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La détermination d’une région par l’orientation était chose courante dans l’antiquité, où les connaissances géographiques furent au début très fragmentaires ; car il était pourtant nécessaire, à défaut du nom, d’indiquer la direction des pays ou des territoires avec lesquels on se trouvait en relation. « Les pays de l’Orient » (Genèse 25.6) désignent ainsi les étendues désertiques dont Palmyre est le centre, de même que « le Midi » (hébreu Négeb ; voir ce mot) caractérise le territoire au sud de la Palestine (Genèse 12.9).
Par « pays du Nord », les Israélites entendaient en général la région dont l’histoire avait fait pour eux une terre funeste. Des « pays du Nord » déferlèrent sur la Palestine bien des invasions, et les prophètes en étaient les annonciateurs attristés (Jérémie 6.22 ; Jérémie 10.22) ; mais des « pays du Nord » reviendront aussi les exilés, au jour de la restauration de Jérusalem (Jérémie 3.18 ; Jérémie 16.15 ; Jérémie 23.8 ; Jérémie 31.8 ; Zacharie 2.6). En fait, les Assyriens et les Babyloniens, dont les Israélites eurent le plus à se plaindre, n’habitaient pas au nord mais au nord-est et même à l’est de la Palestine. Ils n’étaient donc pas originaires des « pays du Nord », mais ils en arrivaient, car le désert de Syrie, impraticable, obligeait toutes les armées à suivre les points d’eau et les routes de caravanes (voir tome I, pl. II). Les Assyriens et les Babyloniens étaient ainsi contraints de remonter le cours de l’Euphrate, qu’ils franchissaient au gué et sous la protection de la forteresse de Carkémis. Pour la même raison, les égyptiens devaient parcourir toute la Syrie avant de songer à pénétrer sur le territoire de leurs ennemis perpétuels. À juste titre, Carkémis est situé par Jérémie dans ce « pays du Nord », et c’est un des rares exemples où cette détermination soit exacte (Jérémie 46.10). La « tuerie » dont il est ici question est celle qui marqua la défaite du pharaon Néco, précédemment vainqueur du roi de Juda, Josias (2 Rois 23.29 et suivant) et battu à son tour par Nébucadnetsar à Carkémis (605 avant Jésus-Christ). Dans le conflit qui opposa, dès le IIe millénaire, l’Égypte et les pays du nord (Hittites, Mitanniens, puis Assyriens, Caldéens et Perses), la Palestine était un lieu de passage obligatoire, et son territoire fut constamment traversé par le flux et le reflux des armées ennemies. Dans ces conditions, une neutralité stricte eût été préférable à tout, mais les conquérants, maîtres du Nil ou de l’Euphrate, désiraient s’assurer des points d’appui solides dans le couloir phénicien et palestinien. Les Israélites songèrent parfois à s’appuyer sur l’Égypte, contre l’Assyrie et la menace des peuples du Nord. Le plus grand danger venait d’ailleurs de là, et certains des rois de Juda (Ézéchias, Jojakim, Sédécias) pensaient qu’entre deux maux il fallait choisir le moindre. Aux yeux des prophètes, l’Éternel pouvait se servir des « peuples du Nord » pour châtier Israël infidèle (Jérémie 25.9) ; c’était une raison pour eux de dénoncer toute tentative d’alliance avec l’Égypte (par exemple Ésaïe 20.3 ; Ésaïe 30.2 ; Ésaïe 31.1). Voir Nord.
A. P.
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