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#Prophète (dans le Nouveau Testament)

Le prophétisme, dont la voix s’était tue au cours des siècles qui précédèrent immédiatement la naissance de Jésus-Christ, se réveille à cette époque, mais sans se manifester au premier siècle de notre ère avec autant d’envergure que sous l’ancienne alliance. Le rôle du prophétisme dans le Nouveau Testament apparaît en effet nettement comme un rôle de second plan. Il n’est d’ailleurs rien là qui doive surprendre, la venue de Jésus-Christ étant l’aboutissement normal du prophétisme des siècles passés, ou plus exactement encore, pour employer l’expression même de Jésus : « l’accomplissement de la loi et des prophètes  » (Matthieu 5.17).

On peut distinguer deux périodes dans le prophétisme du Nouveau Testament :

1. Prophètes du temps de Jésus

Le premier qui soit mentionné est Zacharie, père de Jean-Baptiste (Luc 1.67). Le second, Siméon, n’est pas littéralement désigné comme prophète, mais les termes par lesquels il est présenté dans l’Évangile permettent de le noter au rang des prophètes de cette période (Luc 2.25 et suivants). Puis, c’est Anne, la prophétesse (voir ce mot). On pourrait désigner ces trois personnages sous le nom de « prophètes de la nativité », étant donné que nous ne les connaissons que par le rôle qu’ils ont joué au moment de la naissance de Jésus.

Il va sans dire que le prophète contemporain de Jésus, c’est Jean-Baptiste. C’est lui qui, de tous les prophètes dont parle le Nouveau Testament — Jésus mis à part —, apparaît comme le vrai continuateur du prophétisme de l’ancienne alliance, personnalité marquant d’une manière exceptionnelle au sein du peuple, comme naguère les Élie, Ésaïe, Amos ou Michée. Son rôle est dépeint dans Luc 1.13-17, son enfance dans Luc 1.57-66 ; Luc 1.80. et Jésus le comparera à « la lampe qui brûle et qui luit » (Jean 5.35). Son attitude et sa méthode sont décrites dans Marc 1.1 ; Marc 1.8 ; Matthieu 3.1 ; Matthieu 3.12; Luc 3.1 ; Luc 3.20 ; Jean 1.19-36. Ce dernier passage (verset 21) relève l’impression profonde faite par Jean-Baptiste, puisque sacrificateurs et lévites viennent lui demander : « Es-tu Élie ? Es-tu le prophète ? » Plus tard, nous voyons qu’il fut incontestablement reconnu par l’opinion publique comme un prophète (Matthieu 14.5 ; Matthieu 21.26 ; Marc 11.32; Luc 20.6). Et Jésus, rappelant le souvenir de ce ministère fécond, dira : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu’un prophète » (Matthieu 11.9; Luc 7.26). Jésus dit encore que « parmi ceux qui sont nés de femme, il n’y en a pas de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui » (Luc 7.28). Il relève pourtant aussi une opinion hostile à l’égard de Jean-Baptiste dans certains milieux (Matthieu 11.18; Luc 7.33). Quant à Jean lui-même, il se présente tout simplement comme un défricheur, un héraut, un précurseur (Jean 1.23 ; Jean 1.26 et suivant). Voir Jean-Baptiste.

Maints passages des Évangiles signalent que Jésus, s’il ne fut pas généralement reconnu comme Messie, fut du moins considéré comme prophète (Marc 6.15 ; Matthieu 16.14 ; Matthieu 21.11 ; Matthieu 21.46; Luc 7.16 ; Luc 9.7 ; Luc 24.19 ; Jean 4.19 ; Jean 6.14 ; Jean 7.40 ; Jean 9.17) D’autres passages montrent le scepticisme de certains à reconnaître Jésus comme tel (Matthieu 26.68 ; Luc 7.39 ; Jean 7.52). D’après Luc 13.33, Jésus se met lui-même au rang des prophètes. Enfin, il appelle Jérusalem « la tueuse » de prophètes (Matthieu 23.37 ; Luc 13.34) Il donne certaines prescriptions relatives aux prophètes (Matthieu 10.41 ; Matthieu 13.57; Luc 4.24 ; Jean 4.44) ; il annonce qu’il « envoie des prophètes » (Matthieu 23.34) ; et il met en garde contre les faux prophètes (Matthieu 7.15-22 ; Matthieu 24.11-24).

2. Prophètes aprés la pentecôte

Dans sa première prédication publique à Jérusalem, Pierre présente l’événement de la Pentecôte comme la réalisation de la parole de Joël : « Vos fils et vos filles prophétiseront » (Actes 2.17, cf. Joël 2.28). Cette date paraît ainsi comme le point de départ d’une nouvelle phase du prophétisme. Cette pensée est confirmée dans un autre discours de Pierre : (Actes 3.25) « Vous êtes les fils des prophètes et de l’alliance que Dieu a traitée avec nos pères…  »

L’institution des diacres (Actes 6) prouve l’intention des apôtres de se consacrer entièrement au ce ministère de la parole » (Actes 6.4), ce qui correspond bien au ministère prophétique. Nous voyons que chaque communauté importante comptait un certain nombre de ce prophètes » : Jérusalem (Actes 11.27) en possédait un dont le rôle ne dut sans doute pas être effacé, puisque son nom, Agabus, est rapporté deux fois (Actes 11.28 ; Actes 21.10), et les deux fois il est question de lui comme d’un « voyant » de l’ancienne alliance. Antioche de Syrie avait également les siens (Actes 13.1). « Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes » (Actes 15.32), furent chargés par les frères de Jérusalem d’une mission spéciale auprès de l’Église d’Antioche. À Éphèse, certains reçurent le don de prophétiser, après que Paul leur eut imposé les mains (Actes 19.6). À Césarée, l’évangéliste Philippe avait « quatre filles qui prophétisaient » (Actes 21.8 ; Actes 21.10).

Saint Paul (1 Corinthiens 14.3) donne du ministère prophétique la définition suivante : « Celui qui prophétise parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console ». Il fait encore allusion à ce « don » dans Romains 12.6 ; 1 Corinthiens 11.4 ; 1 Corinthiens 12.10 ; 1 Corinthiens 12.28 ; 1 Corinthiens 13.2-8 ; 1 Corinthiens 14.1 (tout le chapitre est à consulter), Éphésiens 2.20 ; Éphésiens 3.5 ; Éphésiens 4.11 ; 1 Thessaloniciens 5.20 ; 1 Timothée 1.18 ; 1 Timothée 4.14 ; Tite 1.12. Il ressort de ces textes que le ministère prophétique est placé au second rang :

  1. les apôtres,
  2. les prophètes (1 Corinthiens 12.28 ; Éphésiens 4.11), que le don de prophétie est celui auquel il faut surtout aspirer (1 Corinthiens 14.1) ; mais Paul déclare que ce don n’est que vanité, s’il n’est pas animé de la charité ; voir (1 Corinthiens 13.2 ; 1 Corinthiens 13.8)? Voir Langues (don des).

Voir également, dans les autres épîtres : Jacques 5.10 ; 2 Pierre 1.19 ; 2 Pierre 1.21 ; 2 Pierre 2.1 ; 1 Jean 4.1. Quant à l’Apocalypse, le livre lui-même rentre dans un des genres prophétiques de l’Ancien Testament ; aussi les passages y sont-ils nombreux qui se rapportent à la « prophétie » ou aux « prophètes » (Apocaclypse 1.3 ; Apocaclypse 2.20 ; Apocaclypse 10.8 ; Apocaclypse 11.3 ; Apocaclypse 11.6 ; Apocaclypse 11.10 ; Apocaclypse 11.18 ; Apocaclypse 16.6 ; Apocaclypse 18.20-24 ; Apocaclypse 19.10 ; Apocaclypse 19.20 ; Apocaclypse 20.10 ; Apocaclypse 22.6-10 ; Apocaclypse 22.18).

PL B.

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