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Hôtellerie

1.

Celle du bon Samaritain (Luc 10.34) est appelée pandocheïon, signifiant : où l’on reçoit tout le monde, et pouvait être soit une auberge proprement dite, car elles étaient devenues communes en Orient pour les innombrables voyageurs de l’époque gréco-romaine, soit un simple khân ou caravansérail, que les Arabes appellent encore aujourd’hui fondouk (altération de pandocheïon), vaste cour destinée aux bêtes et entourée de murs avec quelques logettes où les premiers arrivés peuvent s’abriter tandis que les autres restent avec le bétail (figure 131). Telles devaient être la cabane de voyageurs ou la halte près de Bethléhem dont parle Jérémie (Jérémie 9.2 ; Jérémie 41.17).

2.

L’hôtellerie de Bethléhem (Luc 2.7) est appelée cataluma, signifiant : où l’on délie attelage ou bagages, et l’on y voit ordinairement un caravansérail tel qu’il vient d’être décrit au paragraphe 1. La traduction des LXX désigne par ce terme grec un campement pour la nuit (Exode 4.24), qui dans les solitudes des pistes de caravanes devait être un simple gîte proche d’un point d’eau, beaucoup plus primitif encore que le khân ; mais ailleurs elle désigne par le même terme une salle à manger (1 Samuel 9.22), et c’est dans ce même sens qu’il apparaît encore dans l’ordre de Jésus aux disciples de préparer l’endroit pour le repas de la Pâque : (Marc 14.14; Luc 22.11) on y voit ordinairement une pièce d’une maison particulière. Le même mot cataluma désigne, dans un papyrus du IIe siècle avant Jésus-Christ, le « logement » préparé dans un temple pour les habitants d’Arsinoé. Donc le flottement de sens de ce terme entre divers genres d’habitations usités à l’époque de Jésus empêche de se prononcer d’une façon absolue ; et l’on pourrait aussi bien supposer qu’il s’agit dans les deux cas (Nativité et sainte Cène) d’une hôtellerie, ou dans les deux cas d’une demeure privée, que d’une hôtellerie dans le premier cas et d’une maison amie dans le second. Sans doute, il pourrait paraître peu vraisemblable que les occupants d’une maison privée eussent volontairement relégué auprès des bestiaux la jeune femme qui allait être mère ; mais il se peut que la raison pour les deux voyageurs de se tourner d’eux-mêmes vers la crèche, d’ailleurs probablement vide d’animaux, ait été plus simplement qu’il n’y avait pas dans la maison de place isolée et tranquille pour une naissance (voir Dalman, Les itinéraires de Jésus, pages 64ss). Voir Hospitalité ; pour l’« hôtelière » Rahab, voir ce mot.

Jean Laroche

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