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Crocodile

La « bête des roseaux » (Psaumes 68.31), emblème de l’Égypte, est probablement le crocodile ou l’hippopotame. Il est difficile de préciser jusqu’à quel point les animaux plus ou moins mythologiques de l’Ancien Testament correspondent aux espèces animales.

Bien des savants identifient le crocodile :

  1. au thannîm qui représente aussi l’Égypte dans Ézéchiel 29.3 ; Ézéchiel 32.2 (Version Synodale ; crocodile ; monstre des mers) ;
  2. au thannîn, signifiant : dragon, qui représente encore l’Égypte (Rahab) dans Ésaïe 27.1 ; Ésaïe 51.9 et Psaumes 74.13 (Version Synodale : monstre marin, crocodile, monstres sur les eaux) ;
  3. au léviathan dans Psaumes 74.14 et surtout dans Job 40.20-41.25.

Toutefois ces deux derniers passages se ressentent des mythes de la Création, dont certains éléments se surajoutent à la fidèle description du poème de Job (voir Cosmogonie, Léviathan, Dragon).

Le crocodile d’Égypte, crocodilus vulgaris, ne descend plus aujourd’hui, comme autrefois, jusqu’en basse Égypte et dans le Delta ; il a souvent plus de 6 m de long, est remarquable par l’énormité de la gueule ouverte, la dureté des écailles qui peuvent dévier les balles, et la puissance de la longue queue, à la fois arme offensive et moyen de propulsion dans l’eau.

Il est rarissime en Palestine ; on en signale quelques fois d’isolés au bord du Nahr ez-Zerka, signifiant : rivière bleue, petits fleuve côtier au nord de Césarée, que les ancien appelaient rivière des Crocodiles (d’après Pline), près d’une ville de Crocodilon (d’après Strabon), dans un climat marécageux analogue à celui du Delta ; peut-être des Égyptiens y apportèrent-ils quelques jeunes individus de cette espèce qu’ils vénéraient. Le crocodile, en effet, était un des animaux sacrés de l’Égypte ; on en nourrissait dans les pièces d’eau des temples, on en dessinait sur les monuments, on en embaumait, dont on conservait pieusement les momies ; vers 1890 un cimetière de crocodiles sacrés a été découvert près de Haouara, dans le Fayoûm ; un autre, dans la même région, mis au jour en 1900 à Oumm el-Baragat, l’ancienne Tebtunis, a livré des monceaux de papyrus d’il y a deux mille ans, dont la plupart des momies de crocodiles étaient bourrées ou enveloppées ; l’étude de ces innombrables vieux papiers égyptiens a complètement renouvelé, depuis 1895, la connaissance du grec de l’époque et de la langue du Nouveau Testament (voir Papyrus).

Jean Laroche

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