé. Amnon fit retirer tout le monde, et viola Thamar, malgré les remontrances et les prières qu’elle lui fit de ne la pas charger d’un opprobre éternel, et de ne s’attirer pas à lui-même une tache si honteuse. Amnon l’ayant ainsi déshonorée, son amour se changea en haine, et il la chassa honteusement de sa présence. Thamar, se chargeant la tête de poussière et se couvrant le visage de ses mains, déchira sa tunique et sortit en pleurant. Absalon, son frère de père et de mère, la rencontra, et ayant aisément deviné la cause de ses larmes, la retira dans sa maison et lui dit de ne rien dire : pour lui il conserva dans le cœur un vif ressentiment de cette injure, et il en tira bientôt après une vengeance éclatante sur la personne d’Amnon, qu’il fit mourir (2 Samuel 13.28-30). Voyez les articles d’Absalon et d’Amnon.
Fille d’Absalon, qui était d’une beauté extraordinaire (2 Samuel 14.27). Quelques exemplaires grecs et latins portent qu’elle épousa Roboam, roi de Juda, et qu’elle fut mère d’Abia, successeur de Roboam : mais l’Hébreu ni la Vulgate ne reconnaissent point cette addition, qui n’est d’aucune autorité. On lit dans les Paralipomènes (2 Chroniques 11.20g) que Roboam épousa Maacha, fille d’Absalon ; c’est-à-dire apparemment la petite-fille d’Absalon par Thamar : car souvent le nom de fille se met pour petite-fille. [Voyez Ansimou, tome 1 col. 103, et note 1].
Ville de Judée, qui est marquée dans Ézéchiel (Ézéchiel 47.19, Ézéchiel 48.27) comme un terme des limites méridionales de ce pays. Elle devait être vers la pointe méridionale de la mer Morte. Eusèbe dit que Thamara est à une journée de Malis, ou Malathe, en tirant du côté d’Elia, ou de Jérusalem. Il ajoute qu’il y avait là une garnison romaine. Ptolémée et les tables de Peutinger marquent aussi Thamar ou Thamare, dans la Judée [N. Sanson et Barbié du Bocage confondent Thamar avec Asason-Thamar ou Engaddi (2 Chroniques 20.2). Notre auteur les distingue. « En effet, dit le géographe de la Bible de Vence, Ézéchiel même paraît distinguer Thamar d’avec Engaddi. Il nomme l’une et l’autre (Ézéchiel 47.10, Ézéchiel 47.19). »]
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