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Sage-femme

Cette profession n’apparaît que trois fois dans la Bible (Genèse 35.17 ; Genèse 38.28 ; Exode 1.15 ; Exode 1.21) ; le nom hébreu de meyallèdèth, participe piel du verbe yâlad, signifiant : enfanter, équivaut à : celle qui fait accoucher (voir Enfant). Toutefois, en Orient il s’agit le plus souvent d’un service rendu par des amies ou des voisines qui ne sont qu’à moitié des professionnelles. Le récit de l’Exode n’en signale que deux pour les centaines de milliers d’Israélites en Égypte (Exode 1.15), et souligne le fait que leurs femmes ont des couches aisées (Exode 1.19) ; l’Ancien Testament ne mentionne que deux cas difficiles (Genèse 35.16 et suivants, 1 Samuel 4.19 et suivant). « Aujourd’hui encore, il arrive que des femmes fellahs, en Palestine, mettent un enfant au monde étant en route, et, aussitôt après, rechargent de lourds fardeaux sur leur dos pour regagner, avec leur nouveau-né, leur lointain village. » (Bertholet, Histoire de la civilisation d’Israël, p. 182).

Dans Exode 1.16, le pharaon dit aux sages-femmes : « Quand vous verrez les femmes des Hébreux en travail » (Version Synodale), et, plus exactement, « sur les sièges » (Segond). On a vu dans ces objets (obnâyîm, littéralement les 2 sièges) la sella parturientis, c’est-à-dire un siège d’accouchement, comme il en existe encore aujourd’hui chez les Turcs du nord et les Juifs du Maroc ; actuellement à Mazagan, par exemple, c’est toujours le sacristain de l’une des synagogues qui détient le fauteuil en question et le porte en location, au prix d’une cinquantaine de francs, dans les maisons où va se produire une naissance. C’est un fauteuil plus ou moins orné, dont la planche servant de siège est échancrée en avant. Au Maroc, les mères juives sont généralement assistées par deux sages-femmes (comme il en est nommé deux dans Exode 1.13) : l’une, assise sur un escabeau, tient la patiente ; l’autre s’assied par terre devant l’échancrure pour recevoir l’enfant (cf. Mauchamp, La Sorcellerie au Maroc, p. 115). Le nom hébreu de ce siège, qui est le même que celui du tour à deux roues du potier, proviendrait d’une vague ressemblance entre les deux objets. Le Musée Métropolitain de New York en possède, dans une collection de Chypre, un modèle en terre cuite du IVe ou du Ve siècle avant Jésus-Christ (Hebr.-Engl. Lex. Old Testament, Oxford, p. 7).

Notons toutefois que, dans ce passage au texte difficile, de nombreux savants préfèrent maintenant lire : « sur les deux pierres » (abnâyîm pour obnâyîm), et voir là une mention d’un siège rudimentaire fait de deux pierres ou deux briques légèrement espacées, sur lesquelles s’asseyaient les femmes égyptiennes en couches. Spiegelberg en a vu la preuve dans un signe hiéroglyphique relatif à la naissance et dans plusieurs citations d’ouvrages anciens. Cet usage subsiste encore en Égypte (Bible du Centenaire). On l’a trouvé aussi chez les Druses : un rapport de M me Clément-Grandcourt sur l’œuvre sociale française dans le Djebel Druse mentionne leurs « femmes nauséabondes, totalement incapables, accouchant entre deux pierres une fois par an, secouées à tour de bras pour que la délivrance se fasse » ; c’est un des nombreux traits de mœurs primitives qui lui permettent d’observer que « quand les Français arrivèrent après la guerre dans ce repaire de brigands où nul ne pénétrait, la vie était restée telle qu’au temps d’Abraham ».

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