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Les démons sont quelquefois appelés Boucs, ou velus, soit à cause qu’on s’imagine qu’ils apparaissent en forme de boucs, ou parce que les Hébreux adoraient des idoles sous la forme des boucs, ou qu’enfin ils adoraient de véritables boucs. Dans le Lévitique (Lévitique 17.7), Dieu ordonne à son peuple d’amener à la porte de son tabernacle tous les animaux qu’il voudra immoler : Et ils n’immoleront plus leurs hosties aux démons ; à la lettre, aux boucs, auxquels ils se sont prostitués. Et dans les Paralipomènes (2 Chroniques 11.15), il est dit que Jéroboam établit des prêtres pour les hauts lieux, pour le service des boucs et des veaux qu’ils avaient faits. Isaïe (Isaïe 13.21) parlant de l’état auquel Babylone devait être réduite après sa destruction, dit que les boucs y danseront. Et ailleurs (Isaïe 34.14) : que les boucs se répondront l’un à l’autre.
La plupart l’entendent des démons, des spectres, des satyres, des figures de boucs auxquels les Égyptiens et les Hébreux idolâtres rendaient leurs adorations. Hérodote dit qu’à Mendèse, dans la basse Égypte, on adorait le bouc et la chèvre ; qu’on dépeignait cette divinité comme les Grecs représentent le dieu Pan, avec un visage et des cuisses de bouc ; non pas qu’ils le crussent de cette figure, car, selon eux, il ne diffère pas de la figure des autres dieux ; mais parce qu’ils étaient dans l’usage de le représenter ainsi, et qu’ils croient que les dieux aiment d’être dépeints sous la figure des animaux. Ils adoraient aussi de vrais boucs, et on les voit communément ainsi dans le tableau d’Isis. Les abominations que l’on commettait dans les fêtes de ces infâmes divinités ne sont que trop connues ; et les auteurs anciens qui en ont parlé, ne justifient que trop les termes de prostitutions et de fornications dont Moïse se sert en parlant du culte qu’on leur rendait.
Sous le nom de boucs, Hébreux entendent quelquefdis les ches du peuple : Je ferai la revue des boucs, dit le Seigneur dans Zacharie (Zacharie 10.3), je commencerai ma vengeance par les chefs de mon peuple. Et Isaïe (Isaïe 14.9) : Tous les boucs de la terre vous viendront au-devant, lorsque vous descendrez dans l’enfer, Ô roi d’Assyrie ! tous les rois, tous les grands. Et Jérémie parlant aux princes des Juifs (Jérémie 1.8) : Sortez de Babylone, et soyez comme des boucs devant le peuple. Jésus-Christ, dans l’Évangile (Matthieu 25.33), dit qu’au jour du jugement, les boucs, c’est-à-dire les méchants, les réprouvés, seront mis à la gauche, et condamnés au feu eternel.
Bouc que l’on mettait en liberté au jour de l’Expiation solennelle. Voici la cérémonie qui s’observait à l’égard du bouc Emissaire (Lévitique 5.6-7) : Le grand-prêtre recevait de la main du peuple deux boucs pour le péché. Il présentait devant le Seigneur les deux boucs à l’entrée du tabernacle de l’Alliance, et jetant le sort sur les deux boucs, pour voir lequel des deux serait immolé, et lequel serait renvoyé en liberté. Il immolait celui qui était destiné par le sort à être immolé, et pour celui qui devait être mis en liberté, il le présentait devant le Seigneur, faisait sur lui certaines prières, et lui ayant mis les deux mains sur la tête, il confessait toutes les iniquités des enfants d’Israël, toutes leurs offenses et tous leurs péchés, en disant : Seigneur, j’ai failli, j’ai manqué, j’ai péché devant vous, moi et ma maison ; pardonnez-nous, Seigneur, les péchés, les fautes et les offenses que nous avons commis devant vous, moi et ma maison ; à quoi les prêtres et tout le peuple répondaient : Que le nom vénérable de son règne soit loué dans les siècles des siècles.
Après avoir fait cette confession, et ayant chargé la tête du bouc d’imprécations, et de la peine des péchés de la multitude, il l’envoyait au désert, par les mains d’un homme préparé pour cela. Cet homme le menait dans un lieu désert et escarpé, et le laissait là en liberté ; après quoi il revenait au camp, mais il n’y rentrait qu’après avoir lavé son corps et ses habits dans l’eau pure. Voilà ce que l’Écriture ordonne sur le bouc émissaire. Il y a assez d’apparence que ce bouc était de ces sortes de victimes d’expiations, que l’on chargeait de malédictions, et que l’on croyait propres à détourner la colère des dieux de dessus les hommes. Tels étaient ces hommes que les Marseillais précipitaient du haut d’un rocher, et ces animaux dont les Égyptiens jetaient la tête dans la mer, après les avoir chargés d’imprécations. Il y en a qui croient que l’on précipitait le bouc émissaire, et d’autres qu’on le mettait simplement en liberté, l’abandonnant à ce qu’il plaisait à la Providence d’en ordonner. Voyez hazazel.
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