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La fusion des métaux au feu, pour alliages ou moulages, fut pratiquée de très bonne heure ; (cf. Genèse 4.22 ; Exode 32.4 ; Nombres 31.22 ; Job 28.1 et suivant, etc.) nos versions parlent encore d’objets de « fonte » (1 Rois 7.23 ; Jérémie 10.14 etc.), vieille traduction inexacte pour « métal fondu ». Ce terme désigne souvent des idoles (Exode 32.8 ; Ésaïe 44.9 et suivants, etc.), et l’on sait que les orfèvres d’Éphèse fabriquaient des petits modèles du temple d’Artémis ou Diane (Actes 19.24).
Les travaux de fonderie prennent un grand essor avec les œuvres d’art du temple de Salomon, coulées en bronze ou en or : colonnes, autel, bassins, coupes, boucliers et nombreux autres ustensiles du culte (1 Rois 7.15 ; 1 Rois 7.23 ; 1 Rois 7.27 ; 1 Rois 7.38 ; 1 Rois 7.48 ; 1 Rois 10.16-21 etc.) ; les motifs artistiques en sont importés par les Phéniciens, et les moules, ou formes à couler, sont faits en argile de la vallée du Jourdain (1 Rois 7.48). Aussi la fonte des métaux précieux, ou orfèvrerie, peut-elle être décrite plus tard dans le détail technique des ouvriers spécialisés : forgeron, fondeur, polisseur, soudeur (Ésaïe 41.6).
Les procédés pour affiner ou purifier les métaux précieux remontent à une haute antiquité : dans l’ancienne Égypte, le creuset de terre renfermant l’or avec du plomb, de l’étain, du sel, du son d’orge, était hermétiquement scellé d’argile et exposé au four pendant cinq jours. C’est la coupellation, qui consiste à débarrasser le métal de ses impuretés, en le fondant plus particulièrement avec du plomb : l’oxyde de plomb qui se forme est expulsé par un soufflet, et vers la fin de l’opération la mince couche d’oxydation déposée s’irise puis disparaît, laissant apparaître le pur métal brillant.
Ce travail est décrit dans Jérémie 6.27-30 et appliqué aux vains efforts du prophète de Dieu pour purifier son peuple ; dans Malachie 3.2 et suivant, il est appliqué à la purification future par l’affliction que Dieu enverra ; dans Ézéchiel 22.20-22, aux châtiments de son courroux. La précision de ces images contredit l’assertion du savant Berthelot (Origines de l’Alchimie), d’après lequel le procédé de la coupellation était resté un mystère pendant la plus grande partie de l’antiquité classique, car un prophète juif ne revêtait de son lyrisme somptueux que des notions familières à son auditoire. Quant à l’image, au sens général, du creuset du fondeur, représentant l’épreuve des cœurs et de la foi, elle est très commune dans la Bible (Proverbes 17.3 ; Proverbes 27.21 ; Ésaïe 1.25 ; Jérémie 9.7 ; Psaumes 26.2 ; Psaumes 66.10 ; Daniel 11.36 ; Sagesse 3.6 ; 1 Corinthiens 3.13-15 ; 1 Pierre 1.6), et elle est passée par le psautier dans notre langage religieux : « Seigneur, ta justice divine — Voulut éprouver notre foi — Comme l’argent que l’on affine — Lorsqu’il n’est pas de bon aloi. »
Voir Arts et métiers, Métaux.
Ch. sud et Jean Laroche
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