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Psalmistes (message des)

« Le livre des Psaumes est dans la Bible ce qu’est le cœur dans l’être humain » (Jean Arndt). Il contient des prières qui enseignent à prier, des cantiques sur lesquels hommes et nations ont modelé leurs louanges, des confessions qui inspirent et expriment leurs repentirs. Un accent contenu d’espérance ou d’adoration traverse la plupart des psaumes. Cependant la vie du peuple hébreu, qui en forme la trame, était surtout une vie de luttes et de souffrances. Les auteurs sont entourés d’ennemis dont on sent la présence ténébreuse, même dans les psaumes les plus paisibles et les plus confiants (Psaumes 23.5). Le caractère pathétique de la vie, la succession inexorable des générations, la flétrissure du péché, l’approche de la mort laissant inachevée l’œuvre commencée, autant de réalités qui impressionnaient fortement les psalmistes (Psaume 90). Ceux qui pleurent le soir attendent avidement le retour des chants joyeux du matin (Psaumes 30.6). L’épreuve imposée à la foi par les anomalies de la vie présente fut pour quelques-uns des psalmistes la cause d’un doute passager (Psaumes 73.2). C’est « du fond de l’abîme » qu’ils crient à l’Éternel (Psaumes 130.1).

Mais la réalité de leur Dieu dépasse celle de ces tristes expériences. Les plus douloureuses ne sont que transitoires, Lui « a son trône dans les cieux » (Psaumes 11.4), « Ses années ne finiront point » (Psaumes 102.28). Il n’est pas une entité abstraite, impersonnelle, mais un Père qui a compassion de ses enfants (Psaumes 103.13), un ami qui aime ses amis, les hommes, et écoute leurs requêtes, un refuge, un rempart au jour de la détresse (Psaumes 46.2) et — bien qu’il soit le créateur puissant du ciel et de la terre (Psaumes 124.8) — tendre cependant comme une mère qui apaise et console son enfant (Psaumes 131.2), prompt à guérir ceux qui ont le cœur brisé et à bander leurs plaies (Psaumes 147.3). Cette expérience vivante de la personnalité de Dieu confère au livre des Psaumes sa sublime beauté. Il est, comme chacun de nous, une personne possédant son individualité. « Tu es avec Moi  » (Psaumes 23.4). Sa présence est aussi certaine pour ceux qui se confient en Lui que la solidité des montagnes de Sion qui ne peuvent être ébranlées (Psaumes 125.1). L’homme qui croit en Dieu reste vaillamment attaché à son poste, celui du devoir, alors que d’autres succombent au découragement ou au désespoir (Psaumes 11.1-3). Le Psaume 91 est le plus audacieusement optimiste du recueil. On sent que, pour l’auteur, le monde est rempli de périls et peuplé de démons qui le hantent à toute heure du jour et de la nuit ; mais il voit des anges lutter contre eux, des anges qui doucement « portent le pèlerin sur leurs mains de peur que son pied ne heurte contre une pierre » (Psaume 91 et suivant).

Les psalmistes sont tellement dominés par la conviction de la justice et de la bonté de Dieu qu’ils les comparent aux spectacles les plus grandioses de la nature : les montagnes et l’immensité des mers (Psaumes 36.6 et suivant). La terre entière est pleine de la bonté de l’Éternel (Psaumes 33.5). Celui qui veut savoir combien il est bon n’a qu’à goûter et à voir (Psaumes 34.9). Sous le ciel de minuit constellé de myriades d’étoiles, qu’est-ce que l’homme ? Un atome insignifiant ; et cependant le Dieu qui régit l’univers se souvient de lui et lui accorde chaque jour sa grâce (Psaumes 8.4 et suivants). Voilà l’œuvre divine essentielle. Du haut de Sa demeure céleste, Il se penche vers la terre, relève le petit de la poussière (Psaumes 113.5 ; Psaumes 113.7) et fait justice et droit à tous les opprimés (Psaumes 103.6).

Dieu se révèle :

  1. dans la nature,
  2. dans l’histoire,
  3. dans l’Écriture,
  4. dans le culte,
  5. dans la communion personnelle avec Lui.

Le ciel étoilé (Psaume 8), le soleil éblouissant (Psaume 19), la grande, vaste mer (Psaumes 104.25), les sources jaillissantes, les champs fertiles, les arbres majestueux : (Psaumes 104.10 ; Psaumes 104.17) à la vue de ces merveilles, les psalmistes se sentent en la présence de Dieu.

Cependant ils ont avec Lui une relation plus intime que celle-là. Ces spectacles de la nature qui « racontent Sa gloire » (Psaumes 19.1) ne manifestent pas son plan divin envers les hommes. Ce plan, cette volonté, c’est l’étude de l’histoire qui les révèle. L’amour en est l’essence (Cf. le refrain du Psaume 136 : « Sa miséricorde dure éternellement. »). Pourtant l’obstination de l’homme, sa désobéissance aux sages et justes exigences de Dieu ont souvent contraint cet amour à prendre la forme de la sévérité (Psaumes 78.21 ; Psaumes 78.31). La foi peut ainsi se fortifier au souvenir des jours anciens (Psaumes 143.5).

La volonté de Dieu écrite en lettres de flamme sur les pages de l’histoire s’exprimait aussi dans les Saintes Écritures, qui comprenaient le Pentateuque et probablement des fragments des livres historiques et prophétiques. Ses louanges y sont chantées dans un langage de paisible extase (Psaumes 19.7 ; Psaumes 19.11 Psaume 119).

Les hommes qui adoraient l’Éternel dans Sa maison contemplaient Sa beauté (Psaumes 27.4). La seule pensée de participer à cette adoration les comblait de joie (Psaumes 122.1), car « c’est là que l’Éternel envoyait la bénédiction et la vie pour toujours » (Psaumes 133.3). L’éternel honneur des Psaumes — bien que la plupart aient été composés en vue du culte judaïque où les rites et les sacrifices tenaient une si grande place — est d’avoir fermement, et à maintes reprises, nié l’efficacité du sacrifice en lui-même. Il pouvait être un complément utile, important même, de l’adoration, mais à coup sûr non indispensable, ainsi que l’affirment les Psaume 40, Psaume 50 et Psaume 51.

La communion avec Dieu se réalisait dans la prière (Psaumes 55.17), mais le mal interrompt cette communion. Le péché qui n’a pas été pardonné paralyse le pécheur et l’accable sous le poids de la condamnation (Psaumes 130.3 ; Psaumes 143.2) - Point de santé ni de bonheur pour lui jusqu’à ce qu’il ait avec sincérité confessé son péché. Alors Dieu, qui possède à la fois la volonté et le pouvoir dé délivrer (Psaumes 130.7 et suivant), enveloppera le pécheur repentant de Son pardon, de Son amour (Psaumes 32.5 et suivant), et la communion joyeuse interrompue sera rétablie.

La confiance en Dieu dont « les compassions s’étendent sur toutes Ses œuvres » (Psaumes 145.9) remplit le cœur d’une quiétude et d’une assurance telles que, même au milieu du danger, nous pouvons dormir en paix avec la certitude que notre Dieu nous soutiendra (Psaumes 3.6 ; Psaumes 4.8). Quel que soit le devoir à remplir ou l’obstacle à surmonter, nous pouvons sans crainte aller de l’avant : « En Dieu je me confie, je ne crains rien, que pourrait me faire l’homme mortel ? » (Psaumes 56.5 ; Psaumes 118.6). Cette certitude n’était pas toujours facilement obtenue. L’auteur du Psaume 73, l’un des plus sublimes du recueil, avait fait l’expérience troublante du doute ; mais un jour, il fut illuminé par la révélation du grand mystère : quels qu’aient été ses malheurs et ses privations, Dieu était avec lui constamment, et lui avec Dieu. Dieu seul lui restait, mais Dieu était tout ; et avec Lui, même dans la défaite et la détresse, il pouvait conserver la paix. Quand même son cœur et sa chair seraient consumés, Dieu serait son rocher et son partage pour toujours (Psaumes 73.23-26).

Telle est, écrite en lettres d’or, l’une des grandes vérités de l’Ancien Testament.

J. E. McF.

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