Nom chaldéen que l’officier du roi de Babylone donna à Azaria, l’un des trois compagnons de Daniel (Daniel 1.7). Ce nom signifie serviteur de Nego, le soleil, ou l’étoile du matin, ainsi nommée à cause de son éclat (hèbr. nagah, briller). Jeune encore il fut transporté à Babylone avec Daniel, Hanania et Mishaël, et tous les quatre, à la cour du grand roi, préférèrent l’abstinence et le jeûne aux repas somptueux qu’on leur destinait. Ils vécurent ainsi trois ans, et crûrent en beauté extérieure et en sagesse ; leur science fit leur renommée, et sur la recommandation de Daniel, ses trois jeunes compagnons furent établis gouverneurs de Babylone (Daniel 2.49). De pareils succès firent des jaloux, et lorsque Nebucadnetsar eut élevé dans la plaine de Dura la haute statue que tous les grands seigneurs devaient adorer (Daniel 3), on accusa Shadrac, Méshac, et Abed-Nego de ne s’être point prosternés. Sur leur refus réitéré de le faire, ils furent jetés dans une fournaise si ardente que leurs bourreaux en furent consumés ; mais eux n’en reçurent aucun mal, selon qu’ils l’avaient annoncé au roi idolâtre : « Voici, notre Dieu peut nous délivrer, et il nous délivrera de ta main ». Nebucadnetsar, confondu en voyant les trois condamnés se promener au milieu des flammes avec un quatrième personnage semblable à un fils de Dieu, les appela hors de la fournaise : pas un de leurs cheveux n’était brûlé, leurs vêtements n’étaient point changés, et l’odeur du feu n’avait pas même passé sur eux. Une si éclatante délivrance augmenta le crédit dont ils jouissaient, et confondit leurs ennemis.
Le mot de Nebucadnetsar : « La forme du quatrième est semblable à un fils de Dieu », prouve que les nations païennes d’alors, surtout celles qui se trouvaient en rapport avec les Juifs, n’ignoraient pas les promesses relatives au Messie. Quelle vive représentation n’avons-nous pas d’ailleurs ici, de ce salut accompli par le Fils de Dieu ! Il a pris la forme d’un serviteur, il a marché dans la fournaise ardente de la colère de Dieu et, considéré en type, il en délivre les membres de son Église, sans que même une étincelle puisse les atteindre. Le commencement du verset, d’Hébreux 11.34, est très probablement une allusion à la conservation miraculeuse de ces trois jeunes fidèles.