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Fouler le grain, ou plutôt la paille aux pieds des animaux pour en faire sortir le grain : Vous ne lierez point la bouche du bœuf, qui triture, dit saint Paul (1 Corinthiens 9.9 ; 1 Timothée 5.18) après Moïse (Deutéronome 25.4.) ; on donnait des muselières à ces animaux, ou on leur frottait le museau avec de la fiente de vache, afin qu’ils ne pussent toucher aux grains qu’ils foulaient. Or voici comme se fait la trituration. On prépare à la campagne une aire bien battue, et bien nette autour d’un arbre, autant qu’il est possible. On dresse les gerbes les unes auprès des autres fort serrées en rond autour du tronc de l’arbre ; ensuite on fait monter à coup de fouet des bœufs ou des chevaux sur ces gerbes ainsi dressées, et on les fait courir en rond tous ensemble autour de l’arbre sur les gerbes pour les, écraser, les réduire en menues pailles et en faire sortir le grain : cela se fait d’ordinaire durant la plus grande chaleur du jour : sur le soir on nettoie l’aire, en jetant en l’air la paille et le grain, la menue paille s’envole au vent au dehors de l’aire et le grain retombe dans l’aire.
L’Écriture fait souvent allusion à ces manières de triturer et de vanner le grain : par exemple (Michée 4.13) : Levez-vous, fille de Sion, et triturez ; car je rendrai votre corne dure comme le fer, et l’ongle de vos pieds comme l’airain ; vous briserez plusieurs peuples, et vous les réduirez en poudre. Isaïe (Isaïe 21.20) appelle Babylone, au moment de sa ruine, ma trituration, enfants de mon aire ; Vous êtes comme ma moisson assemblée dans l’aire, et toute prête à être foulée aux pieds des animaux. Vos ennemis vont commencer la trituration ; vous allez être réduite en poussière. Jérémie (Jérémie 21.33) se sert de la même similitude en parlant de la même chose. L’auteur du quatrième livre des Rois (2 Rois 13.7) dit que le roi de Syrie avait réduit la Judée en l’état d’une aire où l’on a battu le grain ; il y avait mis tout en poussière.
L’ouvrage de la trituration était fort pénible, d’où vient que Dieu, pour inspirer aux hommes des sentiments d’humanité et de douceur envers leurs semblables, avait défendu, comme on l’a dit, de mettre des muselières aux bœufs qui travaillaient à cet ouvrage. Le prophète Osée (Osée 10.11) compare Éphraïm à une génisse accoutumée à triturer, nourrie grassement, et qui ne veut pas subir le joug pour labourer. Mais, dit le Seigneur, je la dompterai, je la saisirai au cou, et je lui mettrai le joug.
Il y avait une autre manière de triturer avec des chariots armés de fer, ou des traîneaux. Voyez traineaux.
Quant à l’aire de la trituration. Voyez Aire.
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