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(grec capharnaoum ou capernaoum) on ignore la signification du mot ; peut-être « village de Nahum » ? Certains ont pensé qu’Elkos était le nom originaire de Capernaüm (Nahum 1.1).
La localisation est actuellement bien établie et Capernaüm est à rechercher sur le site actuel de Tell Hoûm, qui répond parfaitement aux données scripturaires (figure 51).
Capernaüm était une ville de Galilée (Luc 4.31), au bord du lac (Matthieu 4.13), près des frontières de Nephthali (id.). Il y avait une douane (Matthieu 9.9) et un détachement de troupes avec un centurion (Luc 7.2), parce qu’au passage de l’État d’Hérode Antipas à l’État de Philippe (est du Jourdain). D’après saint Jérôme, Capernaum était à deux milles de Corazin (Kh. Kérazé). Tout ceci convient fort bien à Tell Hoûm (mieux qu’à Khan Minyé auquel on avait aussi songé) et les ruines déblayées appuient encore l’identification.
Capernaüm fut le siège de l’activité de Jésus après son retour de Nazareth (Matthieu 4.13) et le théâtre de guérisons diverses (Matthieu 8.5-17; Luc 7.2-10 ; Marc 1.23-34 ; Marc 2.1-12 etc.) ; elle est alors appelée « sa ville » (Matthieu 9.1). Dans la synagogue (aujourd’hui retrouvée), il enseigna souvent (Jean 6.59), mais la ville corrompue accueillit mal la prédication nouvelle et s’attira des malédictions (Matthieu 11.23; Luc 10.15), qui se sont réalisées.
Entre 665-667, un grand tremblement de terre détruisit Tibériade et Capernaüm. Burchard de Mont-Sion qui visita la région au XIIIe siècle pouvait dire : « Capernaüm, jadis glorieuse, est dans un état misérable, ayant à peine sept maisons de pauvres pêcheurs ». Des fouilles, amorcées dès 1866 (Capitaine Wilson, du Survey), furent entreprises en 1905 par une Société allem (Kohl et Watzinger). et continuées par les RR.PP. Franciscains, qui avaient acheté le terrain.
Le P. Orfali (Mort en 1926) dégagea une synagogue à trois nefs (24 m 40 x 18 m 65), décorée de colonnes corinthiennes, précédée d’une terrasse à laquelle on accédait par deux escaliers (à l’est et à l’Ouest), et flanquée à l’ouest d’un portique à colonnade, en partie à ciel ouvert. Cet édifice appartient au groupe dit des synagogues palestiniennes (Kérazé, Meiroun, Kefr Birîm, El-Djich) et sa décoration s’apparente à la technique qui avait cours au temps des Sévères (IIe -IIIe siècle après Jésus-Christ), ce qui interdit donc d’y voir la synagogue construite avec l’aide du centurion (Luc 7.5). Il est pourtant permis de penser que l’édifice aujourd’hui déblayé fut élevé à l’emplacement de celui où enseigna Jésus (figure 52 et 53). Deux inscriptions (araméen et grec), trouvées dans la synagogue, attestent elles aussi la basse époque. Au sud de la synagogue, on découvrit enfin une mosaïque octogonale qui pourrait appartenir à l’église chrétienne bâtie au IVe siècle sur la « maison de Pierre ».
En 614, Capernaüm échappa à la destruction perse et, en 636, les chrétiens et les Juifs chassés de Tibériade s’y regroupèrent, à proximité du tombeau de Rabbi Tanhoum. Le nom actuel de Tell Hoûm pourrait donc bien en définitive provenir de la déformation d’un vocable juif (Tanhoum), mal prononcé par les Arabes (Tal Hoûm) et compris Tell Hoûm par les Européens.
A. P.
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