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Nom donné aux membres d’une famille juive, connue aussi sous le nom d’Asmonéens ou Hasmonéens (d’Asmon, ancêtre plus ou moins mythique), qui libéra sa patrie du joug cruel d’Antiochus IV Épiphane, roi de Syrie, depuis l’an 175 avant Jésus-Christ. Le récit en est fait dans le Ier livre des Macchabées, ouvrage historique, et dans le 2e, ouvrage légendaire (voir Apocryphes de l’Ancien Testament).
Prêtre âgé, et ses cinq fils, Jean, Simon, Judas, Éléazar et Jonathan, avaient décidé de résister aux ordres arbitraires et impies d’Antiochus. On voulut imposer les sacrifices païens aux Juifs de Modéin, localité où Mattathias s’était retiré. Ce dernier opposa énergiquement une fin de non-recevoir aux envoyés du monarque, et comme un de ses compatriotes s’avançait pour sacrifier aux faux dieux sur l’autel, il le tua et fit subir le même sort à l’officier royal. Réfugié avec les siens dans les montagnes de Juda, il y fut rejoint par un certain nombre de Juifs pieux. Devenu le chef d’une petite armée, Mattathias se mit à parcourir le pays pour détruire les autels. Au bout de peu de mois, le vieillard, sentant que sa fin était proche, réunit ses fils, leur confia la conduite de la guerre de l’indépendance et mourut (166).
(166-161 avant Jésus-Christ), dit Macchabée (de l’hébreu maqqaba = marteau) — surnom qui a été étendu à la famille entière — fut salué comme chef par ses frères. Guerrier remarquable, il défit les généraux syriens Apollonius et Séron. Antiochus, ayant à se rendre en Perse pour y lever d’importantes sommes d’argent, confia au ministre Lysias la régence de son empire et chargea les généraux Ptolémée, Nicanor et Gorgias d’exterminer les révoltés. Judas, de son côté, rassembla ses troupes à Miçpah ou Mitspa, au nord-ouest de Jérusalem, et, à Emmaüs, infligea une lourde défaite à Gorgias. L’année suivante, la propre armée de Lysias subit le même sort. Judas, maître de Jérusalem, à l’exception de la citadelle, choisit des prêtres sûrs, purifia le Temple, qu’il rendit à son ancien usage au milieu de grandes manifestations de joie, cependant qu’Antiochus, mis au courant de ses défaites, succombait à une douloureuse maladie. Il s’agissait ensuite de rendre au pays son indépendance politique : dans cette tâche Judas ne fut pas aidé par le parti des Hasidéens (voir ce mot), auxquels suffisait la restauration du culte et qui agréèrent comme grand-prêtre Alcimus, nommé par Lysias, lequel était revenu mettre le siège devant Jérusalem et s’était emparé de la ville. Après des péripéties diverses, Judas, qui avait battu Nicanor et qui avait demandé à Rome une aide que le Sénat était disposé à lui accorder, fut vaincu à Elasa par le général syrien Bacchidès et tué au cours du combat.
(161-143), son frère, fut son digne successeur. D’abord battu à l’est du Jourdain par Bacchidès, il vit ensuite son alliance recherchée par Démétrius Ier, qui avait succédé à son oncle Antiochus et qui avait besoin d’aide pour lutter contre Alexandre Épiphane, son rival au trône de Syrie. Toutefois, c’est à Alexandre que Jonathan lia sa fortune, et la victoire ayant souri au prétendant, il fut comblé d’honneurs, nommé grand-prêtre et général-gouverneur de la Judée (150). Démétrius II, devenu roi de Syrie en 146-145, se réconcilia avec Jonathan et lui accorda, outre la Judée, trois districts de la Samarie. En retour, Jonathan concéda son concours militaire à Démétrius, dont les troupes avaient fait défection, mais, trompé par son allié, il prit fait et cause pour le jeune Antiochus, qu’un nommé Tryphon avait fait proclamer roi. Il profita des troubles qui agitaient l’empire syrien pour conquérir différentes villes, conclut des traités avec Sparte et avec Rome et suréleva les remparts de Jérusalem. Tryphon, qui voulait devenir roi, lui déclara la guerre ; mais, effrayé par la puissante armée que Jonathan avait levée, il eut recours à la ruse pour protester de ses intentions pacifiques et pour tuer son ennemi.
Éléazar et Jean ayant péri à la guerre, Simon seul restait des cinq fils de Mattathias : il succéda à Jonathan (143-135)- Son avènement marque pour les Juifs le début d’une ère nouvelle, substituée à celle des Séleucides. Déjà renommé pour ses exploits guerriers, Simon se montra habile diplomate, exigeant l’indépendance de la Judée comme condition de son alliance avec Démétrius II, qui avait toujours à lutter contre Tryphon. Simon parvint à s’emparer à Jérusalem de la citadelle, que les Syriens occupaient depuis vingt-six ans. Son gouvernement fut marqué par une période de prospérité pacifique. Les alliances avec Sparte et avec Rome furent renouvelées. À titre de reconnaissance, les Juifs décidèrent que Simon serait leur gouverneur et leur pontife héréditaire. Son règne fut tragiquement interrompu : il fut assassiné, avec ses fils Mattathias et Judas, au cours d’un banquet que son gendre, le fourbe Ptolémée, lui avait offert à Jérico.
3e fils de Simon, succéda à son père et eut un règne long et prospère (135-105). Il lui fallut cependant résister à Antiochus VII, qui avait formé le projet de reprendre la Judée sous sa dépendance. Il soumit ensuite la Samarie et l’Idumée, cessa de payer le tribut à la Syrie, dont les rois étaient de plus en plus faibles, et émit des monnaies. Sa politique lui aliéna les Pharisiens et lui concilia les Sadducéens. Il mourut paisiblement, laissant le pouvoir à sa femme, et le titre de grand-prêtre à Aristobule, l’aîné de ses fils.
(105-104), après avoir fait mourir de faim en prison sa propre mère, prit le titre de roi. Ambitieux, sans scrupules, meurtrier de son frère Antigone, soutenu par les Sadducéens, il se signala par son amitié pour les Hellènes. Une maladie l’emporta au bout d’un an de règne.
(104-78), 3e fils de Jean Hyrcan, débauché et cruel, fut le triste continuateur de son frère. Il travailla à agrandir son pays en s’emparant de quelques villes, fut battu par l’Égypte dont la Judée faillit devenir la vassale, et, détesté par les Pharisiens, il connut une guerre civile de six ans dont la répression fut sanglante.
Sa femme, veuve d’Aristobule Ier, qui lui succéda (78-69), ne lui ressembla en rien. Vigilante à l’extérieur, préoccupée de rétablir le calme à l’intérieur, elle se rapprocha des Pharisiens. Elle donna le titre de grand-prêtre et réserva sa succession à son fils aîné, le faible et inconsistant Hyrcan II, alors que son plus jeune fils, Aristobule II, énergique et ambitieux, devenait l’allié des Sadducéens.
À la mort d’Alexandra la guerre civile éclata, provoquée par Aristobule II, qui arracha à Hyrcan II la royauté et la dignité de grand-prêtre. C’est alors qu’apparut sur la scène un Iduméen, Antipater, qui, voulant rétablir Hyrcan sur le trône, fit alliance avec Arétas, roi d’Arabie, et assiégea Aristobule à Jérusalem. Celui-ci ayant été soutenu par Scaurus, général de Pompée, les deux frères recoururent à l’arbitrage de Pompée lui-même, qui arrivait à Damas (63). Le Romain, perplexe, demanda aux belligérants de déposer les armes, mais Aristobule continua la lutte et s’empara d’Alexandrion, forteresse samaritaine. Forcé de restituer sa prise, Aristobule se replia sur Jérusalem, y fut suivi par Pompée, qui pénétra dans la ville, et prit la citadelle du Temple après un siège de quelques mois, cette victoire s’accompagnant d’un terrible carnage (63).
La Judée devenait une province tributaire de Rome. Hyrcan fut rétabli grand-prêtre, mais perdit le titre de roi, et de nombreux Juifs furent promenés à Rome, où ils formèrent le noyau d’une communauté.
Hyrcan II (63-40), ethnarque (chef du peuple), ne fut qu’un jouet entre les mains d’Antipater, lui-même nommé procurateur. Les relations avec Rome furent bonnes, parce qu’Hyrcan et Antipater secondèrent les efforts de César luttant en Égypte contre le parti de Pompée. À l’intérieur, il fallut déjouer les tentatives faites pour mettre sur le trône Alexandre, fils d’Aristobule II, et Aristobule lui-même, dont un autre fils, Antigone, parvint à ses fins avec l’aide des Parthes. Hyrcan, fait prisonnier, eut les oreilles coupées, ce qui le disqualifiait pour les fonctions de grand-prêtre.
Antigone (40-37) fit frapper des monnaies sur lesquelles il se déclarait roi et grand-prêtre, mais le Sénat avait nommé roi de Judée Hérode, fils d’Antipater, époux de Mariamme fille d’Alexandre Jannée, et qui était le protégé du triumvir Antoine. Avec l’aide des Romains, il entreprit le siège de Jérusalem, dont il ne put s’emparer qu’après deux ans d’efforts. À la demande d’Hérode et sur l’ordre d’Antoine, Antigone fut décapité (37). Hérode fit aussi mourir Alexandra fille d’Hyrcan II (28) et Aristobule III fils d’Alexandra (35). Ainsi était bien éteinte la dynastie des Macchabées. Mais Hérode lui-même contribua à en perpétuer la famille, en épousant Mariamme I fille d’Alexandra (qu’il fit mourir en 29) et de qui devaient descendre Hérode de Chalcis, Agrippa Ier et Agrippa II (voir Hérodes [les], tableau généalogique). J. A.
Pour une vue d’ensemble de l’époque des Macchabées, voir encore Israël, paragraphe 10.
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