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Mer

On nomme mer de vastes étendues d’eau salée qui couvrent près des trois quarts de la surface du globe, par opposition avec le continent, qui représente la terre ferme. La disposition des mers s’est modifiée fréquemment au cours des périodes géologiques ; encore dans notre ère nous pouvons constater des déplacements de côtes, en France même : par exemple Narbonne fut un port de la Méditerranée, ainsi qu’Aigues-Mortes où saint Louis s’embarqua. La position des mers et leurs déplacements sont déterminés par le soulèvement de l’écorce terrestre. En se retirant d’une région, la mer laisse des terrains sédimentaires ou des sables : la mer a occupé à une période toutes les plaines arables du monde et y a transformé les roches dures en roches tendres et en terre. La mer paraît donc être l’origine de tout, puisque nous lui sommes redevables des terrains arables et que c’est vraisemblablement au sein de ses eaux salées que la vie est apparue sur notre globe.

Bible

Les eaux ont précédé l’apparition des continents (Genèse 1.9). La mer produisit les premiers animaux vivants (Genèse 1.20). L’expression « la mer », ou « la grande mer », s’applique à la Méditerranée (Nombres 33.8 ; Nombres 34.6 ; Josué 24.6 ; Josué 9.1 ; Josué 15.47 ; Josué 23.4 ; Ézéchiel 47.19) ; elle est encore nommée « mer occidentale » (Deutéronome 11.24; Joël 2.20) et « mer des Philistins » (Exode 23.31).

Pour la mer Morte, la mer Rouge, voir plus loin les articles spéciaux ; pour le lac de Génézareth, voir Galilée (mer de).

Le terme de mer peut aussi s’appliquer à des fleuves immenses : l’Euphrate (Jérémie 51.36), le Nil (Nombres 33.8 ; Ésaïe 18.2 ; Ésaïe 19.5).

La mer marquait la limite de la Palestine ; aussi l’expression : la mer des mers, désigne-t-elle la limite du monde (Psaumes 139.9 ; Amos 8.12).

Dans les antiques cosmogonies (voir ce mot), elle était censée porter la terre (voir ce mot) et être elle-même retenue par des portes (Job 38.8).

Les Israélites n’étant guère marins, la mer leur apparaissait comme une étendue tourmentée, violente, hostile : (Jérémie 49.23 ; Jérémie 51.42 ; Jonas 1.11 ; Psaumes 46.4 ; Psaumes 89.10 ; Ésaïe 17.12) c’est le grand abîme (Genèse 7.11 ; Psaumes 33.7 ; Ésaïe 44.2; Luc 8.31), d’où montent les monstres redoutables, réels ou symboliques (Daniel 7.2 ; Apocalypse 13.1) ; voilà pourquoi l’espérance de l’Apocalypse annonce la disparition de la mer aussi -bien que de la terre (Apocalypse 21.1).

La mer fournit de nombreuses métaphores : l’abondance des mers, ce sont les pêcheries (Deutéronome 33.19) ; on y voit aussi une image d’immensité (Job 11.9 ; Psaumes 104.25 ; Siracide 18.10 ; Siracide 24.29 ; Siracide 24.31 ; Siracide 43.24 etc.), d’impétuosité et de mobilité (Job 38.8 ; Siracide 29.18, Jacques 1.6 etc.).

La mer de cristal, dans Apocalypse 4.6 ; Apocalypse 15.2, semble être un tableau de mer calme reflétant un magnifique ciel d’azur, tel qu’en pouvait voir l’inspiré de l’île ; de Patmos ; les apocalypses juives parlent aussi d’une mer céleste (Secrets d’Hénoc, Testaments des douze Patriarches) ; l’idée a pu en être évoquée par la mer d’airain (voir article suivant). H. L.

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