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Ville de Phénicie. Voyez Araca et Aracéens. Elle était destinée à la tribu d’Aser. Elle est située entre Arad et Tripolis. Josèphe met le fleuve Sabbatique entre Arca et Raphanée [Arca, Arka, Arcas, Archas, car tous ces noms ne sont que le même nom, celui d’une ville située entre Tripoli et Tortose, mais plus près de la première que de la dernière : il est probable que cette ville est la même que celle des descendants d’Arac. Lors de la première croisade, Archas vit pendant trois mois l’armée chrétienne sous ses murs. « La ville, dit M. Michaud, était bâtie sur des rochers élevés, et ses remparts paraissaient inaccessibles. » Il raconte ensuite comment cette place fut attaquée vainement par les croisés, dit M. Poujoulat, et comment la famine ramena dans le camp des pèlerins les maux qui les avaient désolés autour des murailles d’Antioche. Là périt Anselme de Ribeaumont, dont la mort fut entourée de pieuses fables ; là périt aussi Pons de Balazun, chroniqueur chevalier… ; là enfin, dans cette plaine, au pied de la colline d’Archas, Pierre Barthélemy, prêtre de Marseille, qui avait fini par se laisser convaincre lui-même de ses propres visions, consentit à subir l’épreuve du feu à laquelle il ne me-vécut point. Ce fut un spectacle digne des âges les plus poétiques, que celui de quarante mille pèlerins occidentaux, rassemblés sur un rivage de la Phénicie autour d’un grand bûcher, pour voir passer à travers les flammes un pauvre prêtre dont les visions avaient trouvé des incrédules ; cette lance, que beaucoup de croisés prétendaient alors n’être point d’origine merveilleuse, avait sauvé les chrétiens, à Antioche, par l’enthousiasme que sa découverte excita dans l’armée ; et si la découverte de la lance n’avait rien de merveilleux (Voyez lance Sainte) l’étonnante victoire remportée sur le sultan de Mossoul n’était-elle pas un assez grand miracle (Voyez Antioche) ? Le pauvre Barthélemy mourut et fut enseveli dans l’endroit même où il avait subi la terrible épreuve…
Un petit village, appelé Arca, a succédé au château de ce nom contemporain des croisades ; une colline isolée, que les gens du pays désignent sous le nom de Tel Arica, présente au voyageur de nombreux débris de la vieille citadelle ; le Tel Arka se trouve à cinq heures au nord de Tripoli, à trois heures de la mer. À peu de distance du petit village d’Arca, s’élève un bourg, nommé Akkar, chef-lieu d’un district… C’est dans le voisinage d’Akkar que se trouve le monastère de Saint-Georges… Aucun habitant du pays, pas même l’évêque maronite, qui prend le titre d’évêque d’Arcas, ne savent rien des événements qui se sont passés dans cette plaine. Arcas, comme tous les lieux célèbres de l’Orient, n’a des souvenirs et une histoire que pour le voyageur venu des pays lointains.
M. Michaud raconte encore comment les croisés, pendant qu’ils étaient réunis sous les murs d’Archas, accueillirent les ambassadeurs de l’empereur grec Alexis, et ceux du calife du Caire, et comment ils levèrent le siège de cette ville pour aller délivrer Jérusalem. Il paraît qu’Archas fut enfin prise par les croisés, puisque cette ville fit partie d’un des états qu’ils fondèrent. Voyez Tripoli.
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