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Jézabel

1.

Fille d’Ethbaal, roi de Tyr, épousa le roi d’Israël Achab, dont elle eut pour fils les futurs rois d’Israël Achazia et Joram et pour fille Athalie, la future reine de Juda. Son mariage resserrait l’alliance tyro-israélite. La même politique amena Achab à construire à Samarie un temple au Baal de Tyr (1 Rois 16.31 et suivant), ce qui souleva l’âpre opposition du prophète Élie dont Jézabel, entourée de prophètes de Baal, fut l’adversaire acharnée (1 Rois 19.2). Jéhu appellera « prostitutions et sorcellerie » les cultes chers à cette reine (2 Rois 9.22). On lui attribua aussi l’initiative du despotisme qu’affectionnait Achab et du meurtre judiciaire de Naboth (1 Rois 21.5 et suivants). À travers les lignes des récits où déborde la haine des fidèles jéhovistes contre l’étrangère couronnée, se reconnaît encore sa fière majesté ; le texte grec de 1 Rois 19.2 lui fait dire au prophète : « Si tu es Élie, je suis Jézabel ! » Elle sut attendre la mort en face, et reçut son meurtrier, Jéhu, avec la plus mordante ironie. On sait combien horrible fut cet assassinat (2 Rois 9.30-37), qu’évoque si puissamment Racine (Athalie, II, 5, 129-132).

2.

Dans Apocalypse 2.20 et suivant ce nom symbolise, pour la condamner sans réserve, une femme influente, soi-disant prophétesse, de l’Église de Thyatire (voir ce mot), qui, sous prétexte de liberté dans l’usage des viandes, versait depuis longtemps (sans doute par les fréquentations de la grande ville commerçante) dans la licence et l’immoralité : c’était une puissance de paganisme, et les chrétiens qui la supportaient étaient aussi coupables que l’avait été Achab devant les agissements de Jézabel.

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