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Fléau des plus redoutables, qui consiste en la privation des denrées alimentaires ; c’est une disette absolue. Les famines peuvent prendre des proportions terribles : en 874, la France et l’Allemagne perdirent presque le tiers de leur population des suites d’une violente famine ; en 1601, plus de 120 000 personnes périrent dans la seule ville de Moscou.
La famine peut avoir des causes fort diverses. En Palestine elle est le plus souvent l’effet de la sécheresse. Le manque de pluie (voir ce mot) au moment de la croissance des céréales est un des pires désastres. Il faut qu’il pleuve sur la semence, en octobre ou novembre, puis sur la germination au printemps (Lévitique 26.19 ; Amos 4.6 et suivant). Ces pluies-là sont un don particulier de Dieu (Deutéronome 11.11-14). La famine est d’ailleurs un jugement de Dieu, un effet de sa malédiction (2 Samuel 21.1 ; 1 Rois 17.1 ; Ézéchiel 5.12 ; les prophètes ; le Pseudo-Esdras ; Jacques 5.17 ; Marc 13.8 ; Apocalypse 18.8). En Égypte il suffit que les crues du Nil soient en défaut pour provoquer une famine ; il y eut dans ce pays une famine mémorable qui dura sept ans (Genèse 41), de même que dans les régions voisines. Ses tristes effets furent atténués, comme on sait, par la perspicacité de Joseph. Des descriptions égyptiennes racontent des mesures analogues aux siennes prises par un certain fonctionnaire Baba vers la même époque que Joseph. De nombreuses famines sont citées dans la Bible, notamment Genèse 12.10 ; Genèse 41.27 ; Ruth 1.1 ; 2 Samuel 21.1 ; 1 Rois 18.2 ; 2 Rois 4.38 ; 2 Rois 25.3 ; 1 Macchabées 6.54 ; Luc 4.25 ; Actes 7.11 ; Actes 11.28.
Toutes les causes de mauvaise réussite des cultures peuvent devenir des causes de famine, depuis la sécheresse jusqu’aux invasions de parasites. La pluie persistante, les tourmentes, la grêle surtout, peuvent anéantir en quelques instants les récoltes (Exode 9.22-32 ; 1 Samuel 12.17) de même les invasions de sauterelles sont un fléau des plus graves (Exode 10.14 ; Joël 1.4 ; Amos 4.9), avec lequel seules les guerres peuvent rivaliser (2 Rois 6.25 ; 2 Rois 25.3 ; Jérémie 21.9 ; Lamentations 4.9). Sous les Macchabées sévit une terrible famine, « comme si la terre elle-même était passée à l’ennemi »: (1 Macchabées 9.24) elle avait l’air de se refuser à nourrir les Juifs, ses habitants !
La famine entraîne souvent des maladies épidémiques, notamment la peste (1 Rois 8.37), par suite des mauvaises conditions d’alimentation et de la diminution de la résistance physique qui en est la conséquence.
Une sage économie politique peut seule enrayer la famine. On ne s’étonne pas que ce soit ordinairement aux moments de crises qu’apparaisse ce fléau. La chute de l’empire romain fut marquée de nombreuses famines, dont une, relatée dans Actes 11.2 et suivant, pourrait être celle dont parle l’historien Josèphe et daterait de l’an 45 (voir Chronologie du Nouveau Testament, II, 1) ; mais le déplorable règne de l’empereur Claude en connut un grand nombre.
L’idée de famine est spiritualisée dans Amos 8.11.
C’est la famine qui amène l’enfant prodigue à réfléchir sur son péché (Luc 15.14). H. L.
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