Elles ont toujours été et sont encore très nombreuses en Orient. On en élève beaucoup dans des ruches ; les forêts et les campagnes sont remplies d’abeilles sauvages. Le pays de Canaan était particulièrement riche sous ce rapport, de sorte que la dénomination de pays découlant de miel, serait presque littéralement exacte ; car les abeilles sauvages s’établissent dans les fentes des rochers, sur les buissons, sur les arbres, dans tous les trous ou ouvertures qui leur conviennent, pour y construire leurs rayons, et la grande chaleur de ces contrées fait fondre et répand tout à l’entour le miel renfermé dans leurs cellules. Voir Miel.
En Juges 14.8, nos traductions parlent d’abeilles établies dans la charogne d’un lion : il faut lire « dans la carcasse », car les abeilles fuient toute odeur forte, et notamment toute odeur de putréfaction ; mais elles se plaisent à bâtir leurs rayons dans les carcasses desséchées et décharnées des animaux, qui sont pour elles des ruches commodes et toutes faites.
Il suit de Ésaïe 7.18ss, qu’on avait alors déjà des abeilles en ruches ; car ce passage contient une allusion à la coutume de faire sortir les abeilles pour les envoyer dans les champs, et de les rappeler à l’approche d’un orage ou à la chute du jour, ce qu’on faisait en sifflant. C’est ainsi que l’Éternel menace de réunir les ennemis de Juda de tous les côtés, quelque éloignés qu’ils puissent être, et d’en composer une armée formidable, acharnée, irrésistible. Les abeilles, en Orient, surtout les abeilles sauvages, sont beaucoup plus irascibles que chez nous ; leur piqûre est plus brûlante et plus dangereuse, et l’Écriture sainte tire souvent ses comparaisons des abeilles pour désigner des armées ennemies. Moïse (Deutéronome 1.44), compare aux abeilles les Amorréens, le plus acharné de tous les peuples cananéens contre les Israélites, qu’il attaquait avec fureur et sans relâche (cf. Psaumes 118.12). L’abeille était au nombre des animaux déclarés impurs par la loi cérémonielle (Lévitique 11.20-23).